vendredi, mars 22, 2024
Société

Un congé menstruel en Espagne

Ce congé peut paraître complètement aberrant pour ces messieurs, mais pas pour les femmes. La période des règles admet un cycle qui influe sur la femme et par ricochet sur son couple. Une même question d’un côté et de l’autre de l’océan atlantique divise, l’interruption volontaire de grossesse, ou avortement. La loi en Espagne vient d’être adoptée, quand aux États-Unis, la cour suprême, acquise aux conservateurs doit se prononcer sur le droit des femmes à disposer de leur corps, au droit d’avorter.

Ce mardi 17 mai 2022, le Conseil des ministres espagnol a donné son feu vert à la nouvelle loi sur l’IVG, qui garantira aux femmes l’accès à ce droit dans l’hôpital public le plus proche, la fin de l’exigence du consentement parental pour les mineures de 16 et 17 ans, un congé payé à partir de la 39e semaine de grossesse et un de maladie en cas de menstruation invalidante. La pilule du lendemain sera également distribuée gratuitement dans les centres de santé.

Toute personne qui « entrave l’exercice du droit à l’interruption volontaire de grossesse » par « des actes gênants, offensants, intimidants ou coercitifs qui portent atteinte à sa liberté » risque désormais entre trois mois et un an de prison. (Crédits : Oscar del Pozo Canas/AFP via Getty Images)

Après des mois de négociations, le ministère de l’égalité (Ministerio de Igualdad) dirigé par Irene Montero âgée de 34 ans est satisfait de l’avant-projet de loi visant à réformer celle sur l’avortement. Le congé payé des femmes enceintes commencera à la 39e semaine de grossesse et non à la 36e, comme il était souhaité initialement. En France le congé prénatal, pour une grossesse simple est de six semaines avant et dix après.

« Il s’agit d’une loi visant à garantir les droits sexuels et reproductifs des femmes, ce qui est une mesure de la qualité démocratique d’un pays », a déclaré la ministre aujourd’hui 17 mai 2022, Irene Montero, en conférence de presse. L’ensemble des mesures de cette loi dispose d’un budget de 104 millions d’euros. Il se décompose ne 57 millions pour le congé prénatal, 23,8 millions pour le congé menstruel et 300 000 pour la fourniture de produits contraceptifs dans les écoles et comme dans les prisons. « Nous faisons une loi pour garantir que les femmes puissent vivre mieux et qu’elles puissent développer leurs projets de vie en toute liberté », a-t-elle ajouté.

« L’Espagne est le premier pays d’Europe à reconnaître la santé menstruelle comme un droit », appuie Irene Montero. (Crédits : Capture d’écran/TVE)

En Espagne, sur les 88 269 interruptions volontaires de grossesse rapportées en 2020, dont 84,5 % ont été réalisées dans des centres privés. Douze provinces sur cinquante n’ont signalé aucun acte au cours des cinq dernières années. En France, le nombre d’IVG est de 222 025 en 2020, tout cela est possible suite au combat d’une femme Simone Veil en 1975. La loi espagnole établit des mesures pour la prévention et la réponse de l’État à certaines manifestations de violence à l’égard des femmes liées aux droits sexuels et reproductifs.

La loi française permettant aux jeunes femmes mineures d’avorter sans attendre le consentement des parents, date de 2016. Nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) en France de 1990 à 2020. (Crédits : Statista)

Mais là où l’Espagne va plus loin que la France, concerne deux trois points essentiels. Premièrement, vous ne serez plus surpris quand le téléphone de votre conjointe sonne à heure fixe tous les jours. L’égalité et surtout l’équité existent sur la péninsule ibérique. Les méthodes de contraception masculines seront parallèlement promues, afin qu’elle ne soit pas uniquement la responsabilité de la gent féminine. Mais une chose qui n’existait que dans peu de pays, comme le Japon, le congé menstruel. En ce qui concerne la santé menstruelle, pour la première fois, une loi lui consacrera une section avec des mesures telles qu’un congé spécifique pour les femmes qui ont des règles très douloureuses et invalidantes, qui sera financé à 100 % par l’État.

« Personne dans notre pays ne doute que l’interdiction ou la limitation du droit à l’avortement n’a jamais servi à le réduire, mais seulement à générer davantage d’insécurité, de souffrance et de pauvreté pour les femmes, en particulier pour les plus vulnérables » (Crédits : Gabriela Sanda/Pixabay)

La ministre continuait d’expliquer que cela « nous aidera à mieux connaître notre corps et à avoir des relations fondées sur le bon traitement et sans violence, à légitimer et à prendre soin de la diversité des genres, entre autres questions comme mieux connaître les méthodes contraceptives ou lutter contre les violences sexistes qui augmentent comme le retrait non consenti des préservatifs. »

Elle ajoute que l’apprentissage de la sexualité a lieu et a estimé qu’il était souhaitable qu’il se fasse par un accès précoce à l’éducation. La conclusion de la ministre Irene Montero jette un pavé dans la mare aux yeux de tous parents par une toute petite phrase : « L’accès au porno violent se fait en moyenne à l’âge de huit ans ».

Elise Dardut

Épicurienne, je reste une jeune femme à l’aise dans son corps et dans sa tête. Je pense par moi-même, j’agis par moi-même, j’entends les conseils et n’écoute que mon intuition. « Le jour où l’homme aura la malice, la finesse et la subtilité de la femme, il sera le roi du monde… mais ce n’est pas pour demain », me chantait mon grand-père. Il m’a appris que « les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse. » (Coco Chanel) Depuis, je m’évertue, pour qui veut bien entendre et écouter, à distiller des graines ici et là, au gré du vent. Un proverbe indien explique que « si vous enseignez à un homme, vous enseignez à une personne. Si vous enseignez à une femme, vous enseignez à toute la famille » Il est temps d’inverser les rôles et admettre l’équité, non ?

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