dimanche, mars 17, 2024
Le saviez-vous ?

Tomber dans les pommes

Les mots sont bien plus que de simples éléments linguistiques. Ils portent en eux des histoires, des évolutions, et même un peu de l’âme d’une culture. Si certaines expressions appartiennent à un autre âge, dont les utilisateurs pourraient être nommés boomers par la génération Z, elles font partie de la culture. Comme le fait d’avoir des informations sur les pharaons, sens pour autant être vieux de plusieurs dizaines de siècles. Découvrons ensemble les origines étonnantes de trois expressions françaises populaires : « il y a belle lurette », « tomber dans les pommes », et « crever la dalle ».

L’actualité française montrait que les « restos du cœur » souffraient de 35 millions d’euros de déficit pour nourrir tous les bénéficiaires, jusqu’à la fin d’année. Afin de ne pas laisser des personnes « crever la dalle ». Cette expression est très imagée. Elle est couramment utilisée pour exprimer une faim intense. Son origine remonterait au métier de couvreur au XIVe siècle. Il désignait une sorte de gouttière. En argot, « dalle » s’est transformée en « gosier », faisant référence à la gorge. Le gosier serait même appelé « la dalle du cou » explique « Ça m’intéresse ».

Avoir la chance de se nourrir, d’avoir chaud l’hiver, de vivre sous un toit, de pouvoir se soigner est un droit, comme celui de vivre libre sur Terre. Ce sans prendre en compte la nationalité, les croyances, la couleur du sourire… (Crédits : PremierCompanies/Pixabay)

Lorsque vous avez extrêmement faim, les bruits de votre estomac réveillent l’amphi, la gène vous fait rougir, vous avez l’impression que tous vous regarde, c’est le cas, mais rien de grave. Vous ressentez une sensation de vide dans l’estomac et le gosier, d’où l’expression « crever la dalle ». Elle évoque l’idée que lorsque vous êtes affamé, votre estomac et votre gosier sont vides.

« Tomber dans les Pommes » ou l’évanouissement poétique

Deux origines s’affrontent sur la genèse de cette expression. La première est selon laquelle elle serait tirée de « Lettres à M. Dupin » de George Sand. L’auteure use de cette expression pour désigner une grosse fatigue en utilisant « être dans les pommes cuites ». La seconde, plus romanesque. Elle serait une déformation, donc un usage de la langue française à travers les siècles de son histoire. Elle serait issue du verbe « se pâmer ». Avec comme définition de perdre connaissance (défaillir, s’évanouir), mais également être sous le coup d’une sensation, d’une émotion très agréable, comme ce fut le cas de Peggy Zlotkowski lors de l’élection de miss France 1989, alors âgée de 17 ans.

Le mot « pâmoison » était utilisé pour décrire un état d’extase ou de ravissement intense. Ainsi, quand quelqu’un était tellement bouleversé qu’il en perdait connaissance, on disait qu’il était tombé en pâmoison. Puis de pâmes au tas de pommes est la métaphore imaginative d’un état de faiblesse. (Crédits : Ralf Kunze/Pixabay)

Vous pouvez vous replonger dans les vieux films, où d’émotion la belle tombait, ou feignait l’évanouissement. Tomber dans les pommes est une expression qui évoque un évanouissement soudain. L’expression a évolué à partir de « tomber en pâmoison » pour finalement devenir « tomber dans les pommes ».

C’est arrivé, il y a belle lurette

L’expression « il y a belle lurette » est entendue de moins en moins. Pourtant, les anciens s’en souviennent. Utilisée pour indiquer une action qui se passait il y a un temps lointain, elle est un peu faussée. À l’origine, « heurette » était une petite heure. Au fil du temps, la langue a évolué, et « heurette » s’est transformée en « lurette » pour des raisons phonétiques. Cette transition a donné naissance à l’expression « il y a belle lurette ».

Chaque être bénéficie de 86 400 secondes par jour. Tout au long de sa vie, il ne peut les épargner, ou les donner. Elles doivent être consommées. Tout un chacun apprécie les secondes au moment où la vie semble accélérer la vitesse de la trotteuse, alors que rien ne bouge. (Crédits : Annette/Pixabay)

L’expression capture le passage des années et l’oubli progressif de l’histoire, car plus le temps passe, moins nous nous souvenons précisément de certains événements, qui se sont passés, il y a belle lurette.

Elise Dardut

Épicurienne, je reste une jeune femme à l’aise dans son corps et dans sa tête. Je pense par moi-même, j’agis par moi-même, j’entends les conseils et n’écoute que mon intuition. « Le jour où l’homme aura la malice, la finesse et la subtilité de la femme, il sera le roi du monde… mais ce n’est pas pour demain », me chantait mon grand-père. Il m’a appris que « les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse. » (Coco Chanel) Depuis, je m’évertue, pour qui veut bien entendre et écouter, à distiller des graines ici et là, au gré du vent. Un proverbe indien explique que « si vous enseignez à un homme, vous enseignez à une personne. Si vous enseignez à une femme, vous enseignez à toute la famille » Il est temps d’inverser les rôles et admettre l’équité, non ?

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