Il y a cent ans… quand il y avait trop de lait
Tandis quand 2022 il semble avoir une pénurie d’huile de tournesol en France, comme en Espagne, le lait ce mardi 30 mai 1922 débordait des cuves. Conséquence de son abondance, les crémeries n’arrivaient pas à écouler leur stock, ce qui faisait baisser le prix du la matière première. C’est le jeu de l’offre et de la demande, dans la période incertaine de l’entre-deux-guerres. Qui plus est lorsque les prix de la nourriture s’envolaient vers des sommets jamais atteints.
Le prix au kilo du pain fixé par le ministre de l’Agriculture M. Chéron à 1,05 franc faisait couler beaucoup d’encre dans la presse régionale et locale. Les discussions d’un pan indispensable aux ménages, faisait bouillir les discussions. Attention à ce qu’il ne déborde pas de la casserole. La saison actuelle est une période d’abondance affirmait L’Ouest-Éclair. La diminution du prix du lait ne devrait pas poser de difficulté, et pourtant. Certains producteurs voulaient bien réduire le prix du litre de deux sous, mais pas de quatre. Dans les crémeries, les commerçants peinent à écouler les stocks grossissants de fromages dits « Petit Suisse », de lait cuit… ainsi 70 % des producteurs appréhendaient et acceptaient sans aucune hésitation de baisser le prix à 0,60 franc. Les marchandes de légumes pouvaient le revendre à 0,70.
Quelques producteurs ne souhaitaient pas baisser leurs prix, à tort ou à raison. La cherté de la vie, donnait à tout un chacun de s’entraider, de se serrer les coudes dans une période difficile. Le prix du beurre comme nous le connaissons aujourd’hui se vendait soit au kilo ou sous la forme de demi-livre, le prix variait entre 4, 50 et 4, 75 francs pour 250 grammes. En Bretagne, à Rennes, les habitants se posaient des questions. « Pourquoi la municipalité ne taxe-t-elle pas le lait ainsi qu’il est fait au Havre et dans d’autres villes de la région ? »