Il y a cent ans… deux histoires parisiennes d’automobiles
Deux histoires d’automobiles, contées dans l’Écho de Paris le 27 mars 1922, transformaient la vie de Gaston Valentin, Jean Le Gall et Pierre Sebié. Les voitures ne sont pas celles que nous connaissons aujourd’hui. La sécurité, le confort de conduite et autres améliorations ne vinrent qu’avec le temps, accidents, et prises de conscience de la dangerosité de l’être humain. Déjà les constructeurs, ou géniaux inventeurs, composèrent des véhicules terrestres à moteur avec, et sans permis, les dernières ont conservé le nom de voiturette.
Gaston Valentin est un amoureux de la belle mécanique dirait-on. Passionné par les voiturettes automobiles, qui peuvent se conduire sans posséder le permis, il n’hésite pas à emprunter celle d’autrui. Ainsi l’homme déambulait, à La Celle-Saint-Cloud lorsqu’il vit une voiturette arrêtée sur la bordure. Ce terme était utilisé pour la première fois par le constructeur automobile français Léon Bollée. Il s’en servait pour désigner un tricycle de son invention. Il en déposa le nom, et ce mot, comme le frigo (qui est une marque) à la place du réfrigérateur, est au fil du temps passé dans le langage usuel. N’écoutant que son désir, il mit le moteur en marche, pris se aises en s’installant au volant puis démarra.
Sortant d’une boutique, le propriétaire courut derrière son véhicule et le voleur. Entendant des cris, Gaston Valentin se retourna, perdit la tête et fonça volontairement dans un arbre. Interrogé par le juge d’instruction, il avoua s’être emparé de l’automobile, car il la trouvait « très jolie ». Le magistrat chargea un médecin légiste de procéder à l’examen mental du prévenu, dans la mesure où il ne semblait pas jouir totalement de ses facultés.
Rupture de direction
Non loin de là, près de la Porte de Trappes, une issue moins heureuse se déroulait. Une automobile faisait une terrible embardée. Elle était pilotée par le mécanicien Jean Le Gall, âgé de 35 ans, avec à ses côtés son ami Pierre Sebié. Selon les témoins de la scène, le véhicule roulait, subjectivement, à vive allure. La rupture de la colonne de direction les envoya brutalement dans le décor. « Les deux hommes furent grièvement blessés et ne tardèrent pas à expirer », écrivait le journal L’Écho de Paris.
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