Les vaccins et l’obligation vaccinale (1re partie)
C’est le sujet brûlant, voire explosif du moment, ce quelque soit le pays. Une discussion peut devenir un pugilat, un concours de mots, qui ne révèlent en fait que l’incapacité d’écoute, et sans jugement, des arguments des uns et des autres. Chacun campe sur sa position, mais quel est le thème ? Le vaccin contre le SARS-CoV-2, tout simplement ou presque. Il est a ajouter le « pass sanitaire ». Tâchons de placer en lumière les faits, et uniquement les faits.
Donc, qu’est-ce qu’un vaccin ? L’Académie de Médecine explique que c’est une préparation antigénique immunogène, utilisée dans la prévention ou le traitement de maladies infectieuses qui mettent en jeu le système immunitaire. Il est nécessaire de clarifier « antigénique immunogène ». Le premier adjectif caractérise une substance qui possède deux propriétés : la spécificité antigénique est la capacité d’être reconnue soit par des anticorps, soit par des récepteurs cellulaires, et l’immunogénicité, celle de déclencher une réaction de la part du système immunitaire (une substance qui ne possède que la première propriété est qualifiée d’haptène). Puis, le second dispose de la propriété d’induire une réponse immunitaire lorsqu’il est introduit dans un organisme qui en est dépourvu (NDLR du latin immunis, exempt de).
L’histoire des vaccins
C’est à Edward Jenner que l’on doit en 1796, la première tentative de vaccination systémique contre la variole. Pour autant, il faudra attendre Pasteur, un siècle plus tard, pour pouvoir aborder et comprendre le problème de la vaccination. Il est nécessaire d’appréhender la genèse de la question afin de faire évoluer la science pour le bien de tous. C’est là que la réflexion de Louis Pasteur fit la différence. Le médecin français démontre l’origine des maladies infectieuses, tout en apportant des protections contre elles. Ce, par l’injection de germes atténués, déterminant une maladie bénigne inapparente, laissant une immunité active solide et durable, les anticorps.
L’étape décisive fut franchie en 1885, lorsque Pasteur appliqua, pour la première fois, une vaccination antirabique au petit Joseph Meister sévèrement mordu par un chien atteint de rage. une décennie passe quand en 1896, Sir Almroth Edward Wrigth expérimente le premier vaccin tué contre la typhoïde et, vingt ans plus tard en 1915, Fernand Widal suggère l’emploi d’une vaccination triple associant au bacille typhoïdique les bacilles paratyphoïdiques A et B. En 1884, Robert Koch découvre le vibrion cholérique, et Jaume Ferran i Clua puis, Waldemar Haffkine, en 1892, tentent d’immuniser les sujets par des bacilles vivants.
Vaccin | Auteur / Année | Vaccin | Auteur / Année |
---|---|---|---|
La Variole | Edward Jenner / 1798 | Infections à Méningocoque / La Rubéole | Emil Claus Gotschlich / Stanley Alan Plotkin / 1969 |
Le Charbon | Louis Pasteur / 1881 | La Varicelle | Michiaki Takahashi / 1973 |
La Rage | Louis Pasteur / 1885 | Hépatite B | Philippe Maupas, puis Maurice Ralph Hilleman / 1976 |
La Fièvre Thyphoîde | Sir Almroth Edward Wright / 1896 | Infections à Pneumocoque | Robert Austrian / 1983 |
Tuberculose (BCG) | Albert Camette et Camille Guérin / 1921 | Méningite bactérienne haemophilus influenzae de type B | John B Robbins / 1985 |
La Coqueluche / La Diphtérie | Thorvald Madsen / Gaston Ramon / 1923 | Hépatite A | 1992 |
Le Tétanos | Gaston Ramon / 1927 | Zona / Infections à Rotavirus de l’enfant (gastro-entérites) | 2006 |
La Grippe / La Fièvre Jaune | Jonas Salk / Max Theiler / 1937 | Papillomavirus humains | 2007 |
La Polomyélite | Jonas Salk / 1954 | Infections à Méningocoques B | 2014 |
La Rougeole | John Franklin Enders / 1963 | La Dengue | 2016 |
Les Oreillons | Michiaki Takahashi / 1966 |
Ce n’est qu’en 1923 que les premiers résultats de vaccination contre la coqueluche à germes entiers furent rapportés par Thorvald Madsen. À la même époque, Ramon découvre l’anatoxine diphtérique puis tétanique tandis que Albert Calmette et Camille Guérin découvrent le BCG. Un livre sorti en 2009, écrit par Nizar Ajjan « La vaccination : Manuel pratique de tous les vaccins » était considéré comme la « bible ». Il fut conçu pour faciliter la consultation et la recherche d’informations utiles, cet ouvrage annonce aussi les progrès à venir en matière de prévention des maladies transmissibles.
