Le saviez-vous ?

Le destin tragique d’Abraham Lincoln et du Titanic

Le 15 avril demeure une date gravée dans la mémoire collective. Elle se tient en deux événements séparés par près d’un demi-siècle. Leurs impacts sur la société américaine sont profonds. Le premier est l’assassinat d’Abraham Lincoln en 1865. Le second est le naufrage du Titanic en 1912. Ces deux catastrophes ont chacune marqué un tournant. Tant l’histoire des États-Unis, mais aussi dans la conscience mondiale. Le 16 avril évoque l’offensive dramatique du « Chemin des Dames » en 1917.

Abraham Lincoln, seizième président des États-Unis, est élu le 6 novembre 1860. Il fut une figure centrale de la Guerre civile et de l’histoire du continent américain. Le Titanic, quant à lui, était le symbole de l’ingénierie humaine et de l’opulence du début du XXe siècle. L’insubmersible tente de relier le vieux continent au nouveau, comme le fit le Mayflower en 1620.

Deux destins tragiques

Abraham Lincoln remporte l’élection de 1860. Il devient le seizième président des États-Unis, et succède ainsi à James Buchanan Jr. La victoire du candidat républicain de l’Illinois, hostile à l’esclavage, mécontente les États du Sud. Luttant avec passion pour l’unité de la nation, il provoque un tournant dans l’abolition de l’esclavage. Il fait ratifier le XIIIe amendement. Ce dernier obtient la majorité des deux tiers requise pour amender la constitution. Il est adopté par le Congrès le 6 décembre 1865. Il entraîne l’affranchissement de quatre millions d’esclaves.

Pour mieux saisir, le 24 décembre 1860, veille de Noël, la Caroline du Sud déclare l’union des États américains dissoute. Elle est la première à faire sécession.

Le 4 mars 1861, lors de son investiture à Washington, devant le Capitole, Abraham Lincoln condamne la création de la Confédération sudiste. Il pose les jalons du futur. « Tout acte de violence contre l’autorité des États-Unis est de nature insurrectionnelle ou révolutionnaire ».

Quatre États font sécession, et rejoignent la Confédération : la Virginie, l’Arkansas, le Tennessee et la Caroline du Nord. Le 23 mai, le désormais célèbre lieutenant-colonel Robert E. Lee, devenu général Lee démissionne de l’armée régulière, pour se mettre au service des Confédérés.

Les troupes dites de l’Union sont renforcées par les Afro-Américains du Nord et les affranchis du Sud. La Proclamation d’émancipation du 1er janvier 1863 déclare « que toutes les personnes détenues comme esclaves » dans les zones rebelles « sont et doivent dorénavant être libres ».

Plus de 200 000 hommes servent aux côtés des fédéraux. La guerre de Sécession, qui a déchiré les États-Unis pendant 4 ans, vient de se terminer le 9 avril avec la reddition du général sudiste Lee.

Quelques généraux résistent jusqu’à la dernière extrémité. L’ultime instant, le 23 juin 1865 avec la reddition du général Stand Watie, chef cherokee et unique général amérindien.

De son côté Jefferson Davis est le président des États confédérés. Le « planteur » tente de s’enfuir au Mexique. Il est rattrapé et emprisonné. Les historiens spécialistes de l’époque avant la guerre civile américaine définissent un « planteur » comme une personne qui détient des terres et au moins 20 esclaves.

(Crédits : Brady, Mathew B., approximately 1823-1896, photographer/Library of Congress)

Le soir du 14 avril 1865, Abraham Lincoln se rend avec sa femme Mary au Ford’s Theatre de Washington DC. Mortellement blessé par John Wilkes Booth, acteur et sympathisant confédéré. Il succombe à ses blessures le 15 avril, ce qui plonge la nation dans le deuil.

Quand le Titanic sombre

Son naufrage lors du voyage inaugural est l’une des plus grandes catastrophes maritimes, en temps de paix. Comme le raconte le film de James Cameron, dans la nuit glaciale du 14 au 15 avril 1912, le Titanic heurte un iceberg dans l’Atlantique Nord. Le périple de Southampton à New York fut son tombeau.

Le fleuron de la construction navale, sombre. Les journaux français titrent que l’ensemble des passagers étaient saufs, trompés par les dépêches. « Mais on a pu, heureusement, sauver les 2 358 personnes qui se trouvaient à bord », relate Le Petit Parisien. « Il y avait 2 600 personnes à bord. Toutes sont sauvées. »

Le 17 avril, les titres indiquent 1 800 personnes sauves, l’équipage périt en totalité. Le lendemain, le chiffre passe à 1 325 victimes.

La perte du Titanic est seule du à l’imprudence. « Le navire marchait à une vitesse de 22 nœuds lorsqu’il heurta un iceberg. Le choc fut terrible. […] Je sautais par-dessus bord et réussis à m’agripper à une embarcation. Je fus hissé dans la chaloupe parce qu’elle était remplie de femmes et qu’il n’y avait pas assez de marins pour la manœuvrer », explique M. C. Tengel dans l’Ouest-Éclair du 20 avril 1912.
(Crédits : RMS Titanic departing Southampton on April 10, 1912./Francis Godolphin Osbourne Stuart)

Ces deux événements, bien que très différents affichent des similitudes frappantes. Chacun a eu lieu en avril, a résulté en une perte humaine immense, et a provoqué une onde de choc culturelle et émotionnelle, au-delà des frontières américaines.

L’offensive du Chemin des Dames

Les conditions météorologiques sont véritablement mauvaises. Le printemps 1917 est très froid. Il neige le 16 avril. Des températures de -20 °C refroidissent toutes les ardeurs. L’échec français est consommé en une seule journée. Sur les 10 kilomètres prévus, seuls 500 mètres sont parcourus.

Les pertes sont colossales.


Pas moins de 30 000 morts en dix jours rien que du côté français. Le général Nivelle en est tenu pour responsable.

L’année 1917 place le Chemin des Dames au centre des événements militaires. En décidant d’attaquer le 16 avril entre Soissons et Reims, le général Nivelle compte sur la surprise pour remporter au Chemin des Dames une victoire décisive avec un million d’hommes. Son échec provoque une crise de confiance sans précédent dans l’armée.

En novembre 1916, il assure à tout un chacun que « Je renoncerai si la rupture n’est pas obtenue en quarante-huit heures. »

(Crédits : Le Petit Parisien/BnF/Gallica)

Les combats se poursuivent sur le Chemin des Dames tout l’été jusqu’en octobre. Cet emplacement est une place forte. Les Allemands abandonnent le plateau suite à la victoire française de La Malmaison, le 23 octobre 1917. En mai 1918, une attaque victorieuse qui permet aux Allemands d’atteindre rapidement Soissons puis Château-Thierry. De nouveaux combats se dérouleront sur le plateau au début du mois de juin 1940.

Fidel Plume

Équilibriste des mots, j'aime à penser qu'il existe un trésor au pied de chaque arc-en-ciel. Un sourire éclaire la journée de la personne qui le reçoit. Elizabeth Goudge disait : « La gratitude va de pair avec l'humilité comme la santé avec l'équilibre. »

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