Il y a cent ans… disparaissaient peu-à-peu les bateaux-lavoirs
Ils ne sont connus pour la plupart que des citadins. Le Paris-Midi titrait le 14 mai 1922 que « Paris n’a plus, sur la seine que 7 bateaux-lavoirs ». Ils étaient des pontons, de grandes embarcations ancrées à la rive d’un cours d’eau, transformé en lavoir public. Tandis qu’en province et partout en France, les petites mains s’affairaient dans le lavoir de la commune, quelle que soit la météo, à frapper le linge, le savonner, le rincer, souvent une journée entière.
Un propriétaire constatait que le sien est le dernier dans le centre de la capitale. « Lorsque j’ai acheté le mien, il y a trente ans, le 1er arrondissement en comptait cinq. Aujourd’hui le mien seul subsiste », racontait-il. Lors de cet échange avec le journaliste, il s’entendait de la salle à manger ou se situait l’entrevue, les coups de battoir des laveuses. L’évolution de la société amenait peu à peu leur disparition. Les blanchisseries font leur apparition. Elles trustent la majeure partie du linge en le prenant directement au domicile, puis l’emportaient en banlieue pour un nettoiement.
Les gens déléguaient le nettoyage de leur linge sale, malgré que les habitants des quartiers préféraient le faire eux-mêmes, en choisissant les bateaux-lavoirs ayant accès à l’eau courante des rivières et fleuves. Le 14 mai 1922, le constat est amer pour les propriétaires. Il n’en reste que sept sur la Seine, et trois sur le canal Saint-Denis. Il était possible dans trouver en banlieue à Alfortville, Maisons-Alfort, Choisy-le-Roi, Saint-Denis, Saint-Ouen et Saint-Maur. Les revenus générés permettaient de les maintenir à flot, l’évolution de la société, les blanchisseries et le mode de vie des Français, laissent les bateaux-lavoirs dans les méandres des souvenirs.
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