Une arnaque au soi-disant tueur à gages
Les limites n’existent pas. Au Luxembourg, une campagne de courriels défraie la chronique en ce début du mois de mars 2024. La police a été informée à plusieurs reprises de tentatives d’escroqueries. Des particuliers sont cordialement invités à verser de l’argent pour échapper à un supposé tueur à gages. En France, le site cybermalveillance alertait la population française déjà en juillet 2023. Qu’est-ce que c’est ? Que faire si vous recevez ledit message ? Quelles conduites à tenir si vous êtes victime ?
Un prétendument tueur à gages vous annonce avoir été engagé pour vous agresser, ou pire pour vous éliminer. Dans sa grande bonté, il vous propose d’annuler le contrat. Ainsi contre monnaie sonnante et trébuchante, vous connaîtrez le nom du commanditaire et serez sauf. Sauf que c’est une arnaque !
Qu’est-ce que c’est ?
Au Luxembourg, un nombre croissant de signalements est arrivé auprès des forces de l’ordre. Votre interlocuteur vous presse, ou tente de le faire. Contre une somme considérable, il abandonne le contrat, et va même jusqu’à révéler le financeur.
Le message commence par « il ne s’agit pas d’une blague ou d’un canular […] Cette semaine, le client m’a contacté avec toutes vos coordonnées et m’a demandé de vous tuer. »
Il vous presse en spécifiant vous laisser un délai de 48 heures. Mais avant, il révèle avoir, soi-disant, de nombreuses informations sur vous.
Ainsi, il indique disposer de données : itinéraires, horaires de déplacement, habitudes…
La seule vérité est qu’il veut vous soutirer de l’argent en s’efforçant de vous effrayer. Il joue avec vos émotions, c’est une tentative d’extorsion.
(Crédits : Mohamed_hassan/Pixabay)
Il précise que la police ne peut pas « résoudre le problème ». Le « kill » ou « Death Angel » scande qu’il « surveille chacun de vos mouvements ». C’est une catastrophe à la lecture d’un tel message. Pas de panique !
Que faire si vous recevez ledit message ?
En premier lieu, ne pas paniquer ! Le message est complètement impersonnel. Il est envoyé à des milliers d’individus dont l’adresse mail a pu être trouvée sur Internet. Comme les différentes fuites de données. Que ce soit via les ransomwares, ou des failles autres (Viamedis, Amelys, LDLC, etc.).
Vous n’êtes pas directement visé. Rassurez, il ne faut pas répondre à un tel message. Sinon, ces individus vont penser avoir suscité de l’intérêt. Cela les encouragerait à continuer de vous importuner.
Aucune mise à exécution, explique cybermalveillance, « des menaces proférées n’a été démontrée jusqu’alors. Vous alimenteriez donc inutilement ce système criminel. »
Oui, mais que faire alors ?
Vous devez le signaler à la plateforme « signal spam », puis sur une autre la signaler. La divulgation de la tentative d’extorsion se réalise sur « Pharos ».
Une fois ces démarches effectuées, vous êtes rassurés.
(Crédits : Mohamed_hassan/Pixabay)
Quelles conduites à tenir si vous êtes victime ?
Vous avez cédé à la panique et avez payé ? En premier lieu, vous êtes la victime d’une extorsion : vous êtes victime ! Cela au sens de la loi, selon l’article 312-1 du Code pénal.
La loi dispose que « l’extorsion est le fait d’obtenir par violence, menace de violences ou contrainte soit une signature, un engagement ou une renonciation, soit la révélation d’un secret, soit la remise de fonds, de valeurs ou d’un bien quelconque. »
La peine maximale encourue pour l’extorsion est de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende.
Si vous êtes victime, conservez les preuves. À savoir les messages, les justificatifs de règlement. Puis il faut déposez une plainte soit au commissariat de police, à la brigade de gendarmerie ou auprès du procureur de la République du tribunal judiciaire dont vous dépendez. (Crédits : Alexas_Fotos/Pixabay)
Il existe aussi l’association France victimes (116 006), la plateforme Info Escroqueries du ministère de l’Intérieur au 0 805 805 817. Les deux ont les appels et services gratuits. N’oubliez pas de contacter votre banque, pour tenter de faire annuler la transaction.