samedi, mars 16, 2024
Le saviez-vous ?

Je porte un toast à votre anniversaire Thibaud

Souvent entendue, jamais égalée la formule peut porter à confusion. Car, les personnes lèvent un verre, et rarement un toast. Mais que vient faire ce mot à l’apparence anglaise dans une expression bien française ? Si dorénavant, on souhaite le meilleur sur le succès social, professionnelle ou en mariage, elle ne l’est que depuis peu de temps. Seriez-vous tombé dans le panneau ? J’avoue n’y avoir vu que du feu, bercé par de tendres illusions de mes connaissances.

Que ce soit lors d’une union, pour une remise de diplôme, célébrer un bonheur, une réussite… en France il est de coutume de lever son verre pour porter un toast. Que ce soit dans les hautes Pyrénées ou sur la côte d’opale, les us sont respectés. Mais savez-vous d’où vient cette expression ? Malgré votre excellente intuition, il ne provient pas d’Angleterre où règne le Roi Charles III. Le mot toast vient du vieux français pour « tostée, rotie », issu du XIIIe siècle. Rien à voir avec la guerre de Cent Ans qui voit s’affronter Anglais et Français du 24 mai 1337 au 9 octobre 1453. Cette dernière se clôt par le Traité de Picquigny signé le 29 août 1475. Bien qu’il est possible que les deux souverains, Édouard IV et Louis XI, aient porté un toast.

Le toast est le morceau de pain positionné au fond du verre dans lequel il était versé de la bière ou du vin. Entre la fin du XVIIe et l’entrée dans le XVIIIe siècle, il se disait que l’on « toastait une dame ». Une façon cavalière ou non, de boire à sa santé. (Crédits : Frank Oschatz/Pixabay)

Le mot toast est entrée dans le langage d’un côté ou de l’autre de la manche. Son origine « tostée » qualifie la tranche de pain grillé que l’on plonge dans une boisson. Mais une légende associe la monarchie britannique à cette pièce de pain. Sous le règne de Charles II, lorsque les hommes portaient un toast envers une femme, leurs verres contenaient un morceau de pain grillé. L’expression est passée dorénavant pour tout un chacun, et toutes occasions.

Comme figé dans les phares d’une automobile, tomber dans le panneau et ne rien voir venir. (Crédits : Thomas G./Pixabay)

Si vous êtes tombé dans le panneau de l’origine du mot, vous êtes comme fait comme un lièvre. En effet, le panneau était un filet dont se servaient les personnes voulant capture du petit gibier. Pas besoin de s’approcher de la cible pour l’attraper. Issue du XVe, l’expression ne cesse d’évoluer. Ainsi tendre un panneau à quelqu’un est lui donner l’occasion de piéger à bon escient quelqu’un. Il est tombé dans le panneau de la publicité.

La publicité use de stratagèmes à des fins commerciales. Ici le paon hypnotisé par son plumage, sa future compagne appuyée d’un son tellement bas en fréquence que peu l’entende. Ni les prédateurs, ni les êtres humains ne sont en capacité de le percevoir. (Crédits : JenniferStr/Pixabay)

C’est ainsi que les publicitaires semblent joués de nous. Nous n’y voyons que du feu, ébloui par la lumière, ici les promotions, pour nous faire acheter un bien inutile. De là à employer ces trois expressions dans un même paragraphe, il n’y a qu’un pas. « L’homme abasourdi du tour de magie porta un toast à l’artiste. N’y voyant que du feu, le prestidigitateur joua sur l’illusion du tour de passe-passe. L’homme pourtant averti tomba dans le panneau », raconte Sépa Phot.

Fidel Plume

Équilibriste des mots, j'aime à penser qu'il existe un trésor au pied de chaque arc-en-ciel. Un sourire éclaire la journée de la personne qui le reçoit. Elizabeth Goudge disait : « La gratitude va de pair avec l'humilité comme la santé avec l'équilibre. »

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