Société

Damoclès, Murphy et Ménière entrent dans un bar…

Alors que les vacances de Pâques profitent aux écoliers en France, le futur des lycéens se rapproche. Les épreuves du baccalauréat, cru 2025, accroissent la pression et santé mentale des prochains étudiants, une épée de Damoclès flotte au-dessus d’eux. L’expression est connue des plus anciens, comme Sépa Phot. Mais la célébration du percent le 21 mars dernier, annonce que les examens du bac sont ligne de mire. Pour autant avant d’être pris de vertiges à la proclamation des résultats, l’attente est tel le temps, relatif.

Les vacances de Pâques, dont le fameux lundi est l’occasion de parcourir jardin, ou tous lieux sur lesquels les cloches sont passées déposer les friandises. Si à Berd’huis les enfants sont grands, les œufs en chocolat se trouvent désormais sur la table. Puis machinalement, le téléviseur s’allume. « Un sentiment de vertige atteint la communauté catholique », pose Sépa Phot. Le cœur du Pape François s’est arrêté, l’annonce de son décès est sur toutes les chaînes, tandis que la place Saint-Pierre, au Vatican, se remplit.

Trois patronymes, un destin ou presque

Si vous vous êtes déjà senti comme un funambule en tongs, poursuivi par une enclume au-dessus d’un précipice, un plantage de PC au moment de sauvegarder votre mémoire à rendre demain matin, ou subir un vertige sorti de nulle part… alors vous connaissez Damoclès, Murphy et Ménière. Peut-être pas personnellement, mais leurs œuvres, sûrement.

Damoclès est dans la mythologie grecque, un courtisan trop zélé. Il vit sous le règne du tyran de Syracuse, Denys l’Ancien (430-367 av. J.-C.). Il vante, tel un chargé de communication, les bienfaits de la richesse du tyran. Avec un soupçon de jalousie, il martèle que ces richesses peuvent offrir à Denys, tout le bonheur du monde.

Denys, affichant un rictus à faire frémir Machiavel, propose à Damoclès de siéger à sa place, un instant. Or, tapis orné d’or, parfums, mets fins, douce musique, personnel… sont à la disposition de Damoclès.

Il se réjouit, lorsqu’un glaive est suspendu au-dessus de sa tête, maintenu par un simple crin de cheval. La puissance parait séduisante, mais elle s’accompagne régulièrement d’une menace permanente. (Crédits : Gratisography/Pexels)

Souvent le stress est associé à une échéance, un danger qui impacte votre emploi, votre futur, votre situation financière… vous avez une épée de Damoclès. Comme explique Vincent Cassel dans l’émission Hot Ones présentée par Kyan Khojandi : « […] J’ai dépensé beaucoup trop d’énergie à stresser. […] Tant que les problèmes ne sont pas là, je ne m’en inquiète pas. On stresse beaucoup trop pour des choses qui n’en valent pas la peine. »

Quand le pessimiste avait raison

Votre ordinateur plante pile au moment où vous devez envoyer le rapport crucial. Votre tartine beurrée tombe… côté beurre, bien sûr. Votre train part deux minutes avant votre arrivée. La file à la caisse de supermarché n’avance que lorsque vous décidez d’en changer. Est-ce de la malchance ? Ou bien le fameux Murphy, planqué quelque part, qui rigole dans sa moustache ? Tout ce qui peut foirer… foirera. Et forcément c’est le vendredi à dix-sept heures, tout juste passées d’une minute, avant de partir en vacances que cela vous arrive.

Née dans les années 40, la loi dite de Murphy se définit par ce qui suit : « S’il y a plus d’une façon de faire quelque chose, et que l’une d’elles conduit à un désastre, alors il y aura quelqu’un pour le faire de cette façon. »

L’inventeur de cette loi est Edward A. Murphy, Jr., un ingénieur de l’U.S. Air Force. En 1947, il participe à une expérience dont le but est de tester la tolérance de l’être humain à la décélération (Projet MX981). Un jour, son assistant installe 16 capteurs à l’envers, ce qui rend nul le test.

