dimanche, mars 17, 2024
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Suis-je complotiste ? (dernière partie)

La xénophobie, ou la crainte de ce qui est étranger, voici ce qui a permis à de nombreuses personnes d’envahir, exterminer, accomplir des crimes contre l’humanité… en fait tout ce que la bassesse humaine est capable de faire, la peur le permet. Le complot à travers la peur donne le pouvoir recherché, ainsi il ne saurait tarder de voir celle sur l’astéroïde Apophis. Une théorie du complot en plus ? Quelles sont-elles ? Intéressons-nous au SARS-CoV-2 et tout ce qui l’entoure.

Considérant qu’elle risquerait d’émerger d’ici quelques années, la NASA (National Aeronautics and Space Administration) confirme dès à présent, à l’instant T, qu’Apophis ne percutera pas notre planète. Concentrons-nous ! Les théories les plus répandues concernent John F. Kennedy, Lady Di, le SIDA et sa création secrète en laboratoire, la mission Apollo, la Terre est plate, Mark Zuckerberg serait un illuminati, les traînées d’avions dans le ciel ou chemtrails, des reptiles extraterrestres aux commandes, le 11 septembre 2001, attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher, Pizzagate ou encore le Deep State, Ebola, Michael Jackson, Elvis Presley et Adolf Hitler ne seraient pas morts… Le complot ne connaît pas d’origine, si ce n’est celle de l’être humain. Ainsi l’assassinat de Jules César par Brutus son fils, la conjuration des Pazzi, celui des Poudres, Ravaillac ou le fou du roi, la conjuration des égaux avec Gracchus Babeuf, le Reichstag qui brûle, la Cagoule ou encore l’extermination des Templiers… sont des complots, non des philosophies.

Philippe IV le Bel et les Templiers

« Si toutes les théories du complot ne sont pas aussi dangereuses que dans le cas d’une pandémie (certaines sont même inoffensives), l’adhésion à ce type de raisonnement peut conduire à la violence », écrit Caroline Weill. Le roi français, Philippe IV Le Bel avait contracté nombreux emprunts auprès de l’ordre des Templiers. Ruiné, avec les caisses de l’État vides, une seule solution s’imposait, celle d’éliminer les problèmes, donc les créanciers. Ainsi le dernier des capétiens, n’aurait plus de dettes et récupérerait le trésor des hommes à la croix rouge, en charge de l’argent des croisés. Accusés de tous les maux, notamment de pratiquer des obscénités, de cracher sur le crucifix en reniant le Christ, ils sont sur ordre du souverain arrêté le 13 octobre 1307, un fameux vendredi. Jacques de Molay qui occupait la fonction prestigieuse de grand maître de l’ordre du Temple, assistait la veille au côté du roi, aux obsèques de Catherine de Courtenay épouse de Charles de Valois.

Leurs pouvoirs créaient de la jalousie et la richesse accumulée des convoitises de la part des puissants, pour conclure à leur extermination. (Crédits : DangrafArt/Pixabay)

Il sera arrêté dans la maison cheftaine de l’Ordre, à Paris. Au soir du 11 mars 1314, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay sont livrés aux flammes, sur l’« Île aux juifs », et de ce bûcher, Jacques de Molay lancera sa malédiction : « Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! soyez tous maudits jusqu’à la treizième génération de vos races ! » La malédiction du grand-maître allait s’avérer : Clément V meurt le 20 avril 1314 d’étouffement. Philippe IV le Bel décède dans la nuit du 26 au 27 novembre 1314 d’un ictus cérébral et ses trois fils mourront dans les 12 années suivantes sans laisser de descendance mâle, mettant ainsi fin à la lignée directe des Capétiens.

En temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle devrait toujours être protégée par un rempart de mensonges.

winston leonard spencer-churchill

Loin de moi l’idée de nier l’existence du SARS-CoV-2, au contraire, ce dernier est présent. Ainsi selon les instances sanitaires, le nombre de décès serait de 3 489 658 à travers le monde. Sur 168 105 518 cas 149 494 595 sont en rémission, soit 15 121 265 actuellement infectés, avec 96 325 patients en situation grave ou critique (NDLR Au 25 mai 2021, 15 h GMT). « Je ne suis pas un complotiste, je ne pense pas que l’on organise la peur, je pense que le ministre de la Santé a peur, il a peur pour de bon », répondait le professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU au journaliste Bruce Toussaint, dans l’émission de santé diffusée sur BFM vendredi 16 avril 2021. Cette sensation réserve bien des surprises, amène à des gestes et postures que nous n’aurions jamais envisagés ni soupçonnés. « Il y a une contamination émotionnelle […] tous paranoïaque, tous peur les uns des autres, une obsessionnalité, toutes les autres pathologies n’existaient plus », explique la psychologue clinicienne et psychothérapeute, Marie-Estelle Dupont.

