L’animal le plus dangereux pour l’Homo sapiens est…
Excellente question me direz-vous ! Mais à votre avis, quel est-il ? Je suis certain que vous avez une idée, une impression peut-être… Les serpents, les araignées comme la tarentule… En premier, il tient de définir le terme dangereux afin de cerner et de classer chaque individu. En 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique les dix principaux motifs de mortalité ont été responsables de 55 % des 55,4 millions de décès survenus dans le monde. Quelles sont celles causées par les animaux ?
Être dangereux, selon Le Larousse se dit : « d’un animal qui s’attaque à l’homme et qui constitue pour lui un danger. Qui constitue un danger, qui expose à un risque, à un mal ». Rappelons que l’homme est un animal doté d’une certaine intelligence. « Il n’y a de “monde” animal que pour l’homme, à qui la science et la philosophie inculquent le sens de l’animal. Sans cette sortie de soi et de chez soi, l’individu ne perçoit que ce qui est perceptible, les différences visibles, sensibles entre les “races” d’homme, et les ressemblances entre membres d’une même race. L’homme, comme horizon de l’universalité, n’est visible qu’aux yeux de l’âme, d’une pensée qui reconnaît le fait du langage dans la variété des langues » (Pierre Guenancia, Chap. 5, L’homme et l’animal, la question des frontières).
Les dix plus grandes causes de mortalité chez l’Homme sont les suivantes :
- Cardiopathie ischémique
- AVC
- Bronchopneumopathie chronique obstructive
- Infections des voies respiratoires basses
- Affection néonatale
- Cancer de la trachée, cancer bronchique et du poumon
- Alzheimer et autres démences
- Maladies diarrhéiques
- Diabète sucré
- Maladies rénales
Les 18 animaux les plus dangereux
Pourtant, elles ne sont pas les seules à causer la mort, les animaux le peuvent également. Le dernier de ce classement est le requin. Sur les 350 espèces que compte l’ordre, trois sont responsables des dépouilles chez l’homme : le blanc, le tigre et le bouledogue. Au cours du siècle passé, six attaques se seraient produites, avec moins de dix décès par année. La peur envers ce gros poisson vient du succès du film « JAWS ». Aujourd’hui 80 % la population de cet animal vieux de plusieurs centaines de millions d’années, a péri. Ainsi, plus de 50 millions de requins sont pêchés chaque année et bon nombre d’espèces sont en voie de disparition. De très près, autant que des légendes qui leur sont associées, le loup n’est à l’origine que de dix morts par an dans le monde, en France, depuis plus d’un demi-siècle aucune victime humaine n’est à déplorer.
Puis, vient la méduse. La responsable principale des accidents mortels létaux est la méduse-boîte (découverte au cinéma dans Seven Pounds), un animal marin à 24 yeux pouvant peser jusqu’à deux kilos. Se déplaçant très rapidement (21, 6 km/h maximum), il se défend et attaque avec ses tentacules de six mètres de long et contenant un venin pouvant être mortel pour l’homme, selon les espèces. Au sein du film « L’Année des méduses » Chris (Valérie Kaprisky) pousse de son bateau Romain (Bernard Giraudeau) dans un banc alors qu’il y est allergique, et décède. Elle causerait entre 50 et 100 morts par an.
Ils défendent leurs territoires
Le roi des animaux (ici le Lion mais différents en fonction des cultures) est à l’origine, quant à lui, du double de morts (100 à 200 décès). Comme pour le loup, ses attaques sont dues à une intrusion de l’individu sur son territoire. Katherine Chappell, en a fait la mortelle expérience. L’ancienne directrice des effets spéciaux de Game of Thrones est décédée en 2015 d’une morsure à la gorge pendant un safari photo, après avoir baissé la vitre de sa portière. L’éléphant, qu’il soit d’Afrique ou d’Asie, avec ses six tonnes est extrêmement dangereux lorsqu’il s’en prend à l’être humain. Végétarien, il n’en est pas moins l’un des mammifères les plus imposants du monde, ainsi rien de bien étonnant à ce que des hommes succombent à la charge du pachyderme ou d’un troupeau entier. Imaginez qu’une personne entre dans votre domicile sans y avoir été invitée, les animaux sont des êtres à part entière. De ce fait, ils réagissent de la même manière que tout un chacun, ils défendent leurs territoires. Pensez-y lorsque sur un panneau est indiqué « Attention abeilles ». En effet, si les morts pour cause de piqûre d’abeilles ou de frelons sont nombreuses, elles sont en grande majorité dues à des allergies au venin injecté par ces insectes (environ 400 morts par an).
L’hippopotame est un adepte du bâillement, afin de montrer sa supériorité, et qui plus, est enclin à se battre pour le prouver. Bien qu’herbivore, il est dommageable pour l’homme (pesant jusqu’à 3,2 t.) les hippopotames, très agressifs et imprévisibles, sont considérés comme un des plus dangereux animaux d’Afrique (500 morts/an). Protégeant son territoire, il peut mortellement blesser les humains en chargeant et utilisant ses grandes dents, qui sont à la fois sa force et son talon d’Achille. Menacé par la perte de son habitat, concomitant le braconnage pour sa viande et l’ivoire de ses canines. Ce dernier est placé sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), comme vulnérable.
