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Société

Le célèbre « J’accuse » d’Émile Zola du 13 décembre 1898, sous fond de laïcité

Il y a plus de cent ans, que le célèbre écrivain lançait en moins de dix caractères le plus flamboyant plaidoyer. L’affaire Dreyfus divisait la France. Elle est une affaire d’État devenue conflit social et politique majeur de la Troisième République. Tout est issu de l’accusation de trahison portée au capitaine Alfred Dreyfus. Fin de l’année 1894, la condamnation et dégradation du capitaine Dreyfus est une erreur judiciaire documentée sur fond d’espionnage. Le climat de la France est profondément propice à l’antisémitisme.

L’affaire Dreyfus est un camouflé de justice, au vu de son Histoire. Accusé à tort, il ne récupérera jamais le retard de grade et de solde qui lui ont été enlevés, mais gardera son Honneur contre vents et marées. Il fut tout d’abord condamné à la déportation à perpétuité, ainsi qu’à la dégradation publique en 1894. Cinq ans plus tard, sa peine est commuée à dix ans de réclusion. Il sera enfin acquitté le 12 juillet 1906.

Révolution française, Religions et Laïcité

Ces trois choses forment un triptyque qui érige la société. Elles sont imbriquées et indissociables. Mais pour comprendre, plusieurs périodes sont à prendre en compte. La IIIe République avec l’affaire dite Dreyfus, les fondements de l’article 10 de la Révolution française et la mise en application d’une loi la liberté de conscience.

La IIIe République, ou la mise en application

En 1894, la IIIe République est toute jeune. Elle atteint ses vingt-quatre ans. Mais déjà, les crises s’enchaînent : le boulangisme (1889), le scandale de Panama en 1892, et la menace anarchiste. Mais le point essentiel apparaît en décembre 1898, lorsque l’affrontement entre dreyfusards et antidreyfusards devient prégnant. Mais ce qui fera bouger les choses est que ce mouvement menace la stabilité de la République.

(Crédits : Le Temps/BnF/Gallica)

Leur texte fondateur est « L’Appel à l’union », paru le 23 janvier 1899 dans le journal Le Temps, appel au calme. Les dreyfusiens soutiennent la politique de Waldeck-Rousseau et prônent une laïcisation de la société.

La Laïcité, késako ?

Oui, mais qu’est-ce que la laïcité ? C’est un terme employé à tort et à travers. Chaque politique y va de sa définition. Elle est issue de la Loi du 9 décembre 1905, qui instaure la séparation de l’État et des Religions. Pour tenter de comprendre ce qu’est la Laïcité, il remonter à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Sous la Révolution française de 1789, la Convention projette de rendre l’école obligatoire et gratuite. Condorcet recommande un système d’enseignement laïc, ainsi que l’égalité entre filles et garçons en 1792.

L’article 10 dispose que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. » Le 18 juin 1833, François Guizot, alors ministre de l’instruction publique fait voter une première loi relative à l’enseignement primaire.

C’est en 1882 que la Loi passe via Jules Ferry. Il instaure de la même façon, je jeudi de repos pour tous les écoliers. D’où l’expression de la semaine des quatre jeudis et des trois dimanches.

Puis le 9 décembre 1905, la loi de séparation de l’État et de l’Église. Dans son article 1er « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. »

(Crédits : svklimkin/Pixabay)

La liberté de conscience est donc de mise. Quelle est la définition de ce mot, car elle instaure les fondements de la laïcité ?

La liberté de conscience

Tout vient de ce terme. Mais comme la langue française est vivante, les sens et définition évoluent. Quelle est votre définition ? Que ressentez-vous lorsque vous entendez ce mot, que vous soyez une femme comme moi ou un homme, jeune ou moins jeune ? Pas facile à définir, n’est-ce-pas.

La première édition de l’Académie française date de 1694. La conscience est la « lumière intérieure, sentiment intérieur par lequel l’homme se rend témoignage à lui-même du bien et du mal qu’il fait. »

En 1878, elle est associée au Conseil de conscience. Ce Conseil qui était établi pour régler les affaires ecclésiastiques. Depuis la séparation de l’État et de l’Église donc des cultes en général, et surtout de la définition de 1935, la conscience est devenue, du moins sa liberté « pour chacun de croire ce qu’il veut et de conformer ses actes à ses croyances. »

La loi comme tout texte juridique est issue des us et coutumes, qui deviennent Lois. Elles sont soumises à interprétation.

(Crédits : Jose Romo/Pixabay)

La laïcité est donc la liberté de conscience. Pour autant elle diffère, la conscience des expériences de vies, de votre culture, de vos origines… chacun possède son avis propre depuis la loi de 2004. Le partager peut engendrer des conflits, il est préférable quelques fois de se taire pour ne pas souffler de mauvaises idées. Car, comme disait l’inspecteur Harry en 1971 : « Les avis, c’est comme les trous de cul : tout le monde en a un ! »

Elise Dardut

Épicurienne, je reste une jeune femme à l’aise dans son corps et dans sa tête. Je pense par moi-même, j’agis par moi-même, j’entends les conseils et n’écoute que mon intuition. « Le jour où l’homme aura la malice, la finesse et la subtilité de la femme, il sera le roi du monde… mais ce n’est pas pour demain », me chantait mon grand-père. Il m’a appris que « les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse. » (Coco Chanel) Depuis, je m’évertue, pour qui veut bien entendre et écouter, à distiller des graines ici et là, au gré du vent. Un proverbe indien explique que « si vous enseignez à un homme, vous enseignez à une personne. Si vous enseignez à une femme, vous enseignez à toute la famille » Il est temps d’inverser les rôles et admettre l’équité, non ?

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