mardi, mars 19, 2024
Le saviez-vous ?

Qu’est-ce que les Français fêtent le 14 juillet ?

Un jour férié en plein mois de juillet, quelle aubaine ! Mais savez-vous réellement ce que représente le « Bastille day » comme disent nos chers voisins anglais ? C’est la célébration de la prise de la Bastille, logique, non ?!? Alors oui et non. Pour saisir ce qu’il s’est passé ce fameux 14 juillet, il faut remonter au XVIIIe siècle. Les cours souveraines avaient l’opportunité de soumettre des remontrances au roi. La contestation des lois si les opposants estimaient que les lois étaient contraires aux intérêts du peuple.

Le 14 juillet est synonyme de feux d’artifice, de bals populaires, de fêtes partout en France, comme à Berd’huis.

« Je me demande s’ils sont au courant », marmonne dans sa moustache Sépa Phot.

« Au courant de quoi », questionne Séki.

« De ce qu’on fête aujourd’hui », rétorque-t-il.

« S’ils ne le savaient pas, ils ne vont pas tarder à le savoir, non ?!? »

« Ah, ah, ah, c’est pas faux ! Pour ça il faut remonter au XVIIIe siècle. En ce temps… »

Le roi Louis XVI (1754-1793) accède au pouvoir à la mort de son grand-père Louis XV. L’homme fuit la compagnie des femmes et des courtisans relate Alban Dignat dans le Média de l’Histoire Hérodote. Intelligent, pieux, son courage apparaîtra au grand jour que dans les heures sombres et noires de la captivité dans la prison du Temple, et bien sûr devant le Tribunal révolutionnaire.

Les impôts et la corruption

Les impôts indirects rapportent 190 millions par année. Les plus modestes, les paysans payent un lourd tribut. La gabelle, impôt sur le sel rapporte 120 millions de livres. Les fermiers généraux sont en charge de la collecte. Ils se servent d’une grosse partie de la somme. Si bien que l’État ne perçoit qu’un tiers, soit 40 millions. La France est à cette époque le pays le plus riche de l’Europe. Les privilèges ne sont pas abolis, car les bénéficiaires s’y accrochent… de tout temps. À période exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Louis XVI veut convoquer les états généraux. Cela pour lui permettre de lever des impôts exceptionnels.

Le roi Louis XVI reconnaissait l’augmentation de la dette de l’État. « Je connois l’autorité et la puissance d’un Roi juste au milieu d’un peu fidèle et attaché de tout temps aux principes de la Monarchie », martelait Louis XVI en ouverture des états généraux, le 5 mai 1789. (Crédits : BnF/Gallica)

Le discours n’eut pas l’effet escompté, bien au contraire. Sous l’Ancien Régime, trois distinctions, le clergé, la noblesse et le tiers état. Ce dernier est composé d’artisans, ouvriers, bourgeois et surtout des paysans. Le roi n’entend pas réformer le royaume, mais souhaite lever un nouvel impôt, c’est le début de la fin de l’Ancien Régime et du roi.

Les prémices de la Révolution

Le 6 mai 1789, les représentants du tiers état choisissent de se dénommer « députés des Communes ». Ils décident que le vote ne se fera plus par ordre, mais par nombre de têtes. Le 17 juin, le tiers état se constitue en Assemblée nationale. Le 20 juin réunis dans la salle du Jeu de paume, ses membres font le serment de « ne jamais se séparer et [de] se rassembler partout où les circonstances l’exigeraient jusqu’à ce que la constitution fût établie et affermie sur des bases solides ».

Le serment du jeu de paume, peint par Jacques-Louis David. Il représente l’engagement solennel pour mettre fin à l’Ancien Régime pris le 20 juin 1789 dans la salle du Jeu de paume, à Versailles. 576 députés français prennent à cette occasion le nom d’Assemblée nationale.

Le 12 juillet, sur la place de la Condorde, des blessés nombreux suite au mécontentement du renvoi de Necker. Des gardes suisses et un escadron de dragons tentent de disperser la foule. Le 13 juillet, le mécontentement enfle, la rumeur dessert le pouvoir en place. Des troupes royales devraient entre à Paris pour mettre aux arrêts les députés. L’embrasement est inéluctable.

La fête nationale

Le 14 juillet, au matin la recherche d’armes est prégnante. Artisans et commerçants prennent la direction des invalides. Près de 30 000 fusils sont pris par les forces en présence, mais pas de poudre. Une autre rumeur laisse à penser que la poudre se trouve à la bastille. La foule file vers la forteresse, l’attaque, mais c’est le retournement des gardes nationaux qui change la donne. Ils se mettent du côté du peuple… la bastille tombe, elle n’est plus. La révolution bascule dans le massacre. Chaque homme ayant défendu de l’intérieur la bastille se trouve lynché. Elle sera le soir même détruite pierre par pierre.

Le 14 juillet est synonyme de fête populaire, bal des pompiers, feux d’artifice… même si de nombreux feux sont annulés par les communes. (Crédits : edmondlafoto/Pixabay)

Le 14 juillet 1790, les Français célèbrent la fête de la fédération. Nombreux sons les Parisiens à se rendre sur le champ de Mars pour célèbre la Révolution. Il faudra attendre près d’un siècle pour que cette journée devienne Fête nationale, sous la troisième République en 1880. Celui qui habitait dans sa rue déployait sa joute oratoire. Le député Victor Hugo s’exprimait : « Messieurs, le 14 juillet est une fête […] C’est plus qu’une fête populaire, c’est une fête nationale. Regardez ces bannières, entendez ces acclamations. C’est plus qu’une fête nationale, c’est une fête universelle. Eh bien, messieurs, ce jour-là, on vous demande de le célébrer de deux façons […] Vous donnerez à l’armée le drapeau, qui exprime à la fois la guerre glorieuse et la paix puissante, et vous donnerez à la nation l’amnistie, qui signifie concorde, oubli, conciliation, et qui, là-haut, dans la lumière, place au-dessus de la guerre civile la paix civile. »

Fidel Plume

Équilibriste des mots, j'aime à penser qu'il existe un trésor au pied de chaque arc-en-ciel. Un sourire éclaire la journée de la personne qui le reçoit. Elizabeth Goudge disait : « La gratitude va de pair avec l'humilité comme la santé avec l'équilibre. »

2 réflexions sur “Qu’est-ce que les Français fêtent le 14 juillet ?

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