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Mahsa Amini, 22 ans morte pour un voile

Depuis la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini dans un hôpital à Téhéran, l’Iran s’est embrasé. La jeune femme de 22 ans avait été arrêtée par la police des mœurs pour non-respect du code vestimentaire. Toutes les couches de la population sont touchées. Le pouvoir est octroyé bon gré mal gré aux hommes, qui plus est religieux. Depuis 1983, la loi n’a cessé de se durcir jusqu’au décret du 15 août 2022 exposant les femmes à des punitions encore plus sévères.

Elle pourrait être ma sœur, votre nièce, votre fille, votre voisine, votre amie, votre copine, votre compagne, ou tout simplement l’inconnue croisée au détour d’une rue… Mahsa Amini est morte à l’âge où commence la vie, morte à 22 ans pour ne pas voir « correctement » portée un voile, un hijab selon la loi en vigueur en République islamique d’Iran décrétée par le guide suprême et le président actuel.

La police des mœurs, qui l’a accusée d’avoir enfreint la loi obligeant les femmes à se couvrir les cheveux avec un hijab et les bras et les jambes avec des vêtements amples. Elle s’est effondrée après avoir été emmenée dans un centre de détention pour y être « éduquée ». Le voile symbole préhistorique du régime abusif des mollahs (Crédits : DR)

Mahsa Amini, était une Iranienne d’origine kurde de 22 ans, née à Saqqaz, dans le nord-ouest de l’Iran. Selon différentes sources, elle avait récemment été acceptée à l’université d’Urmia. Ce voyage familial à Téhéran était censé être ses dernières vacances avant le début de l’année scolaire. « Mahsa voulait étudier la microbiologie pour devenir médecin », selon le site de la BBC. Un rêve selon les déclarations de la famille à la BBC, un rêve qui ne se réalisera jamais.

L’image date d’un autre temps, en 1977 à l’université de Téhéran. « Ils ont essayé d’empêcher les femmes d’aller à l’université, mais il y a eu un tel retour de bâton qu’ils ont dû les autoriser à revenir », explique la baronne Haleh Afshar, qui a grandi en Iran dans les années 1960. (Crédits : A. Abbas/Magnum Photos)

Elle fut arrêtée, le 13 septembre 2022 par l’unité de police en charge du code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes en Iran. Les patrouilles « Al-Irshad » de cette police, connues sous le nom de « Gashti Irshad », sont chargées de « veiller au respect de la morale islamique et de détenir les femmes considérées comme portant des vêtements inappropriés ».

La photo d’un salon de coiffure en 1977 à Téhéran parait être de la science-fiction. Aujourd’hui les femmes qui sur les différents réseaux sociaux se coupent les cheveux, sortent la tête nue pour dénoncer l’étouffement progressif des femmes depuis 1979. Elles revendiquent leurs libertés de mouvement, de vivre tout simplement. (Crédits : A. Abbas/Magnum Photos)

Le pays est dirigé par Ali Hossaini Khamenei, dit Ali Khamenei. Il est exercé la profession de religieux dans un pays gouverné par la religion. Il est le guide suprême et occupe des fonctions qui lui confèrent des pouvoirs au-dessus du président. La comparaison pourrait s’effectuer entre la Première ministre, Élisabeth Borne, et le président de la République française, Emmanuel Macron. L’une applique la volonté politique de l’autre.

Mais qui est le guide suprême Ali Khamenei ?

Il est né en avril 1939 à Mechhed. Sa loyauté envers le leader religieux, l’ayatollah Khomeiny, lui aurait valu six séjours dans les prisons du schah au cours desquels il aurait été victime de torture. En 1981, Ali Khamenei devient célèbre malgré lui. Il survit à un attentat à la bombe organisé par les Moujahidines du peuple. Une bombe était cachée dans un magnétoscope. Blessé, il en perd l’usage de sa main droite. Quelques mois plus tard, le 13 octobre 1981 il devient le troisième président de la nouvelle République islamique d’Iran jusqu’au 3 août 1989. Depuis le 4 juin 1989, il occupe la fonction de guide suprême. Il décide de tout, nomme, évince, dirige.

