De Shanghai à Auckland (3/55)
L’attente dans l’aéroport, la pluie à Shanghai, le manque de sommeil depuis quasiment un nycthémère usent Flavien. Si bien que la chaleur environnante de l’avion est propice à l’endormissement. Le repas n’est pas encore servi que Flavien est déjà dans les bras de Morphée. Encore onze heures trente minutes de trajet pour atteindre le paradis des naturalistes. Après tant d’attente, il pourra au fil du voyage poser sa tente dans les paysages merveilleux de la Nouvelle-Zélande. Avec une première approche à travers la plus grande ville, Auckland.
Le repas est juste servi, alors que Flavien est réveillé par les cris étouffés de son estomac. La place entre les sièges est la première surprise de cette compagnie rappelle-t-il. Ses genoux ne touchent pas le fauteuil devant lui, ce qui est pour les personnes de grande taille un luxe très apprécié. Le dîner en vol englouti, il retourne aussitôt dit dans un sommeil réparateur. « Je me réveille quatre heures plus tard. Quel plaisir de trouver sommeil dans l’avion », bâille-t-il.
Terre en vue
« J’entrouvre le volet du hublot, dessous c’est l’océan Pacifique et les îles de la Papouasie. » Il est temps de mettre les pendules à l’heure, enfin le smartphone. Flavien aligne l’heure du portable sur le fuseau horaire d’Auckland. Il est 12 h 15. Le vol paisible laisse libre cours à des préoccupations humaines. « J’espère toujours que mon sac me suit en soute… » Plus que quatre petites heures avant d’arriver au pays du long nuage blanc, l’excitation monte. Il ne reste que deux heures quand l’impatience est à son comble. « J’ouvre le volet et surprise, une terre. »

Le sol érodé et rouge lui confère une idée précise du lieu que lui et les autres passagers du vol MU779 de China Eastern Airlines survolent : la Nouvelle-Calédonie et ses mines de nickel. « Il suffit de peu de temps pour m’en assurer, quelques minutes après se dévoile le lagon ! » Flavien rêve un jour qui sait, de fouler ce caillou, où le taux d’endémisme des plantes est le plus important au monde avec Madagascar confie-t-il. « Je prends mon pied de la voir. »
Comme un enfant qui demande sans cesse « quand est-ce qu’on arrive ? » lors du départ en vacances, Flavien bout d’impatience. Il ne cesse de regarder au travers du hublot. « Je ne veux pas rater les premiers bouts de terre de la Nouvelle-Zélande. » L’Aoetaroa se mérite, elle ne se dévoile qu’au tout dernier instant.
À la recherche de ses bagages
À peine quelques dizaines de secondes passent, quand le vol atterrit sur l’asphalte. Flavien, toujours accroché à son hublot, observe la tenue des personnels sur le tarmac. Ils sont rares ceux qui ne portent pas un short ou un tee-shirt. « C’est décidé, je descends de l’avion en tee-shirt. » Le reste de l’argent retiré au duty free de Roissy Charles de Gaulle s’échange au bureau. Les 40 euros se transforment en 63 dollars néo-zélandais (NZD).
La récupération des bagages dure plus que prévu. « Nous sommes tous à patienter pendant près d’une heure, sans informations. Ça ne me rassure pas sur la présence, ou non, de mes affaires dans la soute. » Il apparaît enfin, ce qui permet à Flavien de pousser un « ouf » de soulagement. « La crème solaire a succombé à l’habituelle maltraitance des bagages », confie-t-il. (Crédits : Flavien Saboureau)
Passage obligé : la douane et le contrôle de biosécurité. « Avant de partir, j’ai rempli le formulaire de déclaration en ligne. » Comme en Australie, l’entrée des denrées sur le territoire est soumise à un contrôle strict. « Ayant déclaré l’une de ces denrées, l’attente fut longue. » Une heure plus tard, Flavien est dirigé vers le lieu du contrôle. C’est encore plusieurs minutes de patience. La vérification minutieuse du matériel de camping, en particulier la tente, et des produits lyophilisés, car ces derniers contiennent de la viande.
Enfin en Nouvelle-Zélande
« J’ai bien cru que les sachets lyophilisés ne passeraient pas… tout est bien qui finit bien. » Sorti de l’aéroport, un bus pour le centre-ville et Flavien arrivent au même instant à l’arrêt de bus. « Ce n’est pas donné le voyage », pense-t-il en donnant 20 NZD au conducteur du SkyDrive Airport Express. L’avantage est qu’il le dépose à côté de son auberge, en à peine plus d’une demi-heure.
La première impression de Nouvelle-Zélande, enfin d’Auckland, est très bonne admet l’aventurier. La ville est très propre, ils ont du goût avoue Flavien alors sous le charme. La trame de couleur autour du gris anthracite est reprise un peu partout, ce qui lui confère une unité. « Juste dix minutes après être sortie de l’aéroport, il pleut », observe-t-il avec une certaine nonchalance. C’est sous la pluie qu’il fait son arrivée à l’auberge.
Elle est située en plein centre-ville, juste à côté de l’iconique Skytower. « L’entrée se passe au mieux. Je récupère ma chambre où les trois autres occupants sont déjà là depuis plusieurs jours. »
Une Canadienne très sympathique, qui est en visa travail, lui prodigue moult conseils et renseignements. « Voilà mes premières conversations longues en anglais, ça revient vite, c’est cool. » (Crédits : Flavien Saboureau)

Il s’assied trente minutes, envoie quelques messages et file sous la douche. Il fait bientôt nuit remarque-t-il, tandis qu’il cherche de quoi manger. « Je me rabats sur un taco pour ce premier repas… », après avoir cherché en vain une spécialité locale. De retour à l’auberge, il fait toujours aussi chaud et humide. La chambrée s’endort fenêtre ouverte. « Le lit superposé est frêle. Il bouge dès que je me tourne. Ça ne m’empêche pas — loin de là — de m’endormir, enfin en position allongée sur un truc à peu près confortable », souffle Flavien qui s’enfonce dans le sommeil du bienheureux. À suivre…
Ping : Damoclès, Murphy et Ménière entrent dans un bar… - Libre Expression