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Entre terre et mer, à Puerto Montt (Épis. 33/46)

Après des instants agités durant la navigation, nos aventuriers vont bientôt toucher terre. Cette traversée est entrecoupée de partie de cartes, de repas, de siestes et de l’observation de la faune sauvage. Un régal pour les papilles et les pupilles. L’un des moments magiques du périple est une chose anecdotique pour tout non-initié, le souffle des baleines. Les quarante trois espèces de cétacés passant près des côtes chiliennes représentent plus de la moitié de celles connues sur les mers et océans du globe.

Après avoir déjeuné, un documentaire sur les mastodontes des mers et océans est diffusé. Si bien que chaque spectateur souhaite les voir en vrai. « Nous passons la fin de la matinée, en vain à les chercher depuis le pont. »

Le retour de la mer calme

Le navire se trouve désormais dans les chenaux, la navigation est d’ores et déjà bien plus calme. « C’est le jour et la nuit », s’exclame Flavien. La faune se laisse observer : puffins, goélands dominicains et autres lions de mer… Après le repas, les hôtesses interviennent en nous préparant au débarquement de demain. Puis, une sieste s’impose, avant de filer à la table de jeu, enfin au loto bingo organisé par l’équipage. « Malgré les quatre parties, je ne gagne pas une seule fois », soupire-t-il.

Pour se vider la tête de pensées encombrantes, rien de tel que de profiter des embruns sur le pont. « Le vent est tombé, le soleil nous réchauffe, c’est clairement agréable. » La mer d’huile est propice aux bancs de manchots de Magellan, tandis que des otaries se prélassent.

Le panorama change.

Les chenaux sont constellés de nombreux volcans aux sommets enneigés « Combiné aux forêts très denses, on a l’impression de voir des paysages de “Jurassic Park”. » La recherche de cétacés vaine, le duo joue au Uno. Juste avant le diner, le capitaine informe le bateau de la présence de baleines. « L’ensemble des passagers se retrouve sur le pont et beaucoup, comme nous, arrivent en retard au repas. »

(Crédits : Flavien Saboureau)

À l’image de la scène fleuve à la proue du Titanic, dans le film éponyme, le dîner clos, « nous nous retrouvons avec d’autres Français à l’avant du bateau ». L’alcool est interdit à bord, tous arborent une « bière sans alcool » à la main. « Nous passons la soirée à observer les souffles de baleines avec en fond un incroyable coucher de soleil. C’est un des plus beaux moments du voyage », s’exalte Flavien.

Le débarquement… à l’hôtel

L’heure du débarquement est annoncée à onze heures. « Avant d’aller au petit-déjeuner, je fais mon sac. J’en profite pour rendre la carte de verrouillage de ma chambre. » Le navire est un peu en avance. « Après avoir observé l’arrimage impressionnant du bateau, nous descendons à 10 h. » Un minibus les attend. La distance entre le port de Puerto Montt et la gare routière est de vingt minutes. Le duo composé de deux hommes, n’a rien anticipé pour la nuit… c’est ce que l’on nomme partir à l’aventure. Ils vivent un remake de Mission impossible.

Le plus urgent est de repérer un hébergement. « Impossible de trouver une auberge de jeunesse, c’est là première fois », s’étonne Flavien. Finalement, le duo trouve une nuit en hôtel pour 25 000 pesos, dans un 3 étoiles en plus, sourit l’aventurier. Bien agréable après quelques jours de mer, pense-t-il.

Bien que situé en centre-ville « ça n’a pas l’air d’être un quartier bien fréquenté, tant pis », claque-t-il. L’avantage est qu’il y a de quoi manger et faire des courses. Deuxième mission, de loin la plus ardue, trouver un véhicule de location pour les dix prochains jours. La plupart sont d’ores et déjà réservés, car c’est la ville de départ de la Carratera austral.

(Crédits : Google Maps)

David avait repéré des véhicules, à partir de 50 € la journée. Après quelques recherches, la perle se trouve au nord de la ville, pour seulement 35 €. Trente minutes de marche, pour découvrir que leurs « cartes bleues » sont de débit et non de crédit. Un détail qui vaut son pesant de cacahuètes. Il leur est impossible de réaliser un dépôt de caution auprès de l’agence. Le duo suggère 500 euros de caution en espèce, malgré la proposition « ils ne veulent rien entendre, tant pis pour eux… »

« Bingo ! » crie Flavien

Dégoûté d’avoir marché pour rien, il faut revenir. Après la visite du marché, ils repartent pour une demi-heure à crapahuter. David dans ses recherches a repéré un loueur. Quelques minutes de patience, le verdict tombe : 40 000 pesos la journée. Auxquels s’ajoutent 100 000 pesos de paperasse pour se rendre en Argentine en fin de semaine prochaine.

« Bingo », cri en silence le duo. Finalement, la cinquième partie sera gagnante.

Le propriétaire l’emmènera à la station-service, près de notre hôtel. « On a payé 250 € chacun, j’espère que l’on aura la voiture demain matin… », compte Flavien en misant sur l’honnêteté du loueur. Chemin faisant, ils explorent le vieux port où se trouve un nombre incalculable de magasins artisanaux de souvenirs.

On y observe quelques lions de mer à seulement quelques mètres des touristes, étonnants. Dans la ville, ils recherchent une banque pour obtenir sans de l’argent sans frais, malheureusement elles sont toutes fermées, tant pis. Il faudra retirer des pesos avec des frais, le nouveau loueur accepte la caution en liquide !

(Crédits : Puerto Montt/Marisa Garrido – marisadechile)

La journée se clôture dans un restaurant. « Nous prenons un plat unique à partager avec de tout : frites, porc, bœuf, tomates, avocat, fromage, cornichons et j’en passe… ». Rentrés à l’hôtel, le sentiment sur la ville est plus que mitigé, la surprise est de taille par rapport aux différentes villes chiliennes visitées. Peu importe, « Demain, départ pour l’île de Chiloé. » À suivre…

Romuald Pena

Journaliste et curieux de nature, j’aime les mots et ce qu’ils chantent aux oreilles qui les entendent. « La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité », assurait Pablo Neruda. Ainsi j’apporte des faits, des faits, encore et toujours des faits, car : « Nous ne pouvons être condamnés à pire, à juger les autres, à être des juges. » (Le Testament d’Orphée, de Jean Cocteau)

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