Vers l’infini et… l’île de l’Ascension avant les Malouines (2/46)
Après une bonne nuit à l’auberge, qui s’est prolongée jusqu’à 9 h 30, grasse matinée oblige, direction la douche. Conscient des prochaines journées à venir, et du manque de commodités de l’homme comme de la femme moderne, il se réjouit d’un tel luxe. L’embarquement est à 18 h 30, largement le temps de pouvoir profiter de la légendaire Oxford. Autant pour sa célèbre université, son muséum d’histoire naturelle, que son architecture ou encore la course d’aviron légendaire contre Cambridge « The boat race ».
Une nuit des plus silencieuse, sans avoir entendu le potentiel ronflement de ses compagnons de chambrée, a rechargé ses batteries. Les deux sacs en sécurité, l’aventurier s’en va découvrir « the city of dreaming spires » (en français « la ville aux clochers rêveurs »). À peine quelques pas effectués que l’émerveillement atteint Flavien. « Quelle surprise ! Cette ville fait partie des plus belles bourgades que j’ai pu visiter », se réjouit le jeune homme. De très nombreux jeunes arpentent la ville, remarque-t-il avant d’en saisir l’origine. Les universités et collèges y sont nombreux.
Frenchman in Oxford
Une fois n’est pas coutume, l’accès au musée est gratuit. À l’entrée du muséum d’histoire naturelle, il est préconisé de laisser le montant que l’on souhaite. L’organisation est semblable aux autres lieux, explique-t-il. Seule surprise est la lumière naturelle qui baigne et illumine cet endroit. « La toiture du bâtiment est une immense verrière. Ce qui change de la plupart des musées français que j’ai pu visiter et qui sont souvent sombres. »
Durant la visite, un espace enchante Flavien. Une statue de Charles Darwin s’y trouve. Un signe du destin, ou un clin d’œil de l’univers qui l’attend ? « C’est sur les traces de ce très grand homme que je vais mener mon aventure », dit-il en souriant.
Après près de deux heures de visite, où il a rencontré quelques organismes qui devraient être ses occupations prochaines, Flavien déambule dans la ville. Toute cette dépense d’énergie ouvre l’appétit. Il mange sur un pont qui surplombe un affluent de la Tamise, la rivière Cherwell, situé près du Jardin botanique. La température l’oblige à enfiler son bonnet, pour garder les idées bien au chaud.
Il se confectionne des souvenirs en croisant des lieux et bâtiments, dont il avoue ne pas se souvenir immédiatement de leur nom.
(Crédits : thierryjos/Pixabay)
Poussant sa visite, il vient contempler La Tamise. « Fameux fleuve qui traverse la capitale britannique, qui est bien haut après les grosses pluies récemment tombées. » De naturaliste spécialisé en botanique, il affiche une part de lui méconnue comme poète. « Les lumières automnales sont magnifiques et les dernières feuilles colorées qui s’accrochent encore à leurs rameaux rendent l’ambiance “so british”. Il est donc inutile que je vous conseille de visiter ce magnifique centre historique à cette saison… »
Avant dernier voyage en bus
De retour à l’auberge de jeunesse et après récupération de ses deux sacs, direction l’arrêt de bus. L’attente du bus durera dix bonnes minutes. Mais dès son arrivée, il ne boude pas son plaisir : un bus impérial. Les fameux bus de couleur rouge autrement appelés double decker outre-Manche. « Je suis au tout début de la ligne. J’en profite pour m’asseoir devant à l’étage, pour admirer le paysage pendant la bonne heure qui m’attend. »
Une multitude d’arrêts plus tard, environ quarante note-t-il et une bonne heure de trajet, il est aux portes de la base militaire de la RAF Brize Norton. Arrivé à destination avant 15 h 30 « me voilà donc avec trois heures d’avance, au moins je lui là avant la tombée de la nuit. C’est plus simple de me repérer… » Après s’être avancé dans la base militaire, où de nombreux panneaux vous démotivent de le faire, il se présente aux autorités militaires.
« Ils me demandent de patienter deux heures dans une salle d’attente… Il est donc temps de commencer la lecture de l’un des récits de Darwin, “Voyage d’un naturaliste autour du monde”. »
D’autres voyageurs arrivent, « il est temps pour moi d’aller chercher mon badge qui me permettra d’être autorisé à rentrer dans le cœur de la base ».
(Crédits : Philipp Reiner/Pixabay)
Une heure s’écoule, le dernier bus sur le sol britannique est annoncé. « Nous sommes six civils. Nous posons nos bagages en soute et nous voilà en chemin pour le terminal d’embarquement. » Notre groupe est dans les premiers à enregistrer nos bagages. « Je fais bien attention à prendre tout appareil électronique et batterie avec moi, ainsi que le briquet. Mon sac de 21 kg part sur le tapis, j’espère qu’ils ne vont pas trop le bousculer, il y a tout de même quelques objets fragiles à l’intérieur comme le panneau solaire. »
Fin prêt pour le décollage
Prêt ! Sauf que trois heures d’attente sont annoncées avant le check-in. « J’essaye d’être attentif à quelconque dialogue français… mais il faut que je me résigne, je suis le seul français à prendre ce vol aujourd’hui. » Sur les coups de 22 h, le fatidique passage sous les portiques. « Je croise les doigts pour qu’ils acceptent les nombreux plats lyophilisés que j’ai pris avec moi dans un petit sac… RAS ».
« Après encore une longue et dernière heure d’attente, le numéro sur mon billet est appelé. Je peux enfin monter à bord, un A330 sur lequel est inscrit Air Tanker. C’est la première fois que je monte à bord d’un aéronef qui n’appartient pas à une compagnie commerciale. »
La place est assez grande « pour que je puisse mouvoir mes guibolles, ouf ! » Léger bémol, aucune prise USB ou électrique pour recharger le portable. « J’ai bien fait de prendre avec moi la batterie qu’Anthony m’a prêtée pour le voyage »
Comme tout voyageur dont les bagages sont limités en kilogrammes, il faut faire des choix. « N’ayant pas emporté de livres pour une question de poids, la lecture sera numérique, comme la musique. »
(Crédits : Denis Doukhan/Pixabay)
« Excuse me Sir, mais j’entends Big Ben qui sonne », chante Alain Souchon. « Minuit se lève en haut des tours », mais Flavien est toujours cloué au sol avec un nombre impressionnant d’avions sur le tarmac. « Il est 0 h 12 quand nous décollons pour l’île de l’Ascension. » L’avion n’emporte pas assez de kérosène pour rallier les Malouines et les 18 h de vol qui nous en séparent. « Si j’ai bien compris, demain matin nous nous arrêterons sur ce caillou perdu dans l’Atlantique pour nous ravitailler en carburant. » Bientôt deux heures, « il est temps de lâcher mon cellulaire pour essayer de trouver le sommeil, au moment même où nous passons au-dessus d’une métropole côtière, mon cerveau cogite. Réponse demain ? » À suivre…
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