mardi, mars 19, 2024
Société

La recrudescence de meurtres de femmes en Espagne inquiète l’État ibérique

Un drame de plus secouait la péninsule ibérique le 23 janvier 2023. La violence faite aux femmes avait franchi un cap. Le cri de la population espagnole nombreuse dans les rues, affiche banderoles à l’effigie de Paloma Pinedo Rodriguez et sa fille, India Lopez Pinedo, 8 ans. Selon les statistiques officielles, huit femmes auraient été assassinées par leur partenaire actuel ou passé depuis le début de l’année 2023 (21 en France). Pour l’ensemble de l’année dernière, ce chiffre était d’au moins 49, dont 11 en décembre.

Paloma Pinedo Rodriguez avait 45 ans et vivait avec sa fille de 8 ans, au 66 du Paseo de Zorrilla à Valladolid. C’est à cet endroit même où elle a été poignardée à mort par son petit ami, qui a également tué la petite fille aussi par arme blanche. L’auteur présumé, David Maroto avait avoué son crime aux forces de l’ordre espagnoles qui le gardaient à l’Hôpital Clínico de Valladolid. « Je ne sais pas, je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui m’est arrivé », relatait El Diario de Valladolid. David Maroto y était soigné après s’être infligé des blessures à la poitrine, aux bras ainsi qu’aux jambes après avoir commis le double assassinat.

« Les femmes restent les principales victimes : 122 femmes sont décédées des suites de violences conjugales contre 21 hommes. Douze enfants ont succombé aux blessures des agresseurs. Les tranches d’âge les plus exposées aux morts violentes sont les 30-49 ans et les plus de 70 ans », indique Vie Publique. (Crédits : TréVoy Kelly/Pixabay)

Une loi adoptée le 28 décembre 2004 œuvre à la protection des femmes victimes de violences. Sept années après un drame sans nom. En 1997, Ana Orantes avait été forcée de partager son domicile avec son ex-mari par le tribunal qui avait prononcé leur divorce. Ana Orantes, une femme de 60 ans avait été battue, jetée depuis un balcon, puis brûlée vive par son ex-mari, après avoir dénoncé plusieurs fois ses violences aux autorités et à la télévision.

En 2021, Libération écrivait un article relatant cinq meurtres de femmes en Espagne. « Nous ne pouvons pas détourner le regard tant que ces assassinats se produiront chaque jour. Nous ne devons pas nous sentir étranger à la douleur ou à la peur ressenties par des milliers de femmes juste parce qu’elles sont femmes dans notre pays », déclarait le Premier ministre Pedro Sánchez.

Bien que les hommes soient, à l’échelle mondiale, les principales victimes d’homicide (81 % d’hommes tués contre 19 % de femmes), ce sont les femmes qui sont le plus assassinées par leur partenaire intime ou un membre de leur famille (64 % de femmes, contre 36 % d’hommes). (Crédits : pixel2013/Pixabay)

Le nombre de femmes tuées en décembre 2022 avait conduit le gouvernement espagnol à promettre que des mesures seraient prises. Comme la création de points de contrôle dans les centres de santé en zone rurale où les femmes peuvent signaler les violences. Depuis la 2003, année où l’Espagne s’est mise à comptabiliser de manière officielle les féminicides, elles sont 1182 à avoir perdu la vie. Parmi les 49 femmes décédées en 2022, 21 avaient déposé plainte pour abus ou harcèlement de la part de leurs partenaires, passé ou présent, avant leur décès.

En 2017, 50 000 femmes ont été tuées dans le monde par un partenaire intime ou un membre de leur famille. (Crédits : Daniel Stuhlpfarrer/Pixabay)

« Beaucoup de victimes de féminicide sont tuées par leurs partenaires actuels et passés, mais aussi par leurs pères, frères, mères, sœurs et autres membres de la famille en raison de leur rôle et de leur statut de femme », précise l’étude de l’UNODC en 2019. L’année 2023 sévit également à Cuba, où 11 femmes ont été tuées, dans l’indifférence la plus totale. Comme en Israël où, deux femmes l’une de 33 ans et l’autre de 40 ans ont été assassinées. En France, elles sont 21 à avoir succombé, au vendredi 24 février 2023, sous les coups de leurs maris, compagnons actuels ou anciens.

Elise Dardut

Épicurienne, je reste une jeune femme à l’aise dans son corps et dans sa tête. Je pense par moi-même, j’agis par moi-même, j’entends les conseils et n’écoute que mon intuition. « Le jour où l’homme aura la malice, la finesse et la subtilité de la femme, il sera le roi du monde… mais ce n’est pas pour demain », me chantait mon grand-père. Il m’a appris que « les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse. » (Coco Chanel) Depuis, je m’évertue, pour qui veut bien entendre et écouter, à distiller des graines ici et là, au gré du vent. Un proverbe indien explique que « si vous enseignez à un homme, vous enseignez à une personne. Si vous enseignez à une femme, vous enseignez à toute la famille » Il est temps d’inverser les rôles et admettre l’équité, non ?

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