Il y a cent ans… l’horizon du 25 mai
Que se passait-il sur Terre le jour de votre naissance ? Seuls les adultes présents et les coupures de journaux pourront vous l’apprendre. La période de l’entre-deux-guerres, en Europe, est source de tensions. La géopolitique saisit le pas sur les décisions. Que cela se déroule en Angleterre, en Autriche, en Italie, et même jusqu’en Russie, rien ne semble être paisible. Les attentions se cristallisaient, en cette date du 25 mai 1922 des six jours qui nous séparaient de l’ultimatum du 31.
L’Angleterre contestait le droit de la France à prendre des sanctions militaires. En cause l’article 18 de l’annexe II de la partie VIII du traité de Versailles… car, c’est Lloyd George, Wilson, Orlando et Clemenceau qui menaient les débats. La tournure montrait que les vainqueurs de la Grande Guerre possèdent des visées différentes, voire opposées. Les termes du traité, signé le 28 juin 1919 sont si durs que le gouvernement allemand envisage un temps un soulèvement militaire.
Des échauffourées entre fascistes et communistes italiens se déroulaient à Rome. En cause les rassemblements qui tentaient à célébrer l’entrée en guerre de l’Italie. Une trentaine de manifestants étaient blessés, et les chiffres, bien qu’officieux, recensaient de nombreux morts. Les incidents qui se produisaient dans le quartier Saint-Laurent engendraient d’une grève générale.
L’insouciance, voire la méconnaissance des adultes n’était pas à démonter du côté de Saint-Étienne. En cette belle et chaude après-midi du 25 mai 1922, le garde Vigier, M Gaudiaux et les époux Chavalet prirent le chemin dune mine abandonnée, dans le but simple de la visiter. Elle était restée dans son jus depuis l’armistice. Les gaz délétères incommodèrent les visiteurs d’un jour. Mme Chavalet put remonter et prévenir les secours, son mari fut sauvé par des passants. Les sauveteurs arrivèrent, mais dans la précipitation M Rhône ne pris pas le temps de s’équiper d’un appareil respiratoire. Il fut ramené avec Vigier et Gaudiaux, tous trois morts.
Un incident faisant cinq morts et de nombreux blessés se produisait à la frontière italo-yougoslave. Des fascistes italiens, aux alentours de la ville de Kastav, pénétraient et attaquaient le poste-frontière. Ils furent repoussés. Deux heures passaient quand deux compagnies d’infanterie ouvraient le feu sur ledit poste. Les Yougoslaves reculaient sur trois cents mètres pour s’abriter et furent attaqués à la baïonnette. Une patrouille aidait le personnel du poste-frontière, tant et si bien que les Italiens rebroussaient chemin, laissant cinq défunts et plusieurs blessés.
Le 31 mai 1922 était la date butoir imposée à l’Allemagne pour respecter ses engagements. S’il était constaté qu’elle manquait volontairement à ses directives, la France appliquerait le fameux article 18 du traité de Versailles pour faire valoir ses droits. « La France loin de diminuer les garanties des créanciers de l’Allemagne, comme l’avait fait M Chamberlain par son action séparée, renforcerait ces garanties et prendrait des mesures conservatoires dans l’intérêt de toux ceux des alliés qui ont part aux réparations… », écrivait Jacques Bainville dans le quotidien La Liberté.