La thèse de l’accident ressurgit

Le Wall Street Journal relance celle d’un accident de laboratoire à Wuhan, en Chine. Ce dernier a affirmé avoir eu accès à des données inédites du renseignement américain. Selon ces indiscrétions, trois chercheurs de l’Institut de virologie de Wuhan avaient été atteints dès novembre 2019 de « symptômes compatibles à la fois avec ceux de la COVID-19 et une infection saisonnière ». Pékin a démenti les informations du Wall Street Journal, les qualifiant de « totalement fausses ». Aux États-Unis, l’hypothèse d’une fuite du virus d’un laboratoire chinois avait jusqu’ici surtout été alimentée par l’administration précédente.

Donald Trump se gausse d’avoir identifié l’origine du SARS-CoV-2. Dans une dépêche, il affirme « qu’il avait “très peu de doutes” que le COVID-19 provenait d’un laboratoire de Wuhan. » (Crédits : Capture d’écran)

« Maintenant, tout le monde reconnaît que j’avais raison quand j’ai très tôt déclaré Wuhan comme la source de la COVID-19 », a triomphé l’ex-président américain dans un communiqué lundi 24 mai 2021. La vérité pourrait-être révélé si et seulement si la République populaire de Chine donnait accès à toutes ses données et infrastructures, autant croire au père Noël, à moins qu’un nouveau lanceur d’alerte apparaisse tels Julian Assange, ou Edward Snowden.

Test PCR positif au Coca-Cola

Les tests PCR positifs suite à l’ajout de Coca-Cola, comme en appui d’un article du New York Times du 29 août 2020, mis a jour le 29 avril 2021, une théorie d’un site rapporte que 90 % des gens auraient du être négatives lors de vérification d’infection. « En juillet 2020, le laboratoire a identifié 872 tests positifs, sur la base d’un seuil de 40 cycles. […] Dans le Massachusetts, de 85 à 90 pour cent des personnes qui ont été testées positives en juillet avec un seuil de 40 cycles auraient été jugées négatives si le seuil était de 30 cycles, a déclaré le Dr Mina. » Tout est une question de chiffre et de perspective. En Inde, au 24 mai 2021, 303 720 décès sont à déplorer, soit 0,022 % de la population, à la même date, 108 658 Français ont succombé, soit 0,16 %. « Je pense effectivement que dans la panique il y ait eu une espèce de surenchère et de focalisation sur le COVID n’a fait qu’apporter de l’eau au moulin aux gens, aux complotistes […] », Marie-Estelle Dupont sur la chaîne YouTube (fermée depuis par le géant du WEB) du conseil Me Di Vizio.

Un étudiant qui supplie d’aller en cours devient quasiment un délinquant

marie-estelle dupont, psychologue clinicienne et psychothérapeute

Elle déclarait sur « Sud Radio » : « Je crois que les décisions qui sont prises au nom du bien sont quand même très souvent déconnectées de la réalité humaine et que malheureusement la vie ce n’est pas évité la mort et la santé c’est pas contrôler une courbe statistique de circulation virale […] Depuis un an nous ne vivons plus pour une maladie qui n’est pas la peste noire […] L’être humain étant un mammifère, sa survie dépend des interactions et des contacts affectifs. »

La surmortalité

Dans un article du Monde, publié le 15 janvier 2021, les auteurs indiquent en titre « La France a connu en 2020 la plus importante mortalité de son histoire récente », et écrivent que sur la totalité de l’année (2020), près de 667 400 décès ont été enregistrés, soit 9 % de plus qu’en 2018 ou 2019. Mais que représente l’histoire récente ? Estimons que l’examen de l’histoire récente réfère à l’anthropologie (la science de l’Homme) et la sociologie (la science de la société). Néanmoins, si l’on admet que la femme et l’homme vivent et n’existe qu’à travers ses semblables — autrement dit à l’intérieur d’un système de relations sociales, économiques et culturelles qui lient entre eux les membres d’un même groupe —, on peut considérer que l’anthropologie et la sociologie poursuivent la même finalité : précisément à l’étude de l’ensemble des productions sociales et culturelles dont ils sont à l’origine. Donc à la fin du XIX et début XXe siècle.

Considérons la mortalité, très récente, de 2017 à aujourd’hui.

DateJanvier 2017Janvier 2018Janvier 2019Janvier 2020Avril 2020Janvier 2021
Décès66 90058 61159 19156 10065 50065 500
Évolution-12, 39 %-11, 52 %-16, 14 %-2, 09 %-2, 09 %
La comparaison des chiffres dépend toujours de l’abscisse et de l’ordonnée que vous préconisez pour votre étude et du message à faire passer. (Sources : INSEE)

Existe-t-il des pics de mortalité de plus de 60 000 personnes avant 2020 ?

