Pérégrinations

De retour à la maison (Épis. final)

La journée la moins agréable de son séjour est arrivée. Ce lundi quatre mars deux mille vingt-quatre, il se réveille aux aurores. Levé à 7 h 30 ce matin, il me reste à réussir à tout caser dans mon sac, songe-t-il. Bien que cette fois je n’ai plus les lyophilisés, j’ai quelques souvenirs plus volumineux à faire rentrer. Sa tocante affiche 8 h 45 quand il dit au revoir à Clémentine et Gonzalo, qu’il remercie une nouvelle fois chaleureusement. Puis, il s’en va chargé comme une mule.

Après avoir déniché une boulangerie, où je mange les moins bonnes viennoiseries de mon voyage, je passe une dernière fois à Scotia Bank pour retirer 5000 pesos. En effet le billet de 2000 est très bien dessiné. Le seul moyen de repartir avec est de faire de la monnaie sur 5000… Désormais habitué, il prend le métro, comme si de rien n’était, mais dans le sens inverse de la veille. À l’endroit même où le bus m’a déposé hier je suis censé y trouver une navette qui va à l’aéroport pour la modique somme de 2000 pesos. Et à peine suis-je sorti du sous-terrain que je grimpe dans l’autobus qui part aussitôt.

Perturbé il se trompe d’arrêt et doit faire une nouvelle fois marcher. 1,5 km pour rejoindre le terminal international de l’aéroport de Santiago. Là-bas tout s’enchaîne très bien et après seulement une demi-heure d’attente en salle d’embarquement je monte dans l’avion de la compagnie LATAM direction São Paulo vers 12 h 15.

Durant les quatre heures de vol, je passe la majeure partie du temps à tenter de rattraper les journées non écrites de ce récit. Arrivé à São Paulo il fait plus de 32 °C, mais je n’ai pas le temps d’y penser. Sauf peut-être à l’arrivée à Paris et ses cinq petits degrés. Je n’ai qu’une heure pour ma correspondance avec le vol de Paris. Le temps, une nouvelle fois, de passer la sécurité aéroportuaire et d’aller aux toilettes, je monte dans un aéronef pour cette fois onze heures de vol. (Crédits : Dendroseris littoralis — Asteraceae, endémique de l’île Santa Clara/Flavien Saboureau)

Alors qu’il est 19 h quand j’écris ces lignes, il fait déjà nuit noire sur le Brésil, étonnant comme fuseau horaire… Pendant ce temps-là, Flavien espère que son sac à dos a bien été chargé dans la soute de l’avion, lors de l’escale. Ce mardi 5 mars 2024, j’arrive à l’aéroport Charles de Gaulle. Le soleil se cache derrière des nuages parisien. Comme prévu, la température avoisine les 5 °C, mais un vent rafraîchit et abaisse la température ressentie. En attendant le train pour Poitiers, c’est la reprise de lecture des nombreux e-mails. « Ça y est, 106 jours plus tard l’aventure se termine. Après 38 000 km, dont près de 1 500 à pied, il est tant de rentrer dans le Poitou, à Lavausseau et de retrouver famille et amis. Il va falloir renflouer les caisses aussi… »

Romuald Pena

Journaliste et curieux de nature, j’aime les mots et ce qu’ils chantent aux oreilles qui les entendent. « La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité », assurait Pablo Neruda. Ainsi j’apporte des faits, des faits, encore et toujours des faits, car : « Nous ne pouvons être condamnés à pire, à juger les autres, à être des juges. » (Le Testament d’Orphée, de Jean Cocteau)

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