Les types de vaccins
L’académie de médecine distingue différents genres de vaccins. Les inactivés, les atténués (exemple : rougeole, rubéole, oreillons), ceux composés de sousunités (exemple : hépatite B), les vaccins polyosidiques (exemple : pneumocoques) et les vaccins conjugués formés d’une unité oligosaccharidique couplée à une protéine (exemple : Haemophilus influenzae de type b). Le centre d’appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPIAS) Auvergne-Rhône-Alpes met à disposition un fascicule afin de mieux saisir les différences.
Clarifions la compréhension. En parlant de « virus entier », les scientifiques utilisent un virus qui ne peut pas induire de maladie. Atténué, il est injecté « vivant », il peut être répliqué (Ex. : fièvre jaune, rougeole, oreillons, rubéole). Lorsqu’il est inactivé, le virus ne peut donc pas se multiplier (hépatite A, rage, poliomyélite, grippe).
Ensuite un vaccin « à vecteur viral » contient une version affaiblie d’un virus rendu inoffensif pour l’humain, dans lequel une partie du matériel génétique du virus a été introduit (Ebola). Lorsque le vecteur viral pénètre dans nos cellules, il donne des instructions pour fabriquer la protéine Spyke. Notre système immunitaire reconnaît que cette protéine est étrangère et produit des lymphocytes T et des lymphocytes B pour la neutraliser, explique ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Le vaccin du laboratoire suédo-britannique AstraZeneca utilise cette méthode.
Ce dernier contient :
- une infime quantité d’adénovirus
- du chlorhydrate de L-histidine monohydraté
- du chlorure de magnésium hexahydraté
- du chlorure de sodium
- de l’édétate disodique dihydraté
- de la L-histidine
- de l’éthanol
- du Polysorbate 80
- du saccharose
D’autres usent de protéine recombinante. La première est une sous-unité protéique, l’injection d’une protéine immunogène produite de manière dite « industrielle » va induire la réponse immunitaire. Ce type de vaccin nécessite la présence d’un adjuvant et de plusieurs doses pour être immunogène. Comme le sont les vaccins contre l’hépatite B et la coqueluche. Concernant la seconde, il s’agit simplement d’un virus dépourvu de tout pouvoir infectieux qui imite la structure du virus, capable d’induire la réponse immunitaire (papillomavirus, hépatite C). Le CPIAS Auvergne-Rhône-Alpes souligne que pour les vaccins à ADN, le gène d’une protéine immunogène est inclus dans une molécule d’ADN. Après pénétration dans la cellule, ce gène va intégrer le génome cellulaire et être traduit en ARNm puis en protéine immunogène. Cette protéine va provoquer la réponse immunitaire. Développée dès les années 90, il n’existe pas de résultat probant chez l’Homme pour VIH, VHB, VHC, tuberculose ou paludisme. Enfin ceux utilisant l’acide nucléique, autrement dit les ARNm. Une molécule d’Acide RiboNucléique est incluse dans une nanoparticule lipidique qui va fusionner avec la paroi cellulaire et libérer l’ARNm dans le cytoplasme. L’ARNm est transcrit en protéine immunogène excrétée par la cellule. Cette protéine va provoquer la réponse immunitaire.
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