Le smartphone chez les jeunes
La consommation, selon l’étude menée par JAMESfocus de la haute école zurichoise de sciences appliquées (ZHAW) et de Swisscom, affiche un rapport surprenant, tout du moins chez les Suisses, sans que les Français soient en reste. Les recherches françaises démontrent que 94 % des individus âgés de 15-29 ans possèdent un smartphone. Cet outil est devenu, au fil du temps incontournable et indispensable pour entretenir sa vie amicale comme sentimentale, auprès de la génération « Z ».
Lorsque vous vous promenez dans les rues de n’importe quelle commune, citadine ou rurale de France, il est rare de croiser des personnes sans un téléphone portable coincé dans la main. Véritable outil de la génération « Z » (rien à voir avec le conflit armé entre l’Ukraine et la Russie), les moins de 26 ans ne peuvent s’en passer, le virus touche désormais tous les âges. Il suffit de se poser en salle d’attente d’un cabinet médical pour observer le phénomène. « En 2020, 99 % des jeunes ont déclaré utiliser leur smartphone tous les jours ou plusieurs fois par semaine, alors qu’ils n’étaient qu’à peine la moitié en 2010. » Quotidiennement, nous passerions 3 heures et 22 minutes sur l’Internet à partir de nos téléphones. D’ailleurs, vous entendrez des cris déchirants, ou « je suis au bout de ma vie », si par le plus grand des malheurs, le jeune comme moins jeune, venait à le perdre, car ils ont toutes leurs vies dessus :
- compte bancaire
- carte bancaire
- Mutuelle
- Carte de transport
- Badge d’immeuble
- Photos
- …
Des personnalités des réseaux sociaux évoquent avoir plus de 56 000 photos dans leur précieux appareil. Pratique, il ne faut jamais oublier que c’est un véritable mouchard. Selon les applications que vous utilisez, vos données sont collectées et utilisées. Une personne croisée au détour d’une rue racontait une expérience peu banale. Elle indiquait occuper occasionnellement le poste de conducteur accompagnateur chez Les Titis, et c’est pourquoi « l’employeur m’a confié un nouveau smartphone, avec un nouveau numéro. Une heure après, sans que ce numéro soit connu, on essayé de m’arnaquer avec le compte formation ».
Snapchat | TikTok | ||||||
2017 | 64 % | 82 % | 93 % | 53 % | – | 32 % | 44 % |
2018 | 73 % | 73 % | 67 % | 33 % | 4 % | 18 % | 22 % |
2019 | 81 % | 74 % | 61 % | 33 % | 10 % | 17 % | 23 % |
2020 | 82 % | 74 % | 54 % | 39 % | 38 % | 23 % | 22 % |
Des anecdotes moins réjouissantes se répandent sur les mêmes réseaux sociaux. De nombreuses personnes, plus souvent féminines, sont harcelées pour avoir leur « insta ». Le moment capturé en vidéo affiche la lourdeur de la demande et de son personnage. Le fameux profil « Instagram » serait un moyen efficace pour nouer des relations sentimentales. Pour 89 % des ados, le smartphone est indispensable pour entretenir ses rapports amicaux. Près de deux tiers (62 %) des adolescents équipés, jusqu’à 73 % des 16-17 ans, avouent qu’avoir un smartphone est incontournable pour nourrir sa vie amoureuse.
Les rôles s’inversent
L’étude JAMES est menée depuis 2010 par la ZHAW sur mandat de Swisscom. Elle « interroge tous les deux ans plus de 1000 jeunes âgés de 12 à 19 ans dans les trois grandes régions linguistiques de Suisse sur leur comportement en matière d’utilisation des médias ». Il dévoile aussi que « les rôles traditionnels des hommes et des femmes perdent de plus en plus d’importance ». Cela qui est flagrant dans le rapport à la pornographie. « Les filles en consomment plus souvent qu’auparavant, les garçons moins souvent », précise le compte rendu suisse. Elles sont passées de 16 % en 2010 à 27 % en 2020, soit une augmentation de 68,5 %, tandis que cette même consommation diminue de 22 % chez les garçons, évoluant de 73 % à 57 %. « Les préférences sont de moins en moins liées aux rôles des sexes et de plus en plus aux préférences personnelles », remarque le codirecteur de l’étude, Gregor Waller.

Concernant la réception et l’envoi de photos, vidéos aguicheuses, jusqu’à érotique de soi-même, les filles ont désormais dépassé les garçons. Pour ces deux aspects, il s’agit d’une part de sexting classique, mais aussi de poses érotiques pour des profils de réseaux sociaux. Beaucoup de « Trend » qui sont en fait des danses sur TikTok « mettent également en scène des gestes sexuels » trop souvent dans des « contextes inadaptés aux mineurs ». Car les sextos sont pratiqués essentiellement au sein de relations existantes. Il faut avoir une véritable confiance pour que ces images ou vidéos ne se retrouvent pas sur les réseaux (Cyberharcèlement), comme dans l’affaire que Laure Manaudou subissait. Les cours d’éducation sexuelle sont-ils adaptés à l’hyper connectivité des jeunes ? Fort heureusement, la sexualité est moins taboue qu’avant. Grâce à l’émancipation des femmes, les filles apprennent que leurs besoins ont la même importance que ceux des garçons.
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