Il y a cent ans...

Créer le jour durant la nuit, une idée lumineuse

Imaginez-vous il y a tout juste un siècle, avec votre bougeoir à la main vous dirigeant vers le pot de chambre… alors que le gouvernement français à grands coups de communication ministérielle évoque d’hypothétiques coupures d’électricité, les ingénieurs en décembre 1922 pensaient à autre chose. Ils souhaitaient transformer une source d’énergie en lumière, avec le moins de perte possible. Des travaux de Chevreul sur la stéarine, que les Français seront heureux de trouver s’il y a coupure d’énergie, à la lampe à pétrole jusqu’à l’éclairage public.

La lumière, quand certains en manquent cruellement, Philippe Lebon eut une idée de génie en 1786. Ses travaux sur les propriétés de la pyrolyse du bois mettent en évidence le gaz hydrogène carburé, connu sous hydrogène. Le 11 octobre 1801, il installe sa « thermolampe » dans l’hôtel de Seignelay. Un vaste four à bois, comme une cuisinière dont les gaz acheminés par des tuyaux venaient éclairent les pièces. Ils avaient l’esprit de perdre le moins d’énergie à l’époque. Car la chaleur produite par le four procurait le chauffage pour l’hôtel.

Les bougies dites de Jablochkoff illuminaient l’Avenue de l’Opéra en 1878. Elle était appelée « bougie électrique ». Une lampe à arc électrique au carbone, inventée en 1876 par l’ingénieur électricien russe Pavel Iablochkov. Si nous pensions comme les amérindiens, sur les conséquences de nos gestes sur sept générations ensuite…

Michel-Eugène Chevreul, ce nom va vous marquer, j’en suis sûre. Il est connu pour ses travaux sur les acides gras et la saponification, la réaction qui permet la synthèse du savon. Mais c’est la découverte de la stéarine qui va vous éclairer lorsque les plombs sautent. La stéarine ou tristéarine est utilisée pour simplifier dans la production de savon et des bougies. Puis la bougie de Jablochkoff nourrissait les espoirs, tandis que Edison lui volait la vedette avec la lampe à filaments. Au début, le filament était conçu en charbon végétal. Seul problème, la lampe se consumait malgré le vide de l’ampoule.

Créer de l’énergie avec le moins de perte possible

En 1922, il faut pour avoir un éclairage électrique quelques manipulations. Amener du charbon, pour porte de l’eau à ébullition. Utilise la vapeur produite pour entraîner un piston, puis en volant actionnant un piston, qui à travers une dynamo allait recueillir le long d’un fil le courant créé en centrale électrique. Sauf que le rendement ne dépassait jamais les 5 %, soit vous suivez, 95 % de perte. De calcul en expérience, les physiciens se penchèrent sur un beaucoup plus petit que l’être humain : le ver luisant.

Le ver luisant, lampyris noctiluca, n’est pas un ver, pardon ? C’est un insecte de la famille des coccinelles. Il se nourrit de limaces et d’escargots. C’est la femelle qui se pare de ses plus beaux atouts pour attirer les mâles occupés à bien d’autres frivolités. (Crédits : iStock)

Le ver luisant use d’une source d’énergie avec un rendement de 90 %. Il est visible, car compris dans notre champ de perception, ou spectre lumineux limité (entre 400 et 700 nm). Hormis l’excellent rendement, la lumière émise par les lucioles ou les vers luisants est une lumière froide, soit sans émission et donc perte de chaleur. La longueur d’onde maximale est d’environ 570 nanomètres, d’où cette couleur verte visible à l’œil nu. Alors pourquoi ne prenons-nous pas exemple sur la nature ?

Le rendement lumineux est exprimé en lux. C’est le nombre de lumens par mètre carré. Pour une ampoule incandescente, il est de 15 lm/W, pour une ampoule halogène, il est de 20 lm/W, pour une ampoule basse consommation, il est de 60 lm/W, et pour une ampoule LED, il est de 100 lm/W.

Les ampoules à incandescence utilisent 95 % de l’énergie qu’elles consomment pour produire de la chaleur. Elles ne nous restituent que 5 % de cette énergie sous forme de lumière. Le rendement lumineux de cette lampe est de 12 à 27, mais comment calcule-t-on le rendement ? Le nombre de lumens par mètre carré, soit 0,1 W/m2. La lampe LED possède un rendement de 80 à 300, soit environ six fois la lampe à incandescence. Mais quelle est la pollution de l’une et de l’autre ?

Elise Dardut

Épicurienne, je reste une jeune femme à l’aise dans son corps et dans sa tête. Je pense par moi-même, j’agis par moi-même, j’entends les conseils et n’écoute que mon intuition. « Le jour où l’homme aura la malice, la finesse et la subtilité de la femme, il sera le roi du monde… mais ce n’est pas pour demain », me chantait mon grand-père. Il m’a appris que « les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse. » (Coco Chanel) Depuis, je m’évertue, pour qui veut bien entendre et écouter, à distiller des graines ici et là, au gré du vent. Un proverbe indien explique que « si vous enseignez à un homme, vous enseignez à une personne. Si vous enseignez à une femme, vous enseignez à toute la famille » Il est temps d’inverser les rôles et admettre l’équité, non ?

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