Il y a cent ans… la fièvre méditerranéenne était vaincue
Le scepticisme est tenace évoque le journal Le Temps en ce 2 avril 1922, surtout lorsqu’il s’agit de médecine. La fièvre méditerranéenne, ou brucellose était vaincue annoncée le corps médical, à travers l’article du docteur Henri Bouquet. La brucellose humaine est liée à celle du bétail domestique et aux produits laitiers crus provenant d’animaux infectés. Elle est devenue rare en France depuis la mise en place de mesures prophylactiques sévères prises à partir de 1975.
La presse s’amusait d’un tel nombre de noms pour une seule maladie. Longtemps baptisée la fièvre de Malte, mais l’Angleterre craignait que cela nuise à l’une de ses possessions, et demanda à en changer le nom. Elle devint la fièvre de Chypre, puis celle de Naples, celle du Levant… il fut décidé de l’appeler fièvre méditerranéenne, pour ménager la chèvre et le chou. Elle fut observée dans divers coins du monde, mais en France, c’est en Provence comme en Corse qu’elle était étudiée avec beaucoup de soin par plusieurs médecins du Gard. Elle était reliée à la consommation de lait de chèvre.

La brucellose est une infection causée par plusieurs espèces de bactéries Gram négatives Brucella, caractérisée par de la fièvre et des symptômes touchant tout l’organisme. Elle est principalement contractée par contact avec des animaux infectés, en consommant du lait ou d’autres produits laitiers contaminés non pasteurisés, et également de la viande contaminée mal cuite. « Il n’était pas aisé d’enseigner aux gens ordinairement un peu frustes qu’elle menaçait la propreté minutieuse qu’exigeait leur préservation. Ils acceptaient pas volontiers les recherches que l’on voulait faire sur leurs troupeaux pour dépister les bêtes dangereuses », témoignait le Dr Henri Bouquet. Ce sont les travaux de MM. Nicolle et Conseil, de l’institut Pasteur de Tunisie qui ont amené un armement complet contre la brucellose.