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Retour progressif de Flavien à la vie (Épis. 28/46)

Depuis bientôt deux jours, Flavien est dans un état grippal. Ce qui l’oblige à abandonner la dernière partie du trek de 140 kilomètres. Ce qui est difficile est d’appréhender le fait d’être malade à l’autre bout du monde, au Chili. Habitué à avoir nos docteurs en médecine, bien que les déserts médicaux augmentent, ou nos pharmacies, le système semble proche. Il possède son système public et privé. Les pharmacies sont accessibles à tout un chacun. Heureusement pour les aventuriers.


Si le voyage de Flavien est trépident jusqu’à maintenant, cet épisode est reposant. Il reste quasiment cinq jours alité. Les améliorations de santé venant petit à petit. Ce qui l’oblige à ne rien faire, un calvaire.

Le lit pour seul compagnon

Aujourd’hui, lundi 22 janvier 2024 est la journée la moins intéressante du voyage, explique Flavien. « Je reste toute la journée dans mon lit. » Seule chose qui l’oblige à se lever et produire quelques efforts, les tâches quotidiennes. « À midi je cuis mon reste de pizza, et après direction le lavage du linge. »

C’est la toute première journée où il ne met pas le nez dehors. « Comme pour complètement couper avec cet environnement qui m’en a fait voir de toutes les couleurs ces derniers jours. »

Pour l’instant les symptômes sont toujours présents. Dès qu’il se lève, il est pris de vertige.

« En espérant que cette journée consacrée au repos sera bénéfique à la suite du voyage », se rassure-t-il.

Il met à profit le moment de calme et de repos pour répondre à ses courriels professionnels. Il met à jour également sa culture musicale. « J’écoute les nouvelles musiques sorties pendant mon voyage. »

(Crédits : Jakub/Pixabay)

La journée de mercredi ressemble à la veille. Il passe la majeure partie de la journée dans son lit. « Pas grand-chose à dire », souffle -t-il. La faim l’oblige à sortir de l’état léthargique dans lequel il se trouve. Une échappée de son lit dans l’après-midi. « Je vais quand même faire quelques courses, je n’ai plus rien à manger. »

La préparation du voyage sur l’île de Robinson Crusoé

Depuis qu’il se soigne et se repose, les améliorations commencent à se voir. « Je réfléchis à la suite du voyage. » Son objectif, aller sur l’île Robinson Crusoé. Pour le moment, il pallie le plus urgent. « Je profite de l’après-midi pour acheter du paracétamol à la pharmacie. »

« Ce matin je m’occupe des courriels pour l’île Robinson Crusoé. » Avec la propriétaire de l’auberge, il enchaîne les appels pour contacter avec beaucoup de difficulté le bateau pour l’île. « Il est plein jusqu’en 2025. »

L’après-midi est culturel. « Je me rends au musée régional. » Un Suisse résidant à l’auberge l’accompagne. La durée de la visite ne dépasse pas une heure, mais l’entrée ne coûte que deux euros relativise Flavien.

En prévision de la prochaine étape de samedi, direction la gare routière pour aller acheter les tickets de bus pour El Calafate. « Là-bas, je dois retrouver David, qui a passé quatre mois sur l’île d’Amsterdam. Je l’avais vu en soirée juste avant de partir. » C’est à la gare routière, en allumant la WIFI, qu’il apprend une mauvaise nouvelle.

(Crédits : Seidenperle/Pixabay)

« Madeleine, une grand-mère qui s’est beaucoup occupée de moi quand j’étais petit, est décédée. » C’est la première fois, du voyage, pour le jeune homme que les larmes tombent…

La vie continue malgré tout…

À peine arrivé à l’auberge, après quelques courses il prend crayon et papier « c’est la première fois que j’écris un hommage, l’émotion est trop forte, c’est difficile d’écrire. »

Depuis quatre jours, Flavien passe son temps à se reposer à l’auberge. L’immobilisme lui pèse.

« C’est bon signe, cela veut dire que je vais mieux et que je ne vais pas tarder à redevenir motiver pour continuer l’aventure. »

Oui, presque. Lors de la visite du musée, il avoue avoir eu des difficultés à rester debout tout le temps. « Le dernier jour de repos de demain me fera le plus grand bien. »

En fin d’après-midi, avant de continuer à écrire, Camille rend le sac étanche que Flavien lui a prêté. Elle prend son RIB, pour lui rembourser une somme. (Crédits : Misodendrum punctulatum — Misodendraceae/Flavien Saboureau)

C’est la première fois que je passe autant de temps à ne « rien » faire, bien que je prépare la suite de mon voyage pense-t-il à voix haute. À suivre…

Romuald Pena

Journaliste et curieux de nature, j’aime les mots et ce qu’ils chantent aux oreilles qui les entendent. « La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité », assurait Pablo Neruda. Ainsi j’apporte des faits, des faits, encore et toujours des faits, car : « Nous ne pouvons être condamnés à pire, à juger les autres, à être des juges. » (Le Testament d’Orphée, de Jean Cocteau)

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