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Le saviez-vous ?

L’avènement de la République française, un certain 22 septembre 1792

Tandis que le roi Charles III et la reine consort sont en France pour une visite officielle, la monarchie en France prenait fin, ou presque, il y a tout juste 231 ans. Une bagatelle à l’échelle du système solaire, mais moindre à notre échelle, c’est l’instauration de la République qui chamboula le paysage. C’est à partir de ce jour, aujourd’hui donc, le 22 septembre que l’an I de la République française vit le jour. Une monarchie constitutionnelle avait été instituée, mais elle ne tenait pas comme au Royaume-Uni.

Un long chemin fut nécessaire à l’établissement de cette, critiquable à souhait, République. La récolte de 1788 fut en partie détruite par les intempéries, grêles et orages. Le prix du pain ne cesse d’augmenter, la corruption est déjà en place. Les impôts qui assomment les Français sont détournés par ceux qui les collectent. Les ministres de Louis XVI tentent d’étendre l’imposition aux trois ordres. Une crise politique majeure se déroule en 1789. La montagne cette fois-ci n’accouche pas d’une souris. Le tiers état se proclame en « Assemblée nationale » par le serment du jeu de paume.

De l’huile sur le feu. Louis XVI envoie Necker et réunit 30 000 soldats autour de Paris, augmentant l’inquiétude légitime de la population. Le prix du pain a déclenché l’impensable pour le roi. Un mouvement de papillon peut engendrer un ouragan. (Crédits : Jacques Louis David/Musée national du château de Versailles)

Le 12 juillet 1789, sous l’égide de la bourgeoisie, une partie du peuple parisien se fournit en arme et se dote d’une milice : la garde nationale. Le prix du blé atteint des sommets et déclenche la prise de la Bastille le fameux 14 juillet 1789. L’épisode de la Grande Peur amène la noblesse, le clergé à renoncer au soir du 4 août 1789 à leurs privilèges. Les fondements de la République sont en construction. Mais les sans-culottes réclament le plafonnement du prix du pain, tandis que la noblesse fuit la France et tente d’inverser le processus.

La monarchie constitutionnelle en échec

Les soubresauts font que les députés de l’Assemblée nationale, qui appartiennent à la bourgeoisie, mettent en place un régime politique les favorisant, « charité bien ordonnée commence par soi-même ». Si bien qu’en septembre 1791, la France effectue une transition en douceur, elle devient une monarchie constitutionnelle avec la séparation des pouvoirs. Le roi conserve l’exécutif, il commande la garde nationale. L’Assemblée nationale élue au suffrage indirect détient le pouvoir législatif.

Les sénateurs sont élus au suffrage indirect. Les maires sont élus par les citoyens. Ils font partie du collège électoral qui à son tour élisent des personnes pour exercer un mandat, comme celui des sénateurs. (Crédits : Leonhard Niederwimmer/Pixabay)

La possibilité de vote pour élire les grands électeurs se monnaye, il est nommé suffrage censitaire. Ce mode de suffrage dans lequel seuls les citoyens dont le total des impôts directs dépasse un seuil, appelé cens, sont électeurs. Il existe également les citoyens dits actifs. Ce sont des hommes de plus de 25 ans qui par une contribution supérieure à trois journées de travail peuvent voter.

La fuite de Louis XVI

Durant la nuit du 20 au 21 juin 1791, le roi Louis XVI, la reine Marie-Antoinette, leurs enfants fuient Paris. C’est à Varennes-sur-Argonne que le stratagème est mis au jour. La lourde berline est arrêtée, ses occupants sont invités à descendre. La famille sera formellement reconnue par le juge Destez, qui avait vécu à Versailles. Le retour à Paris s’opère. C’est le 25 juin, dans un silence assourdissant que le cortège fait son entrée.

La chute est inéluctable. Le roi conserve son trône, mais pas ses pouvoirs, omis son droit de veto. Droit qu’il utilise contre la politique de l’Assemblée Nationale élue en septembre 1791. Dans les rangs deux camps s’opposent, les « Feuillants » acquis au roi, et les « Jacobins » plus proches du peuple.

La victoire de Valmy

Assigné en résidence au palais des Tuileries, le roi est soupçonné de connivence avec le neveu de sa femme, la reine Marie-Antoinette. Il faut dire que la France et sa révolution effraient les monarchies en Europe. Le 20 avril 1792, l’Assemblée déclare la guerre à l’Autriche. La Prusse prend alors l’initiative de l’attaque. La défaite de l’armée française est cuisante du fait de la mauvaise préparation des soldats et la fuite en avant des officiers appartenant à la noblesse.

La bataille et victoire de Valmy est déterminante. Première victoire décisive de l’armée française pendant les guerres de la Révolution ayant suivi le renversement de la monarchie des Bourbons. (Crédits : Horace Vernet/National Gallery à Londres)

Le 11 juillet 1792, à l’Assemblée, Danton déclare « la Patrie en danger », chacun se prépare à l’invasion de la France. Des volontaires s’engagent. Ils convergent vers la capitale pour la défendre contre l’envahisseur. Ils entonnent, venant de Marseille, le chant de guerre pour l’armée du Rhin, qui deviendra depuis 1795, l’hymne national connu sous le nom de Marseillaise, par Claude-Joseph Rouget de Lisle. Mais le roi est tenu pour coupable de la défaite. Le 10 août, le palais des tuileries est pris d’assaut, la famille royale est enfermée à la prison du temple. La victoire de Valmy sonne l’arrêt de l’avancée ennemie, le 20 septembre. Deux jours plus tard, le premier jour de l’an I de la République est déclaré, le 22 septembre 1792.

Fidel Plume

Équilibriste des mots, j'aime à penser qu'il existe un trésor au pied de chaque arc-en-ciel. Un sourire éclaire la journée de la personne qui le reçoit. Elizabeth Goudge disait : « La gratitude va de pair avec l'humilité comme la santé avec l'équilibre. »

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