
Une journée à parcourir Te Papa (35/55)
On ne change pas les bonnes habitudes, enfin bonnes, tout dépend du point de vue. Ce matin Flavien traîne encore au lit. Depuis trois jours la levée du corps se fait tardive. Aujourd’hui, en ce 25 janvier de l’an de grâce 2025, le cap s’aligne sur la culture. Au menu le plus musée de Nouvelle-Zélande Te Papa, concert au jardin botanique… Et une chute de plus de deux mètres qui, fort heureusement, se finit avec quelques égratignures et une grosse frayeur. Tout ceci à cause d’un weta, aux proportions gargantuesques, jusqu’à 30 cm avec les antennes…
« Ce matin-là ressemble aux précédents. Je sors du lit , car le gars de l’auberge vient me chercher pour le check-out », explique Flavien. Il n’a pas vu la réservation d’une nuit supplémentaire. Ce n’est pas le réveil idéal, mais ça peut remémorer des sauts du lit adolescent, avant de partir à l’école. Une fois debout, la journée peut commencer.
Flavien fait une chute vertigineuse
Aujourd’hui Flavien a coché la visite du plus grand musée de Nouvelle-Zélande à Wellington : Te Papa Tongarewa. Surnommé Te Papa, ce lieu des trésors de cette terre, du Maori au français, est connu et reconnu. Si bien que la fréquentation avoisine les 1,3 million de visiteurs chaque année, depuis sa création en 1992. « Avant de m’y rendre, je passe au supermarché pour m’acheter des viennoiseries. J’entre à 11 h 15, et ne repars du musée qu’à la fermeture… à 18h00. »

Comme les autres musées que Flavien a eu la chance de parcourir, on y trouve de tout, de l’histoire naturelle, de la guerre, de la culture maorie, etc. « Je suis passé à l’étage de la guerre, mais n’étais pas dans le mouv’… Je suis revenu à l’étage d’histoire naturelle pour découvrir quelques espèces que je ne connaissais pas encore. » Avant de partir, comme à l’accoutumée, un passage à la librairie souvent proche de la sortie. « Je repère les livres avec lesquels j’aimerai bien revenir, j’espère qu’ils seront à Auckland avant mon départ », souffle le curieux et avide de connaissance.
À défaut de cuisine, « ce midi, je mange sur le pouce du Philadelphia et du pain. » Sophia, une des filles de l’expédition des îles subantarctiques, l’a convaincue d’assister à un concert donné au jardin botanique ce soir. « Je passe à l’auberge récupérer quelques affaires, et à la supérette pour acheter quelques fougasses que je déguste lors des 2 km qui me séparent de l’auberge. » (Crédits : Flavien Saboureau)
À 19 h 15 précises, l’aventurier part en direction du jardin botanique en prenant le Cable Car. Il est le funiculaire emblématique de la ville qu’il se devait d’emprunter. « Avec moi j’ai emmené mon appareil photo et ma frontale, car j’ai une idée qui me trotte dans la tête », explique sans trop en dire. L’ambiance au concert est bon-enfant. Ici, tout le monde se retrouve : pique-nique et amis. « Le contexte est vraiment sympathique, mais la musique trop douce pour ce genre d’évènement », relate Flavien avant de prendre la poudre d’escampette.
Plus de peur que de mal
Après quatre-vingt-dix minutes, il continue sa route. « C’était vraiment bien, mais tout seul… » Le jeu de lumières nocturnes est sympa dans le jardin. Une contre soirée l’invite, à trois petits kilomètres d’ici. « J’ai repéré un spot pour voir de nouveaux wetas. » Sauf qu’à cet endroit, le dénivelé est important. « Après seulement vingt minutes sur le site, je trouve Pachyrhamma edwardsii, que je suis venu chercher. » Adepte des falaises, l’espèce n’est pas simple à photographier, mais elle est énorme. Elle est si grosse qu’elle a surpris Flavien en sautant sur l’aventurier du bout du monde.
« Je chute du promontoire rocheux dans le ruisseau, deux ou trois mètres plus bas, avec mon appareil photo. » Un instant aussi rapide que bref. « J’aurais pu me faire très mal. Hormis quelques égratignures et un mal de cheville, je m’en sors bien », souffle-t-il. À quelque chose, malheur est bon : « C’est alors que je devine quelques trucs qui brillent sur la falaise à gauche. »
C’est les fameux Glowworm, ces vers luisants emblématiques de Nouvelle-Zélande. « Ça brille dans la nuit d’un bleu incroyable. C’est incroyable, mystique… dans cette ambiance forestière où seuls les Kaka, se font entendre. » Flavien est hagard. « Je reste bouche bée quelques minutes devant un tel spectacle. » Il poursuit avec le sentiment d’être observé. Comme dans « Harry Potter à l’école des sorciers » où Ron Weasley se retrouve dans la forêt interdite face à Aragog. « Les araignées sont partout, certaines font au moins 5 cm de diamètre, je n’en ai jamais vu autant, il ne faut pas être phobique… » (Crédits : Flavien Saboureau)

Il part en quête d’une autre espèce de weta. « Elle rentre dans sa branche dès qu’elle voit la lueur de ma frontale. » Finalement, il trouve son bonheur sur un talus. Avant de terminer l’exploration du soir, vers 23 h 45, « je tombe sur d’énormes anguilles en voulant traverser une rivière. Je suis impressionné par la taille, des murènes… Plus tard, j’apprendrais qu’il s’agit d’Anguilla dieffenbachii, la plus grande anguille du monde qui peut faire deux mètres de long et 40 kg ! » La frontale n’a plus de batterie, ce qui signe la fin de soirée. Je fais les 4km de descente qui me séparent de l’auberge où j’arriverai à 00h45.
Du bus, du bus et encore du bus
Ce matin, il anticipe le check-out, avec un réveil à 8 h 10. « Je prends la douche que je n’ai pas eu le temps de prendre hier soir, fais mon sac, et prendre la direction d’un café en centre-ville. » C’est le lieu de rendez-vous prévu avec Sophia à 9 h… sauf qu’il est fermé. Le duo se rabat sur son voisin.

« Mon bus part à 10 h, alors jusqu’à 9 h 45 nous n’arrêtons pas de parler, il y en avait des choses à se raconter depuis le mois dernier… », sourit Flavien. Une fois dans le bus, il apprécie le fait de se poser, qu’il ponctue d’un murmure : « Enfin ! »
Peu après midi, une correspondance d’une heure à PalmerNorth mais il pleut. Aucune possibilité de visiter sans être complètement trempé. « J’ai programmé ce voyage aujourd’hui en fonction des prévisions météorologiques. Elles sont justes, la pluie est bien présente. »
À 13 h 40 je prends le second bus en direction de New Plymouth, destination finale où l’arrivée est prévue à 17h35. Le Wi-Fi du bus fonctionne ! C’est l’occasion d’envoyer de nombreux e-mails, de se renseigner pour la suite. « Ça tombe bien, car il pleut et les paysages n’ont rien d’exceptionnel. » (Crédits : InterCity)
« L’arrêt de bus est juste à côté de l’auberge (Akiri Backpackers) que j’avais réservée, c’est beau ça ! » Sitôt les bagages posés « je prends la direction du supermarché pour faire le plein pour les prochains jours et d’une pizzeria pour manger à ma faim avant plusieurs jours moins conforts. » Flavien passe sa soirée sur son téléphone à réserver les prochains bus, auberges et même une voiture, bien moins chère que dans le nord. À suivre…
