Onde de choc en Uruguay
Une enquête pour viol collectif secoue l’Uruguay. « Écœurant », et « aberrant » sont les mots que Luis Alberto Lacalle Pou, président de l’Uruguay, a prononcés pour faire référence à la dénonciation du crime sexuel présumé. Une femme qui affirme avoir été abusée dimanche par trois hommes dans le quartier de Cordón à Montevideo. Les trois accusés, dont un mineur, ont été libérés, bien qu’ils aient été convoqués et mis à la disposition de la justice.
Aux premières heures du dimanche 23 janvier 2022 matin, la police a été alertée pour un viol supposé d’une femme de 30 ans, qui se serait produit dans une maison située à Jackson et Chaná, dans le quartier de Cordón, de Montevideo ont déclaré des sources policières au journal uruguayen El País. Le procureur général, Juan Gomez, a annoncé jeudi 27 janvier midi lors d’une conférence de presse qu’un troisième adulte a été ajouté aux suspects. Selon les premières investigations, trois hommes ont été convoqués. Ils sont à la disposition des tribunaux pendant que l’enquête se poursuit, mais n’ont pas été mis en détention provisoire.
La trentenaire, en état de choc, a pu être secourue et mise à l’abri après avoir contacté le 0800 4141. Ce service offre une prise en charge psychosociale et juridique aux femmes victimes de violences domestique, sexuelle ou tout autre en Uruguay.
Les médecins qui ont soigné la femme ont pu établir des signes de viol, l’enquête est toujours en cours. Selon le procureur chargé de l’affaire, Sylvia Lovesio, déclarait aux médias uruguayens que « la victime est actuellement assistée par un psychologue de l’Unité des victimes et des témoins et ce qu’elle me disait, c’est que, moins de 48 heures après avoir été brutalement abusée, elle n’était pas en mesure de témoigner […] Je dois lui donner du temps et de l’espace pour qu’elle puisse raconter ce qu’elle a vécu ».
Trois adultes et un mineur
« Trois adultes et un mineur, comme tout le monde le savait déjà. J’ai parlé il y a quelques minutes avec le procureur et je suis en mesure d’annoncer que l’enquête a permis d’augmenter le nombre de personnes inculpées », affirmait M. Gomez. Dans sa plainte, la victime a déclaré qu’elle était allée dans un club avec une amie. Elle y avait rencontré un homme, qui l’a invitée chez lui, à l’angle de Jackson et Chaná.
Selon El País, lorsque les deux adultes se retrouvaient ensemble, d’autres hommes seraient arrivés et auraient abusé d’elle. Les enquêteurs attendent les résultats des prélèvements sur lesquels la police scientifique œuvre le plus rapidement possible. « Cela signifie que le système dispose déjà de l’ADN, des échantillons du profil génétique des personnes accusées de ces actes », ajoutait la procureure Sylvia Lovesio. Le président Luis Lacalle Pou, exhortait que la justice devait apporter une « sanction exemplaire », tout en précisant que son intention n’était pas d’interférer dans le travail du parquet, il a déclaré que « la punition doit être forte, la sanction exemplaire pour ces actes qui ne sont pas propres aux êtres humains, ni dans ce cas au sexe masculin ».
L’affaire Valizas
L’affaire des trois jeunes accusés de viol au camping de Valizas en 2019, qui ont pourtant été acquittés en deuxième instance, ont créé un précédent judiciaire. Les violences faites aux femmes ne connaissent pas de frontière, d’ailleurs rappelons que dans la seule ville de Montevideo, 2800 enquêtes pour crimes sexuels sont en cours. Entre janvier et octobre 2021, 2 017 plaintes (1 873 en 2020) pour crimes sexuels ont été déposées. Près de neuf personnes sur dix (88 %) suspectées étaient des hommes, selon les dernières données ventilées présentées par le ministère de l’Intérieur le 29 novembre 2021.