Je porte un toast à votre anniversaire Thibaud
Souvent entendue, jamais égalée la formule peut porter à confusion. Car, les personnes lèvent un verre, et rarement un toast. Mais que vient faire ce mot à l’apparence anglaise dans une expression bien française ? Si dorénavant, on souhaite le meilleur sur le succès social, professionnelle ou en mariage, elle ne l’est que depuis peu de temps. Seriez-vous tombé dans le panneau ? J’avoue n’y avoir vu que du feu, bercé par de tendres illusions de mes connaissances.
Que ce soit lors d’une union, pour une remise de diplôme, célébrer un bonheur, une réussite… en France il est de coutume de lever son verre pour porter un toast. Que ce soit dans les hautes Pyrénées ou sur la côte d’opale, les us sont respectés. Mais savez-vous d’où vient cette expression ? Malgré votre excellente intuition, il ne provient pas d’Angleterre où règne le Roi Charles III. Le mot toast vient du vieux français pour « tostée, rotie », issu du XIIIe siècle. Rien à voir avec la guerre de Cent Ans qui voit s’affronter Anglais et Français du 24 mai 1337 au 9 octobre 1453. Cette dernière se clôt par le Traité de Picquigny signé le 29 août 1475. Bien qu’il est possible que les deux souverains, Édouard IV et Louis XI, aient porté un toast.

Le mot toast est entrée dans le langage d’un côté ou de l’autre de la manche. Son origine « tostée » qualifie la tranche de pain grillé que l’on plonge dans une boisson. Mais une légende associe la monarchie britannique à cette pièce de pain. Sous le règne de Charles II, lorsque les hommes portaient un toast envers une femme, leurs verres contenaient un morceau de pain grillé. L’expression est passée dorénavant pour tout un chacun, et toutes occasions.

Si vous êtes tombé dans le panneau de l’origine du mot, vous êtes comme fait comme un lièvre. En effet, le panneau était un filet dont se servaient les personnes voulant capture du petit gibier. Pas besoin de s’approcher de la cible pour l’attraper. Issue du XVe, l’expression ne cesse d’évoluer. Ainsi tendre un panneau à quelqu’un est lui donner l’occasion de piéger à bon escient quelqu’un. Il est tombé dans le panneau de la publicité.

C’est ainsi que les publicitaires semblent joués de nous. Nous n’y voyons que du feu, ébloui par la lumière, ici les promotions, pour nous faire acheter un bien inutile. De là à employer ces trois expressions dans un même paragraphe, il n’y a qu’un pas. « L’homme abasourdi du tour de magie porta un toast à l’artiste. N’y voyant que du feu, le prestidigitateur joua sur l’illusion du tour de passe-passe. L’homme pourtant averti tomba dans le panneau », raconte Sépa Phot.