samedi, avril 6, 2024
International

Attaque de la Russie contre l’Ukraine

Le président Vladimir Poutine ignore la condamnation unanime, ainsi que les sanctions prononcées par les dirigeants. L’homme d’État russe s’est targué de manière déconcertante de l’arsenal nucléaire de son pays. Il a menacé tout pays tentant d’interférer de « conséquences que vous n’avez jamais vues ». Stupéfaction et sidération semblent être les maîtres mots de tout un chacun, alors que tout remonte à l’année 1991. Les diverses opérations militaires de la Russie en Ukraine comme ailleurs n’étonnent, semble-t-il, « que les ignorants ou ceux qui feignent de l’être ».

À l’ère de l’internet 2.0, les cyberattaques ne seraient-elles pas des signes avant-coureurs d’une offensive classique ? La réponse semble sauter aux yeux, depuis le début de l’année. Le 15 janvier 2022, l’Ukraine affirmait avoir des « indices préliminaires » indiquant une possible implication de services secrets russes dans celle perpétrée la veille contre plusieurs de ses ministères. « Le service de sécurité ukrainien a obtenu des indices préliminaires suggérant que des groupes de pirates informatiques associés aux services secrets russes pourraient être à l’origine de la cyberattaque massive d’aujourd’hui », gazouillait Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères.

Selon un communiqué du service de sécurité (SBU), les cyberattaques menées dans la nuit de jeudi 13 à vendredi 14 janvier 2022 visaient 70 sites web gouvernementaux. Dix d’entre eux ont fait l’objet de l’« ingérence non-autorisée », a ajouté le SBU, sans que ceux-ci ne soient victime de fuite de données personnelles n’a eu lieu. (Crédits : DR)

L’attaque informatique concernant les infrastructures stratégiques ukrainiennes a pour finalité de désorganiser les autorités. Il est un des scénarios évoqués comme un signe avant-coureur probable d’une offensive militaire classique. L’Ukraine a plusieurs fois été la cible de cyberattaques prêtées ces dernières années à la Russie, notamment en 2017 contre plusieurs infrastructures critiques et en 2015 contre son réseau d’électricité, plongeant le pays dans un black-out.

Un message explicite et menaçant avait été publié par les opérateurs en plusieurs langues. « Ukrainiens, prenez peur et préparez-vous au pire. Toutes vos données personnelles ont été téléchargées sur le Web », pouvait-on lire, selon un correspondant de l’AFP. Ce message était accompagné de plusieurs logos, dont un drapeau ukrainien barré. Cela, à un degré moindre, évoque l’affaire l’affaire dite « Olympics Games » avec le virus Stuxnet. Étrangement, mardi 15 février 2022, le site Web du ministère ukrainien de la Défense et des forces aéroportées ukrainiennes a été perturbé.

Un point d’Histoire

Le 8 décembre 1991, l’URSS, suite aux accords de Minsk, n’est plus. « Nous, la République de Biélorussie, la Fédération de Russie et la République d’Ukraine, en tant qu’États fondateurs de l’Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS), qui a signé le Traité de l’Union de 1922 […] a cessé d’exister en tant que sujet de droit international et réalité géopolitique. » S’en suivent plusieurs accords, le traité de Minsk en 1994 dans la bataille Haut-Karabagh (région du sud-ouest de l’Azerbaïdjan), qui est foulé avec la Guerre des 44 jours, ou le pays perd un tiers de son territoire.

Une habitation brûle près de Kalbajar, cinq jours après le cessez-le-feu. Certains villageois préfèrent détruire leurs maisons et tous leurs biens, pour ne rien laisser aux belligérants de la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, avant de fuir. (Crédits : Alexander Nemenov/AFP)

Le traité de sécurité collective de 1995, signé à Minsk le 26 mai, entre la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Arménie et la Géorgie, sera prorogé de 5 ans en 1999 pour devenir l’Organisation du traité de sécurité collective, le 7 octobre 2002. Elle a la volonté de devenir analogue à l’OTAN et de s’assurer que ses alliés sont prêts à combattre contre un ennemi commun au nom des intérêts communs. Puis, le premier protocole de Minsk est un accord de paix le 5 septembre 2014 pour stopper la guerre en Ukraine orientale entre pro-Ukrainiens et pro-Russes.