Il y eut un avant et un après de la révolution islamique. Sous couvert de religion, les libertés se sont amoindries, pour les femmes. Les pouvoirs en place accuseront l’occident d’avoir fomenté l’opération Olympics Games pour contrer l’enrichissement d’uranium iranien. (Crédits : DR)

La loi se durcit depuis l’arrivée au pouvoir des religieux et de la révolution islamique de 1979. En 1983, les personnes se sexe féminin sont contraintes, dès l’âge de 7 ans à porter le Hijab. Elles encouraient, quel que soit l’âge des peines pouvant aller de la prison aux coups de fouet. Depuis le 5 juillet 2022, elles doivent couvrir l’ensemble des épaules en plus des cheveux et du cou. Depuis le décret du 15 août, signé le lendemain par le président Ebrahim Raîssi, les sanctions plus sévères sont prononcées en cas de non-respect.

Si les tensions sont visibles en Iran et ne cessent chaque jour d’augmenter et de gagner du terrain, elles sont tout aussi violentes chez le voisin irakien. Le retrait de la vie politique du leader chiite Moqtada al-Sadr ce lundi 29 août 2022 a provoqué des affrontements meurtriers à Bagdad. Les autorités dénombrent 30 morts 600 blessés. (Crédits : AFP)

Selon l’enquête de la police, Mahsa Amini aurait souffert d’un arrêt cardiaque soudain. Au site internet IranWire, le frère de la victime à déclaré qu’il attendait sa sœur à l’extérieur du commissariat, a vu une ambulance en sortir et l’emmener à l’hôpital. Il dit avoir été informé qu’elle avait fait une attaque cardiaque et cérébrale et qu’elle était dans le coma. « Il ne s’est déroulé que deux heures entre son arrestation et son transfert à l’hôpital, a-t-il déclaré, annonçant son intention de porter plainte. Je n’ai rien à perdre. Je ne laisserai pas les choses ainsi sans protester. » La police a nié qu’elle ait été maltraitée, sa famille a déclaré qu’elle était en bonne santé. Selon l’Académie de médecine française les causes d’un arrêt cardiaque sont triples :

  • cardiaques (infarctus du myocarde)
  • broncho-pulmonaire (embolie pulmonaire, obstruction des voies aériennes par corps étranger, strangulation, œdème aigu ou noyade)
  • nerveuse (réflexe vasovagal), hypoxie exogène

La Haute Commissaire de l’ONU aux droits humains par intérim, Nada al-Nashif, a exprimé « son inquiétude face à la réaction violente des forces de sécurité aux manifestations », et réclamé une enquête « impartiale » et « indépendante ». En marge de l’assemblée générale de l’ONU à New York, le président français Emmanuel Macron a déclaré, après un entretien avec le président iranien Ebrahim Raïssi, avoir « insisté sur le respect des droits des femmes » en Iran.

Elise Dardut

Épicurienne, je reste une jeune femme à l’aise dans son corps et dans sa tête. Je pense par moi-même, j’agis par moi-même, j’entends les conseils et n’écoute que mon intuition. « Le jour où l’homme aura la malice, la finesse et la subtilité de la femme, il sera le roi du monde… mais ce n’est pas pour demain », me chantait mon grand-père. Il m’a appris que « les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse. » (Coco Chanel) Depuis, je m’évertue, pour qui veut bien entendre et écouter, à distiller des graines ici et là, au gré du vent. Un proverbe indien explique que « si vous enseignez à un homme, vous enseignez à une personne. Si vous enseignez à une femme, vous enseignez à toute la famille » Il est temps d’inverser les rôles et admettre l’équité, non ?

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