Sur un malentendu…

Il s’en suit deux interprétations :

  • « Si ça peut mal tourner, ça tournera mal. »
  • « S’il y a plus d’une façon de faire, et que l’une d’elles mène au désastre, il y aura toujours quelqu’un pour la concrétiser. »

Ainsi la « loi de Finagle des effets négatifs de la dynamique » est popularisée par l’auteur de science-fiction Larry Niven. Elle est connue parfois telle que : « tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera mal, et au pire moment ».

Ce qui donne des exemples croustillants. Il pleut le jour tu oublies le parapluie que tu as trimballé tous les autres nycthémères de la semaine. Loi de la compatibilité matérielle indique que la probabilité qu’un périphérique donné soit compatible avec un PC est inversement proportionnelle au besoin urgent de se servir de ce périphérique. Cocasse, tu croises ton ex, à chaque fois que tu es en jogging du dimanche, pas lavé, fatigué, et cette personne rayonne sur tous les domaines. (Crédits : Alex P/Pexels)

La cerise sur le gâteau est quand tu es en retard. Tout s’aligne… L’ensemble des feux sont rouges, un tracteur vous devance, des travaux commencent, et un troupeau de moutons vient de s’échapper de son champ… La tendance d’un objet à tomber est directement proportionnelle à sa valeur (Deuxième loi de la gravité sélective). Un bug ne se manifeste jamais quand le développeur est présent, disponible. Mais dans les cas contraires, c’est un festival. Car le logiciel qui réputé sans bogue… ne l’est pas vraiment (Loi du Titanic). Si tout ce qui peut foirer… foirera, alors tout ce qui peut réussir… réussira.

Le syndrome de Ménière

Quand votre oreille interne n’en fait qu’à sa tête. Vous venez de terminer le repas de Pâques e famille. Cous êtes tranquille, tout va bien… puis le sol tangue, votre estomac se retourne et se retourne, vous ne supportez pas la lumière, tout se met à tourner… mais pas de manière poétique ni romantique. Bienvenue dans le monde, un peu fou, de Ménière.

Cette maladie se caractérise par des crises de vertiges soudains, des acouphènes, une sensation de pression dans l’oreille, et parfois une perte auditive. Rien de très glamour, car elle est accompagnée par des nausées et vomissements. La cause, qui pour des raisons, reste inconnue, est un déséquilibre des liquides contenus dans l’oreille interne.

Les « vertiges de Ménière » deviennent alors une image contemporaine et métaphorique de la société : fatigue mentale, saturation sensorielle et émotionnelle, journée de 48 heures…

Voici la version 2.0 du « mal de vivre » : un déséquilibre diffus entre ce que l’on perçoit et ce que l’on ressent. Tout semble normal autour, mais dedans, c’est un manège infernal. (Crédits : Loe Moshkovska/Pexels)

La perte de repères n’est pas qu’une affaire médicale : c’est aussi une question existentielle. Si l’oisiveté est la mère de tous les vices, le lâcher-prise peut être salutaire. Et si nous reprenions le contrôle du scénario ? L’épée, vous pouvez la raccrocher. Murphy ? Invitez-le au café, mais surtout pas à la réunion ni au lancement. Ménière ? Offrez-lui une pause. Mais surtout… continuez à lire, rire, chanter, courir, respirer… donc vivre.

Elise Dardut

Épicurienne, je reste une jeune femme à l’aise dans son corps et dans sa tête. Je pense par moi-même, j’agis par moi-même, j’entends les conseils et n’écoute que mon intuition. « Le jour où l’homme aura la malice, la finesse et la subtilité de la femme, il sera le roi du monde… mais ce n’est pas pour demain », me chantait mon grand-père. Il m’a appris que « les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse. » (Coco Chanel) Depuis, je m’évertue, pour qui veut bien entendre et écouter, à distiller des graines ici et là, au gré du vent. Un proverbe indien explique que « si vous enseignez à un homme, vous enseignez à une personne. Si vous enseignez à une femme, vous enseignez à toute la famille » Il est temps d’inverser les rôles et admettre l’équité, non ?

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