Enfin, « Minsk 2 », est conclu le 12 février 2015 en treize points entre le gouvernement de Kiev et deux chefs séparatistes pro-russes, pour mettre, en vain, fin à la guerre du Donbass. « Nous condamnons avec la plus grande fermeté l’attaque horrifiante perpétrée par la Russie contre l’Ukraine, sans aucune justification et en l’absence totale de provocation. Nos pensées vont à toutes celles et à tous ceux qui ont perdu la vie ou ont été blessés, ainsi qu’au peuple ukrainien. Nous condamnons également le Bélarus pour avoir facilité cette attaque », s’insurge l’OTAN. La Russie en 2014 envahissait, puis annexait la péninsule ukrainienne de Crimée après une révolution pro-occidentale. Est-ce la reconquête de l’empire perdu, trente ans plus tôt ?

Actions, réactions et sanctions

Les marchés boursiers internationaux ont dégringolé et le baril dépassait les 100 $, en fond, les craintes d’augmentation des prix du chauffage et des denrées alimentaires. La Russie et l’Ukraine sont de grands producteurs non seulement de marchandises énergétiques, mais aussi de céréales et de diverses autres matières premières. Une guerre pourrait bouleverser les approvisionnements mondiaux, tout comme les sanctions imposées par les États-Unis et d’autres alliés.

Les deux pays concernés fournissent quasiment autant de céréales que les États-Unis. Côté pétrole la Russie en 2020 représentait 12,6 % de la production derrière les USA (17,1 %) et devant l’Arabie Saoudite (12,5 %), la France est à 1,5 %. En gaz la Russie (16,6 %) est juste seconde suivant le pays de l’Oncle Sam (23,7 %), la France livre 1,1 %. (Crédits : Passion Céréales)

Le ministère russe de la Défense a confirmé que ses forces terrestres avaient pénétré en Ukraine à partir de la Crimée et qu’elles avaient avancé vers la ville de Kherson, au nord-ouest. Avant d’ajouter que 83 installations militaires ukrainiennes avaient été détruites. Vladimir Poutine avait affirmé au préalable que « la Russie n’avait pas l’intention d’occuper l’Ukraine, mais prévoyait de la démilitariser. »

L’action d’envahir un pays avec des forces armées définit le terme « Invasion » selon Le Larousse. Y-a-t-il une différence linguistique de mots entre l’Ukraine, la Russie ?

L’attaque de Morphy ?

Les dirigeants ukrainiens ont déclaré que l’Ukraine avait perdu le contrôle du site nucléaire de Tchernobyl, où les forces ukrainiennes ont livré une bataille acharnée aux troupes russes. De l’autre, le président russe avait-il prémédité les actions ? L’agence des douanes chinoise a approuvé jeudi 24 février 2022, les importations de blé en provenance de toutes les régions de Russie, une mesure qui pourrait contribuer à réduire l’impact d’éventuelles sanctions occidentales, APNews. « Toute guerre est fondée sur la tromperie », selon Sun Tzu. Dans une allocution télévisée au début de l’attaque, Vladimir Poutine affirmait qu’elle était nécessaire pour protéger les civils dans l’est de l’Ukraine, où les forces ukrainiennes et les séparatistes soutenus par la Russie se battent depuis près de huit ans. Biden et son administration avaient prédit que l’homme d’État russe envahirait lesdites régions convoitées par une fausse déclaration. Toute comme en 2003, le président américain, Georges W. Bush distillait son « Grand Mensonge » sur les armes de destruction massive, situées en Irak.

Romuald Pena

Journaliste et curieux de nature, j’aime les mots et ce qu’ils chantent aux oreilles qui les entendent. « La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité », assurait Pablo Neruda. Ainsi j’apporte des faits, des faits, encore et toujours des faits, car : « Nous ne pouvons être condamnés à pire, à juger les autres, à être des juges. » (Le Testament d’Orphée, de Jean Cocteau)

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