Un ver de dix mètres de long
Si la fiction Crocodile Dundee, sortie en 1986, raconte les aventures d’un chasseur de crocodiles, le véritable se nommait Steve Irwin. Ils les côtoyaient dans son parc zoologique en Australie, à Beerwah (État du Queensland). Lorsque la mâchoire de l’animal se referme, c’est une force de 2 300 kilos (plus de 22 kN) qui s’abat sur la victime. Entre 1000 et 2000 personnes y succombent à travers le monde chaque année. Steve Irwin est décédé des suite d’une blessure venimeuse d’une raie pastenague lors d’un tournage, et non pas d’un coup de mâchoire d’un des animaux qu’il aimait tant capturer.
Beaucoup plus petit que le crocodile, mais non moins redoutable car invisible, arrive en dixième position, le ténia ou ver solitaire. Le Taenia saginata (hôte intermédiaire du bœuf) comme le Taenia solium (hôte intermédiaire du porc) touchent les êtres humains, lorsque ceci ne cuisent pas suffisamment la viande. Une fois installé dans le corps, ce parasite se loge dans les intestins et absorbe directement les aliments qui y passent. Sans traitement, il continue de grandir jusqu’à dix mètres. Il arrive aussi qu’aucun symptôme ne se déclare avant plusieurs années. À son palmarès annuel, 2 000 personnes meurent.
Connu sous l’Égypte antique, en -3150
Tout aussi minuscule par sa taille, le scorpion tue 3 500 personnes. Installé dans le midi de la France et en Corse, le pédipalpe n’est alors pas dangereux pour l’homme. En revanche, les piqûres de quelques espèces d’Afrique ou d’Amérique du Sud peuvent être fatales. Se cachant dans les endroits frais des pays chauds (sous les pierres, à l’ombre, sous les lits…), ils sont responsables de plus d’un million de piqûres par an, dont 4 500 deviennent fatales selon GEO. Le buthus occitanus est très répandu au Maghreb. Son venin neurotoxique peut occasionner une douleur intense au point d’injection, de la fièvre, des vomissements et des troubles du rythme cardiaque pouvant conduire à la mort.
La mouche Tsé-Tsé et le réduve sont vecteurs de la « maladie du sommeil ». La première frappe majoritairement dans les pays d’Afrique subsaharienne. Elle touche près de 70 000 individus par an et en tue 15 %, mais peut être soignée, si elle est diagnostiquée rapidement. Quant aux punaises mangeuses de sang, les réduves, porteurs de trypanosomes, provoquent la maladie de Chagas. Les stigmates de ce dernier remontent à l’Égypte ancienne où des traces de cette maladie ont été retrouvées sur une momie de plus de 4 000 ans. Transmise à l’homme, et d’après les estimations, six à sept millions de personnes sont infectées par T. cruzi, dont 13 000 en meurent selon l’OMS.
Toujours se méfier de l’invisible
Un ver sévit massivement dans les zones tropicales ou subtropicales, il s’agit d’ascaris lumbricoides, ou ver ascaris. À l’origine de l’ascaridiase, une maladie liée à l’eau et à l’hygiène. Contractées majoritairement par les enfants, les infections qu’elle provoque touchent « jusqu’à 10 % de la population en développement […] et occasionnent environ 60 000 décès par an », suivant les chiffres de l’OMS. D’ailleurs, un rapport en parle déjà en 1967. Plus proche de nous, le plus fidèle ami de l’homme. L’Organisation mondiale de la santé stipulait qu’en 2007, la rage était le dixième facteur de mort par contamination chez les homo sapiens. Si elle peut être véhiculée par de nombreux animaux, les plus concernés restent les chiens. En Europe, la maladie a été éradiquée grâce à la vaccination préventive, elle continue de faire entre 40 000 et 70 000 décès par an.
Le ver hématophage qu’est le schistosome parasite certains mollusques d’eau douce. Transmis à l’homme, il provoque différents types de bilharziose ou schistosomiase. Cela peut engendrer des varices œsophagiennes, qui en éclatant entraînent des hémorragies internes mortelles. Très répandu en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et Amérique du Sud, il est à l’origine de la plus forte pandémie parasitaire dans le monde, après le paludisme, infectant 261 millions de personnes en 2013. Il est à l’origine de 20 000 à 200 000 décès par an selon l’OMS.
3 578 espèces de moustiques
En troisième position, les serpents. « Bien qu’on ignore le nombre exact de morsures, on estime qu’elles concernent 5,4 millions de personnes chaque année et qu’il y a jusqu’à 2,7 millions de cas d’envenimement », assure assure l’organisation. Elle sont la cause de 81 000 à 138 000 décès au moins et d’environ trois fois plus d’amputations et d’autres incapacités définitives, ce par manque d’accès aux soins ou aux dispositifs anti-venin. L’être humain est second car il tue presque un demi-million de ses semblables chaque année, environ 475 000.
Le dernier, mais non le moindre, n’est autre que le moustique avec près de 800 000 décès. La principale maladie est le paludisme, mais il en existe de multiples (Dengue, Chikungunya, Zika…). Elle est potentiellement meurtrière car des piqûres de moustiques femelles de l’espèce Anopheles infectées, transmettent des parasites. La malaria est évitable et l’on peut possiblement en guérir. En 2019, l’estimation est de 229 millions de cas sur Terre. Le nombre évalué de morts s’est élevé à 409 000 en 2019. « Les enfants âgés de moins de cinq ans constituent le groupe le plus vulnérable touché par le paludisme ; en 2019, ils ont représenté 67 % des décès, soit 274 000 », affirme l’OMS.