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8 295 infractions sexuelles sur mineurs signalées en Colombie en 8 mois

Le bureau du procureur général de Colombie a tiré la sonnette d’alarme face aux crimes sexuels commis dans son pays contre les enfants et les adolescents. Selon l’organisme de contrôle, avec les rapports des statistiques criminelles de la police, entre janvier et août 2023, 8 295 crimes sexuels contre des mineurs ont été commis dans le pays : 4 605 contre des enfants et 3 690 contre des adolescents. 11 135 dossiers sont instruits sur la même période par le système de protection des enfants et des adolescents.

Le 19 novembre 2023, dans le cadre de la « Journée mondiale pour la prévention des abus sexuels envers les enfants et les adolescents », l’autorité colombienne a réitéré ses avertissements. La création du système national d’alerte précoce doit permettre de disposer d’informations pour une réponse immédiate et efficace afin de prévenir les violences sexuelles et de protéger la population vulnérable.

Sur les 11 135 dossiers sur les 8 premiers mois de 2023, 9 705 victimes sont féminines et 1 425 masculines. Les villes de Bogota, Valle del Cauca, Atlántico, Cundinamarca et Antioquia ont enregistré le plus grand nombre d’admissions.

« La violence sexuelle à l’encontre des enfants et des adolescents est une violation de tous leurs droits fondamentaux », note le rapport. Les droits fondamentaux sont la vie, l’intégrité personnelle, la santé, la dignité, le développement, la protection intégrale et la liberté.

(Crédits : marvelmozhko/Pixabay)

« En ce sens, la violence sexuelle est l’une des principales causes de la maltraitance des enfants qui a un impact sur leur bien-être physique, émotionnel et social. Leur bien-être physique, émotionnel et social. » Par conséquent, les violences sexuelles impactent leur développement et leur dignité.

Les conséquences désastreuses des violences sexuelles

Le rapport est sans appel. En 2021, 10 669 enfants et adolescents ont été victimes d’abus sexuels. Plus de la moitié des abus sont effectués sur des mineurs de moins de 14 ans (50,7 %). La violence sexuelle à l’encontre des enfants et des adolescents implique non seulement la violation des droits fondamentaux, mais porte également atteinte à leur dignité.

Mais les conséquences sont désastreuses. Le rapport indique qu’au niveau émotionnel et social, il existe un isolement, introspection, difficultés dans les interactions sociales et anxiété sociale. Mais aussi une faible participation aux activités communautaires.

Sur le plan psychologique des troubles de l’humeur, de la personnalité, des comportements autodestructeurs (négligence des devoirs, comportements à risque, manque d’autoprotection), d’automutilation, pensées et comportements suicidaires, faible estime de soi…

Quant au cognitif, hyperactivité, problèmes d’attention et de concentration, mauvais résultats scolaires.

(Crédits : Alexas_Fotos/Pixabay)

Seize hommes et une femme recherchés en Colombie

Ils sont dix-sept à être recherchés pour des accusations de pédophilies, avec des notices bleues d’Interpol. Seulement six d’entre eux ont été arrêtés par les forces de l’ordre. La menace est telle que le bureau du Procureur général a demandé à plusieurs reprises de prendre des mesures énergétiques face à cette violence dirigée vers les enfants et adolescents. Dans ledit rapport, 12 899 examens médicaux pour des infractions sexuelles présumées dans la petite enfance, l’enfance et l’adolescence sont mentionnés. Le meurtre de Michelle Danaya 15 ans aurait pu tomber dans l’oubli, sans la volonté du père. Car, en Colombie, « chaque jour, douze homicides sont perpétrés contre des enfants et des adolescents », martèle El País.

Michelle avait quinze ans et durant « la noche de las velitas » du 7 décembre 2023 elle aurait été violée, tuée et démembrée par Harold Andréi Echeverry Orozco, un gardien de l’atelier du Car Center tout proche. Le suspect est en détention provisoire pour sa propre sécurité.

Chaque année un total de 634 enfants sont victimes de meurtre. La directrice de Pandi, Ximena Norato, expliquait que la mort de Michelle Dayana est un féminicide. « Cette semaine, nous enterrons Michelle, mais cette même semaine, douze autres familles, en moyenne, enterrent leurs enfants », déclare-t-elle.

Pandi est un organisme de communication qui travaille exclusivement sur les questions relatives aux droits de l’homme.

(Crédits : Pezibear/Pixabay)

Pour les faits criminels qui lui sont reprochés, le suspect risque 50 ans de prison selon l’avocate Sarah Campos. Un demi-siècle pour le crime de féminicide aggravé en concurrence d’une autre infraction. La décision devrait prendre en compte le fait que ce crime a été commis à l’encontre d’une mineure. Et dernier point, le fait que le casier judiciaire de l’ancien militaire fait mention d’une condamnation pour viol sur mineur pourrait être pris en compte dans toute décision finale.

Les violences sexuelles à l’école

L’école se doit d’être un sanctuaire où l’enfant ne doit subir aucune violence qu’elle soit verbale, psychologique ou sexuelle, en Colombie ou ailleurs sur Terre. Sauf que selon le rapport, il en est tout autre. Les chiffres sont éloquents sur une si courte période.

Les chiffres du système d’alerte des violences sexuelles en milieu éducatif : 1 934 violences sexuelles dans les établissements d’enseignement, 105 sur les réseaux sociaux, 11 en sortie pédagogique soit 2 050 victimes. Les agresseurs présumés sont : aide (2), partenaire (1 688), coordinateur (2), enseignant (296), parent (1), conseiller (11), personnel d’encadrement (5), recteur (2), secrétaire (1), technicien (1), autre (16), non identifié (25).

Sur l’ensemble des agresseurs 235 sont des femmes, 1 728 sont des hommes, 57 n’ont pas été identifiés par les victimes. L’équité des victimes est proche, mais les femmes (1 177) sont plus agressées que les hommes (873). 57 % des femmes contre 43 % des hommes sont victimes en milieu scolaire colombien.

(Crédits : 2344799/Pixabay)

Les victimes existent en école publique (1 585) comme privée (465). Sur les 2 050 personnes traumatisées par une telle agression, peu importe le crime, 101 sont dans la petite enfance de 3 à 5 ans, 791 ont entre 6 et 11 ans, pour les adolescents, plus grande partie des victimes (1 130) sont âgés de 12 à 17 ans. Des victimes adultes sont au nombre de 28.

Elise Dardut

Épicurienne, je reste une jeune femme à l’aise dans son corps et dans sa tête. Je pense par moi-même, j’agis par moi-même, j’entends les conseils et n’écoute que mon intuition. « Le jour où l’homme aura la malice, la finesse et la subtilité de la femme, il sera le roi du monde… mais ce n’est pas pour demain », me chantait mon grand-père. Il m’a appris que « les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse. » (Coco Chanel) Depuis, je m’évertue, pour qui veut bien entendre et écouter, à distiller des graines ici et là, au gré du vent. Un proverbe indien explique que « si vous enseignez à un homme, vous enseignez à une personne. Si vous enseignez à une femme, vous enseignez à toute la famille » Il est temps d’inverser les rôles et admettre l’équité, non ?

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