dimanche, mars 17, 2024
Insolite

Il y a cent ans… ils vendaient le soleil en bouteille

En mars 1922, l’école supérieure de la pharmacie, qui deviendra la pharmacovigilance, attirail l’attention de la préfecture de police parisienne sur l’hélionisme. Darru commissaire aux délégations judiciaires chargé de l’enquête se rendait chez le praticien au 82 rue de la pompe, échoppe de M Lucien Langlet pharmacien de son état. S’il était le principal dépositaire et fabricant dudit produit, ignorait la composition, il était censé guérir toutes les maladies, mêmes celles incurables.

Si bien que les deux hommes en charge des investigations opéraient dès le 20 mai 1922, se dirigeait dans le XVIe arrondissement de Paris. Sur le flacon l’affirmation du chimiste indiquait « qu’ayant découvert un procédé de captation du fluide solaire, il avait fait subir à ce fluide quinze macérations différentes ! Ainsi le fluide no1, mis en bouteille et utilisé pour l’usage externe, faisait disparaître complètement le cancer… ». Les explications continuaient pour que le no5 sauve de la phtisie et le no15 de la fièvre typhoïde

L’exercice de la médecine et de la pharmacie est réglementé. La question de l’effet placebo ou réelle n’a pas été abordée par l’enquête, ni par le commissaire, ni par le professeur. (Crédits : Roland Steinmann/Pixabay)

Les deux enquêteurs, Darru et le professeur Guerbet se rendirent chez l’inventeur, au 1, boulevard Flandrin. À cette adresse vivait un homme de 71 ans, ancien employé des PTT, chevalier de la Légion d’honneur. Selon lui, lors de ces voyages en Équateur, il aurait découvert la possible captation d’un fluide spécial provenant du soleil, et qui plus est, que e dernier posséderait des vertus curatives. « À l’aide d’une tige de bois recouverte d’aluminium, j’attire ce fluide sur le toit de ma maison, puis par un câble métallique, je le conduis dans mon laboratoire, où deux tonneaux fermés sont destinés à le recueillir ». Un réquisitoire du juge Laroque pour exercice illégal de la pharmacie auprès de Pierre Germain et de complicité pour Lucien Lenglet fut. Les deux hommes déclarèrent qu’ils ne parleraient qu’en présence de leur avocat, Me Maurice Garçon.

Romuald Pena

Journaliste et curieux de nature, j’aime les mots et ce qu’ils chantent aux oreilles qui les entendent. « La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité », assurait Pablo Neruda. Ainsi j’apporte des faits, des faits, encore et toujours des faits, car : « Nous ne pouvons être condamnés à pire, à juger les autres, à être des juges. » (Le Testament d’Orphée, de Jean Cocteau)

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