Il y a cent ans… des restrictions d’eau
La distribution de l’eau est interrompue de minuit à 6 heures dès vendredi 26 mai 1922. Le préfet de la Seine avertissait par affiche que les Parisiens n’auraient pas accès à l’or bleu. En cause, les réserves des bassins de Montsouris, Saint-Cloud et Ménilmontant étaient sous étroite surveillance, pour éviter qu’elles s’épuisent. Les fortes chaleurs du début de la semaine les faisaient passer de 450 000 m3 à 275 000, ce jeudi 25 mai.
Déjà les vagues de chaleur connues en France en ce mois de mai 2022, se retrouvait en Une des quotidiens il y a cent ans… La température fléchissait, et les réserves remontaient à 333 000 m3. Le service des eaux de Paris constatait qu’en comparaison à l’utilisation moyenne, comprise entre 400 000 en période normale et 450 000 lors de l’été 1921 particulièrement sec, les citadins avaient consommé 530 000 m3. La météorologie nationale relate que du 23 mai au 6 juin 1922 existait une vague de chaleur exceptionnelle. « Des records sont pulvérisés avec 34° à Valenciennes, Tours et Chartres, 35°à Rouen, 35 à 36° à Paris, 36° à Nancy, Charleville Mézières, Épinal et 37° à Chaumont. Dans la soirée du 2 juin, un très violent orage éclate à Paris ». Tout était mis en place pour assurer l’alimentation en eau du service de lutte contre les incendies. Mais c’est le thermomètre qui donnait la tendance. Il ne marquait plus « hier à une heure de l’après-midi que 22 degrés à l’ombre et l’on estimait que le maximum de la journée ne dépasserait pas 25 », expliquait le quotidien Le Petit Parisien.
Mais à quoi répondait donc l’arrêt partiel de distribution ? On fera difficilement admettre aux usagers que, sans causes exceptionnelles, Paris puisse manquer d’eau après trois jours de chaleur. Il faut rappeler que l’année 1922 est exceptionnellement sèche après un hiver sans pluie. Le conseiller municipal et député Georges Robaglia admettait au détour d’un couloir, qu’une conduite d’eau de sources s’était rompu à 100 kilomètres de Paris. « Pourquoi ne pas avouer tout simplement, questionnait Elie-Berthet, journaliste à L’Écho de Paris. Si les questions aboutissaient plus vite à l’Hôtel de Ville, si le moindre projet n’exigeait pas dix ans d’études et de palabres avant de voir le jour, nous ne serions pas à la merci de trois journées torrides. » Il faudra attendre le 2 juin 1922, pour que la sécheresse et la chaleur qui sévissaient sur la France entière, cesse. Un violent orage commençait à 2 heures, provoquant une pluie incessante durant près de trois heures. La foudre tombait boulevard Saint-Michel, arrachant quelques pavés à la chaussée.
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