La France renonce au méridien de Paris pour Greenwich
Il y a plus d’un siècle, la France renonçait à son méridien pour celui d’outre-Manche. Elle adoptait le 9 mars 1911 celui de Greenwich, tout près de Londres. L’Europe en 1911 est divisée en trois zones horaires. C’est ainsi que dans la nuit du 10 au 11 mars, à minuit et dix minutes (environ), qu’il est minuit. Un recul réel de 9 min 21 s. Le temps de l’entrée en vigueur du système international. Toutes les aiguilles s’alignent à la verticale. La loi adoptée par la chambre des députés et votée par le Sénat le 11 février 1911 est exécutée.
La Terre divisée en 24 fuseaux horaires de 15 degrés, il lui fallait un point d’origine. L’Europe se découpait en trois parties. L’Occidentale (Belgique, France, Espagne, Hollande, et Îles britanniques), la Centrale (Allemagne, Autriche, Danemark, Italie, Norvège, Suède et Suisse) et l’Orientale (États du Danube, Russie, Turquie…).
Une mise à l’heure de l’horloge
Dans « Le tour du monde en 80 jours » de Jules Verne, la question des fuseaux horaires est déjà un casse-tête. L’adaptation cinématographique de 2004 joue d’ailleurs avec les décalages horaires pour l’intrigue.
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, chaque territoire possédait sa propre heure. Imaginez que d’une rive à l’autre d’une ville comme Bordeaux, vous n’ayez pas la même heure.
Le premier pays à unifier ses tocantes sera la Nouvelle-Zélande en 1868. Il faut patienter huit années pour obtenir le dispositif actuel.
Le Canadien Sandford Fleming, ingénieur de son état, visualise un système de vingt-quatre fuseaux horaires.
Ils divisent la Terre selon les longitudes. De cette façon, l’heure soit la même à l’intérieur de chaque portion de « quinze degrés ».
(Crédits : 12019/Pixabay)
En 1884, l’International Prime Meridian Conference, à Washington, en impose le principe. Elle fixe comme référence universelle le méridien de Greenwich. La commune est une du faubourg de Londres où se situe l’observatoire royal anglais.
Mettre les pendules à l’heure
La France vit avec une multitude d’heures locales. Elles évoluent selon les cadrans solaires et par conséquent de la longitude des lieux. N’en déplaise à Marty McFly dans la trilogie « Retour vers le futur », la faille spatio-temporelle de 9 minutes et 21 secondes offre, en 1911 quelques songes supplémentaires aux Français.
L’heure vissée au méridien de Greenwich résulte d’une suite de conférences. En 1883 à Rome en Italie, puis à Washington en 1884, la France défend d’une manière peu convaincante le méridien de Paris. Si bien qu’après près de trois décennies, elle abandonne la bataille au profit du britannique.
Imaginez qu’avant la loi du 14 mars 1891, chaque commune avait sa propre heure. De Valenciennes à Bidart, ou de Brest à Beaulieu-sur-Mer, l’heure diffère.
Depuis le 9 mars 1911, la loi stipule que le temps moyen de Paris est l’heure légale en France.
(Crédits : Gerd Altmann/Pixabay)
C’est aussi un avantage d’avoir chaque pendule à la même heure. L’unification concède le premier bienfait de mettre les horaires de trains en concordance, du nord au sud et de l’est à l’ouest. Tout comme les paquebots, sauf pour la Marine. Le ministre, M. Théophile Delcassé en charge indiquait qu’une période de transition courrait du 10 mars au 30 juin.
Synchronisation des montres
Une bataille de communication pour ne pas perdre la face. Une énième Conférence internationale se déroulait à l’Observatoire de Paris en octobre 1912. Elle prévoyait la création d’une Commission internationale de l’heure. En 1919, Paris est désignée comme futur Centre horaire international. Le décret du 9 août 1978 abroge la loi du 9 mars 1911.
« Il s’en faut de 65 millièmes de seconde que la France soit strictement rattachée au système horaire mondial » explique Pour la Science.
Un nouveau temps international est légalisé, le temps universel coordonné, ou UTC. D’ailleurs l’acronyme GMT signifiait Greenwich Mean Time, vous le saviez ?
Fondée sur le temps atomique et connecté à la rotation de la Terre, l’UTC (Coordinated Universal Time) est un pied de nez.
Le bureau qui a élaboré ce temps se situe à Saint-Cloud, près de Paris… Le méridien de Greenwich n’intervient plus dans le calcul du temps.
(Crédits : Alexas_Fotos/Pixabay)
De plus, la mesure de la seconde va être redéfinie avant 2030. « La seconde repose depuis 1967 sur la fréquence de la transition hyperfine de l’atome de césium » cosignent 37 spécialistes. Elle s’effectue grâce aux étalons primaires de fréquence à césium. L’incertitude relative de fréquence est de l’ordre de 10-16. Dorénavant la définition sera encore plus précise, car les étalons de fréquence optiques (OFS) présentent des incertitudes beaucoup plus faibles. Cela reste un peu flou, l’article explique la teneur sur 20 pages, juste pour être à l’heure.