Il y a cent ans… l’affaire du collier de Jane Marnac
Cette histoire rappelle l’affaire du collier de la Reine, où, selon l’œuvre d’Alexandre Dumas, les quatre mousquetaires sauvaient la réputation de la Reine, évitant une guerre toute souhaitée. Le véritable fait est lorsque le cardinal de Rohan tombe en disgrâce auprès de Marie-Antoinette d’Autriche, pour des mœurs licencieuses. Soucieux de regagner sa confiance, l’homme d’Église est prêt à tout. Il acquiert, en qualité de prête-nom un somptueux collier de 650 diamants, pesant 2 800 carats, sur les conseils avisés de Mme de La Motte.
« Tu imagines chérie, l’histoire du collier de la Reine me fait penser à celui de Jane Marnac », s’écriait Sépa.
« De qui parles-tu ? », rétorqua Séki
« L’affaire du collier de la Reine, est une histoire de bijoux qui a failli coûter la tête du cardinal de Rohan »
« Ah, bon. Je croyais que c’était la Reine qui… »
« Oui, mais ça n’a pas arrangé son impopularité, surtout quand on sait que nous sommes à trois ans de la Révolution française. Je parcourais le site du Château de Versailles et j’ai lu l’histoire du fameux collier »
« Raconte, ça m’intéresse », souffla Séki
« Alors, je la fais courte. Le cardinal de Rohan est tombé en disgrâce auprès de Marie-Antoinette d’Autriche, pour des mœurs licencieuses. Il se fait avoir par Mme de La motte, descendante d’un fils naturel d’Henri II de Valois, qui se prétend amie de la souveraine. Pour recouvrer ses bonnes grâces, elle lui fait acheter un collier de 650 diamants, pesant 2 800 carats. Et sers de prête-nom pour la reine, sur les conseils de Mme de La Motte. »
« Son prix est astronomique malgré une baisse à 1,6 million de livres. Moyennant un échelonnement du paiement en quatre fois sans frais sur deux ans, les bijoutiers, Böhmer et Bassenge remettent le collier au cardinal le 1er février 1785, lequel le donne à Mme de La Motte, qui disparaît avec ses complices. »
« Non ? Il s’est fait piquer le collier », questionna Séki.
« Oui »
Le cardinal sera jugé devant le Parlement de Paris en mai 1786. Contre toute attente, il est blanchi. Jeanne de Valois-Saint-Rémy connue sous le nom de Mme de La Motte, et ses complices sont arrêtés et jugés. Elle sera marquée au fer rouge du « V » de voleuse. Bien qu’innocente, la reine fait finalement figure de coupable. Le scandale, c’est elle ! Elle a voulu la perte du cardinal qu’elle déteste.
« Tu ne me dis pas tout, vas-y raconte la suite… comment elle s’appelle, Jarnac ? Marnoc ? »
« Jane Marnac, je ne peux rien te cacher, s’amusa Sépa. Alors écoute, je vais te lire l’article d’une chronique sur une autre affaire de collier qui s’est déroulé, il y a cent ans »
Il prit une gorgée de son café au lait sucré d’une cuillère de miel, se racla le gosier et adoptant sa plus belle voix conta l’histoire du collier de perles de Jane Marnac. Le 25 avril 1922, artiste de théâtre et de cinéma, elle est à l’affiche de la pièce la « Belle Angevine », à Paris. Elle décidait, raconte L’Écho de Paris de se séparer d’un de ses colliers, car il « avait cessé de me plaire ». Elle confia ledit collier à un certain M. Moch, tout en glissant qu’elle avait un « crush » pour un collier que « j’avais admiré au cou d’une personne se sa connaissance ». Comble du bonheur, cette dernière souhaitait s’en défaire.
Elle lui confia le bijou composé de 137 perles, évalué à 150 000 francs. Peu de jours passent lorsque Moch déclarait qu’il était obligé d’engager le collier pour 50 000 francs, et qu’il avait besoin de cette somme pour recouvrer une dette contractée par le jeune personne. En échange, Jane Marnac devait recevoir une hypothèque sur l’hôtel particulier qu’elle possédait. « L’hypothèque, le collier, je les ai vainement attendus », soufflait l’actrice. Manque de chance, la jeune souffrait et partit un mois plus tard. Jane Marnac voulut récupérer son bien, sauf que… Moch avait engagé les perles « comme je l’avais autorisé »
C’est alors que dans une vente aux enchères, elle le vit. La propriétaire l’avait acquis pour 95 000 francs. « J’avais remis à M Moch une perle montée en bague. Inutile de dire dans cette affaire que je n’ai pas touchée un sou, que dis-je, un sou, même pas un centime ». L’épilogue est à la hauteur de l’affaire. « Le plus drôle, c’est que jadis ce collier me déplaisait ; maintenant, je vous l’avoue, je serais heureuse, bien heureuse d’en rentrer en possession. »
« C’est dingue. Comme quoi, c’est lorsque l’on perd quelque chose que l’on se rend compte de sa valeur »
« Oui, c’est pour ça je mesure chaque jour la chance de t’avoir à mes côtés », coupa Sépa
« Rhooo, tu es bête », rougit-elle malgré les cinquante années de mariages consommés, tout en l’embrassant tendrement sur la joue.
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