Caméras de surveillance piratées par un pédophile présumé
C’est un pavé dans la mare qui va effrayer de nombreux parents tout autour du globe. Un homme, de citoyenneté britannique, a été appréhendé dans la ville de Benidorm, en Espagne, le 20 juin 2021. La police nationale a arrêté un pédophile présumé qui est accusé d’avoir eu accès illégalement aux caméras de surveillance domestique de plus de 70 familles dans différents pays, et d’avoir ainsi obtenu plus de 1 000 enregistrements d’enfants nus. Le détenu s’est proposé en baby-sitter à domicile et a travaillé comme professeur d’anglais privé.
Imaginez que les dispositifs que vous venez d’aménager pour sécuriser votre résidence soient utilisés à mauvais escient, et à votre insu. Dans le film « Une souris verte » de Mathias Ledoux, un informaticien installait des webcams et les piratait. Cette œuvre cinématographique dans lequel joue Edward Furlong, est une fiction, l’information dans cet article est une réalité crue et nue. Un professeur d’anglais arrêté pour avoir filmé des enfants nus. il aurait harcelé sexuellement au moins onze mineurs ayant accédé à des chats vidéo. Il les enregistrait dénudés et les menaçait parfois. L’homme était très actif sur les réseaux profonds du Net. Ainsi il avait organisé un système de vente de matériel pédopornographique en échange de bitcoins, ou d’images d’abus capturés par leurs clients, rapporte la police espagnole dans un communiqué.
Tout commence lorsque des agents de la « Task Force Argos », le département de la police de l’État du Queensland, en Australie, ont trouvé des images sexuelles, de ce qu’ils soupçonnaient être un enfant de la région du Pacifique. Ces spécialistes, dans la poursuite de ce type de crime, après analyse déclaraient que les images avaient été modifiées et téléchargées depuis l’Espagne. Les forces de l’ordre ibérique ont été informées et ont coopéré avec les officiers australiens pour identifier et arrêter l’auteur.
Plus de 1000 enregistrements
Grâce à un travail d’analyse visant à retracer les déplacements de l’auteur et à l’étude de ses commentaires sur le dark Web, les agents ont pu identifier l’homme qui a été mis en garde à vue. Il s’agissait d’un individu qui avait déjà été arrêté en tant que mineur pour des actes de même nature. À cette occasion, plus de 1 000 vidéos appartenant à 70 familles différentes d’État des deux côtés de l’atlantique ont été retrouvées. Dans des pays tels que le Brésil, les États-Unis, l’Espagne, le Royaume-Uni et le Canada. Dans presque tous les enregistrements illégaux apparaissent des enfants, souvent nus. « Il existe également des indications selon lesquelles l’homme arrêté a enregistré au moins une fois les enfants à qui il donnait des cours particuliers, sans qu’ils en soient conscients, et a tenté d’obtenir des images de leurs sous-vêtements », a spécifié la police.
Cryptomonnaie et pédophilie
Lors de la perquisition, des images d’abus sexuels, des preuves d’utilisation de cryptomonnaies et de transferts d’argent vers la Roumanie ont été trouvées, par l’intermédiaire de personnes impliquées dans la prostitution de mineurs. La police a également saisi une grande quantité de matériel informatique pour une analyse plus approfondie (huit disques durs, deux clés USB, deux téléphones mobiles et un ordinateur portable). Il a été ensuite découvert que l’homme aurait mis en place un commerce pédopornographique sur le dark Web.
Les personnes concernées se voyaient proposer du contenu en échange d’un paiement en bitcoins ou de représentations d’abus perpétrés sur des enfants par eux-mêmes. Il est encore accusé de recèle en servant d’intermédiaire entre producteurs et consommateurs, contre commission. Il est également désigné comme harceleur présumé d’une des victimes dont il avait rendu publiques les nouvelles scènes en photographie. Les agents allèguent aussi qu’il a été engagé par un adulte, pour obtenir des images sexuelles d’une cible pour 80 dollars par cliché.
Caméras sécurisées ?
Les caméras de surveillance IP (Internet Protocol) sont un dispositif de vidéosurveillance relié à Internet, par Wifi (sans fil) ou par câble Ethernet (filaire). Les vidéos sont lues depuis un moniteur comme un ordinateur de bureau ou portable, une tablette ou un smartphone connecté. Elle permet de voir en direct les données enregistrées. Ces dispositifs sont très courants pour guetter les activités des enfants lorsque les parents ne sont pas à la maison et peuvent être consultés via des applications mobiles. Le nombre de caméras de vidéosurveillance est en constante augmentation, tout comme la caractéristique du rendu visualisable. Par exemple, les entrées d’immeubles résidentiels à Moscou sont équipées de caméras IP qui fournissent une bonne qualité d’image, même dans le noir.
Il n’est pas possible de duper durablement les systèmes de surveillance en utilisant des masques, des lunettes ou du maquillage spécial. Car les systèmes modernes analysent également votre façon de marcher, votre comportement et en outre votre humeur. « Si elles ne sont pas correctement configurées, ils sont très vulnérables », prévient la police espagnole.
Réglez vos caméras IP
« La confiance n’exclut pas le contrôle », répétait Lénine, il avait raison. Les utilisateurs, comme les fabricants privilégient la facilité d’utilisation à la sécurité de l’appareil. C’est le motif pour laquelle les caméras de surveillance peuvent être aisément piratées en forçant leur accès. Deux trois petites choses à connaître. Premièrement, mettre à jour régulièrement son firmware et utiliser des mots de passe sécurisés (les changer souvent). Désactiver les fonctionnalités inutilisées, activer l’accès « HTTPS », ajuster vos matériels pour isoler votre réseau interne de l’extérieur. Vous pouvez également vérifier vos différentes caméras IP, sur votre smartphone, tablette, ordinateur de bureau ou portable. Si vous croisez quelqu’un dans la rue avec un bout de sparadrap sur son smartphone, ou du papier collé avec du scotch sur le haut de son écran, ne vous moquez pas. Car sans sombrer dans la paranoïa, il sécurise sa vie privée, tout simplement.
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