lundi, mars 18, 2024
Il y a cent ans...

Une arrivée triomphale à Paris pour le vainqueur du Tour de France

Ce 23 juillet 2023, c’est Jonas Vingegaard qui triomphe de la Grande Boucle. Les journaux lui feront la part belle demain. Mais il y a cent ans, c’est un français Henri Pélissier qui s’offrait le 17e Tour de France. Il faut dire que juste après la Première Guerre mondiale, la victoire revenait à des Belges. Mais les amoureux de la petite reine sont tous uniques. Quand certains prennent des vacances pour admirer les coureurs dans les étapes de montagnes, d’autres s’endorment devant.

« Enfin », exulta Séki du coin de table.

« Quoi ? Hein, se réveilla Sépa. Quelle victoire ! »

« Oui bien sûr, tu vas me dire que tu as tout vu ? » s’amusa-t-elle en avance.

« Oui »

La position devant le poste de télévision est adaptée pour une meilleure compréhension de l’épreuve cycliste. Personne ne dort devant le Tour de France, ils mettent juste en éveil certains sens plus que d’autres. (Crédits : Shanon/Pixabay)

« Mais bien sûr, pouffa Séki. Tu me rappelles quelqu’un qui s’endormait devant, se réveillait dès que nous changions de chaîne, ou à l’arrivée. »

« Mais ça demande de la concentration, c’est fatiguant, tu n’as pas idée », se moquait Sépa

« Apparemment, je ne suis pas la seule à le dire et à le vivre », dit-elle en riant à gorge déployée

« Tu peux me faire un résumé ? »

« Oui, le temps que je cherche mes notes… Oh, regarde ce que je viens de trouver », s’écria-t-il avec le journal L’Ouest-Éclair de 1923 dans les mains.

« J’aurais mieux fait de me taire… » pensa Séki

Les titres sont éloquents, ce lundi 23 juillet 1923. Il faut dire que les Français attendaient un tricolore en maillot jaune depuis longtemps. Mais les rescapés franchissant la ligne ne sont que 48 sur 139. Les forçats parcouraient en quinze étapes, la distance de 5386 km à la vitesse moyenne de 24,23 km/h. Ils faisaient à l’époque un véritable tour de France, au sens figuré comme au littéral.

Les distances des étapes variaient de 275 à 482 km. La plus longue fut de 1919 à 1924 celle reliant Les Sables-d’Olonne à Bayonne. Si Tadej Pogačar et Jonas Vingegaard comptent 4 Tours de France à eux deux, ils sont encore loin des extra-terrestres que sont :

Jacques Anquetil (1957, 1961à 1964)

Eddy Merckx (1969 à 1972 et 1974)

Miguel Indurain (1991 à 1995)

Bernard Hinault (1978, 1979, 1981, 1982 et 1985)

Ils ont remporté 5 titres chacun.

(Crédits : Wikipédia)

Si le vainqueur de l’édition 2023 ne faisait plus guère de doute depuis la leçon de Vingegaard sur le contre-la-montre, la dernière étape et le final parisien enflamment toujours les passions. La couverture médiatique n’est pas la même il y a cent ans qu’aujourd’hui. Si nous sommes dans l’immédiateté avec nos smartphones, les passionnés se languissaient en ce dimanche 22 juillet 1923. Imaginez-vous au vélodrome du Parc des Princes, pour l’arrivée de la dernière et quinzième étape. Vous attendez, vous attendez… le retard cumulé sur l’horaire rend impatient, près d’une heure et demi. Mais la délivrance arrive pour quelques secondes de bonheur dans le final.

Les tours effectués dans Paris sont pour les coureurs exceptionnels. La victoire de la dernière étape est mythique sur un palmarès. (Crédits : stokpic/Pixabay)

Les coureurs partaient le matin de Dunkerque à 9 h. Ils profitaient de la fraîcheur de la nuit. Après plus de 5000 km, l’allure fut ralentie par la chaleur accablante. Il faudra attendre les derniers kilomètres pour que les cyclistes accélèrent. Sûrement galvanisés par les acclamations d’une foule enthousiaste. Les frères Pélissier, Henri et Charles menaient la danse dès Poissy. Un homme s’extirpait du peloton, et comptait 90 mètres d’avance à l’entrée du vélodrome. Goêthals remportait l’étape, Henri Pélissier le Tour et la deuxième place d’étape, son frère Charles finissait 6e. Ce dernier détient le record de victoires d’étapes sur une même grande boucle : huit. Cette performance ne sera égalée que par Eddy Merckx en 1970 et 1974 et Freddy Maertens en 1976.

Fidel Plume

Équilibriste des mots, j'aime à penser qu'il existe un trésor au pied de chaque arc-en-ciel. Un sourire éclaire la journée de la personne qui le reçoit. Elizabeth Goudge disait : « La gratitude va de pair avec l'humilité comme la santé avec l'équilibre. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *