Se faire battre à plate couture
Une expression française utilisée lorsqu’une rencontre sportive tourne largement en faveur d’une équipe. Les « Rouges et Bleus » se sont fait battre à plate couture. Le score est fleuve de 142 à 0 lors de la coupe du monde de rugby en 2003. L’Australie avait mis une craquée, une déculottée. La France n’est pas en reste douze années plus tard. Face à la Nouvelle-Zélande à Cardiff, les tricolores encaissaient un 62 à 13 en quart de finale de la coupe du monde.
Le tournoi annuel de l’amical des joueurs de tennis battait son plein. M Sépa Phot ancien pratiquant venait voir son beau-fils, Jean disputer la finale. Le match ne dura pas plus d’une heure. Les échanges étaient à sens unique. Le verdict tombe 6-0, 6-0, 6-0.
« Bah, mon vieux, tu t’es fait battre à plate couture ! », claqua M Sépa Phot.
« C’est quoi encore cette expression ? », sourit Jean Éthaissure.
« Ah, tu ne connais pas ? Simplement tu as pris une déculottée. »
« Ça c’est sûr, mais vous pouvez m’expliquer, à pl… couture ? »
« Alors il faut remonter à l’époque de Charles VII dit le Victorieux, ça ne s’invente pas », marmonne-t-il dans sa moustache.
La véritable expression est selon les historiens, « rompre à plate couture ». À l’époque, les tissus n’étaient ceux d’aujourd’hui, soyeux et fins. « Tu vois les draps de l’arrière-grand-mère comme ils étaient épais ? » Eh bien dans les années 1400, les étoffes étaient tellement raides que les coutures, boutonnières et ourlets, incommodaient quiconque les portait. On ne parlait pas de réchauffement climatique, donc les vêtements devaient être conséquents, ils affichaient une double épaisseur.
Les tailleurs d’habits devaient rendre souples les tuniques en les aplatissant. La première méthode est d’user du carreau.
« Quoi ? », s’étonna Jean
« C’est l’ancêtre du fer à repasser, mais un gros modèle »
L’autre est en utilisant une latte pour les marteler, pour rabattre les coutures.
Les us et coutumes font évoluer une langue vivante. Au XVIe siècle l’expression « rabattre la couture à quelqu’un » est le fait de le rosser, comme si le fait de le frapper rabattait les coutures du vêtement que le malheureux portait. Sauf que dans la comédie de l’époque, des scènes récurrentes faisaient le bonheur des spectateurs. Comme le fut le théâtre de Guignol.
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