Mois-Année01-4601-4701-4901-5102-5302-5601-6003-6303-6512-6901-7301-2017
Décès70 90060 45387 86163 04873 02361 55660 41463 03864 17474 72564 76266 990
Néanmoins, des surmortalités existent en janvier 1947, mars 1955, janvier 1957, mars 1962, mars 1968, décembre 1974, janvier 1997, janvier 2000, janvier 2009… tout dépend de la comparaison que vous souhaitez et du message à transmettre. (Sources : INSEE)

Comme suite à l’action de l’octogénaire, qui à travers ses avocats, demandait au Conseil d’État de recouvrer ses libertés de mouvement, du fait de sa double vaccination, l’entité répondait négativement. « Le Conseil d’État considère que les restrictions de liberté sont justifiées quoi qu’il en soit pour l’instant », explique Me Clarisse Sand sur Sud Radio. Normalement, un principe en droit que le doute profite à l’accusé « ici le doute doit profiter à la liberté ». Ce qui est très compliqué c’est que nous sommes dans une situation où la loi impose un principe d’interdiction avec des exceptions, le paradigme est inversé, là où le bât blesse, il n’y a pas eu de débat scientifique. « Pas guidés par un désir de vivre, on est guidés par une peur de la mort, quand vous êtes guidé par la peur, vous prenez des décisions irrationnelles, quand vous êtes guidés par le désir de vivre, vous construisez un chemin », justifie Marie-Estelle Dupont.

Gouverner par la peur

« Enfermer de force des gens bien portants ne peux et ne pourra jamais, à mon sens être défini comme un remède », relate Marie-Estelle Dupont. Pourtant le chef de service de réanimation à l’hôpital Avicenne, Yves Cohen exhortait le 26 mars 2021 sur LCI au contraire. « Sur le plan sanitaire, nous, nous partons pour des semaines devant nous parce qu’on n’a vraiment pas compris […] Donc, nous, on appelle fortement à un confinement réel, comme ce qui est passé en avril et mars 2020. » Ce à quoi elle répondait : « On ne peut pas argumenter pour un confinement surtout que si c’était vraiment efficace, on n’en serait pas au troisième. Cela rend les gens fous ! En psychiatrie, c’est terrible ce que l’on voit, monsieur. On a eu trois défenestrations en dix jours à Robert-Debré, en pédopsychiatrie, chez une population de 7-11 ans. À 7-11 ans, on ne se suicide pas, monsieur, on joue aux Pokémon. »

La chance ne sourit pas à ceux qui font la gueule, chante La Rue Kétanou, mais la peur engendre la peur et contamine plus que le COVID-19. (Crédits : Elliot Alderson/Pixabay)

La peur engendre un sentiment de sécurité en ne sortant pas de chez soi, en restant en télétravail, en distanciel. N’avez-vous croisé des personnes qui, surprise de votre apparition à un croisement de rues, recule pour être à bonne distance, ou cette personne qui s’écarte de peur de n’être à moins de deux mètres vous, alors que vous porté ce magnifique masque. Ou bien encore, celle qui, habitué aux remarques du monde du travail, vous indique que si elle ne s’approche pas de vous, c’est qu’elle a… une angine, voici le visage de la peur, le syndrome de la cabane. Identifié au début des années 1950 grâce aux chercheurs d’or aux États-Unis qui restaient des mois entiers dans des cabanes et lors de leurs retours à la vie « normale » avec femme et enfants, n’arrivaient plus à s’adapter. Il perdure au-delà du déconfinement décidé par le président de la République, Emmanuel Macron.

Le complot rend intelligent

Autre peur le passage de l’hygiénisme à l’hyper-hygiènisme, le premier à permis de sauver des vies, notamment la mortalité infantile, mais le second devient une dérive psychopathologie, d’autant que plus nous sommes protégés et stérile, plus nous sommes faible immunitairement. Mais jamais la peur n’a soigné, au contraire elle peut provoquer l’alexithymie. Elle est une incapacité à identifier, ou exprimer ses émotions. Ce trait de personnalité est communément observé parmi les patients présentant des troubles du spectre autistique et des symptômes psychosomatiques. Les neuromédiateurs qui participent à l’équilibre cérébral, la dopamine, la sérotonine, etc. se synthétisent dans l’intestin, et nos défenses immunitaires sont à 80 % sous la responsabilité de nos tubes digestifs (Attention, la pensée est créatrice : se faire un sang d’encre, se mettre la rate au court-bouillon…).

Ouvrez les yeux, questionnez-vous, soyez vivant et acteur de votre vie. (Crédits : Lucy de Luc Besson)

Alexandre Astier interviewé sur les conspirations est persuadé que nous sommes allés sur la lune, mais ne se sent pas crédule pour autant. « Le complot donne à des gens l’occasion de résister, d’être intelligents parce qu’on ne la leur fait pas, ils ne veulent pas gober ce qu’on leur dit, c’est hyper sain. » Autrement dit, avoir la faculté de comprendre, mais aussi l’ensemble des fonctions mentales ayant pour objet la connaissance conceptuelle et rationnelle. Il faut croire, mais pas trop facilement et trop naïvement des choses même invraisemblables, ne pas être crédule en fait. Quand tout parait flou, louche, incompréhensible, cherchez toujours d’où vient l’argent, et l’endroit où le papier-monnaie se dirige.

Romuald Pena

Journaliste et curieux de nature, j’aime les mots et ce qu’ils chantent aux oreilles qui les entendent. « La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité », assurait Pablo Neruda. Ainsi j’apporte des faits, des faits, encore et toujours des faits, car : « Nous ne pouvons être condamnés à pire, à juger les autres, à être des juges. » (Le Testament d’Orphée, de Jean Cocteau)

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