Marée noire en Amazonie
Les autorités équatoriennes tentaient dimanche 30 janvier 2022 de contenir une fuite de pétrole survenue sur un oléoduc dans une région de jungle amazonienne, où une importante rivière menace d’être souillée. Une pollution qui remonte les souvenirs des différents endroits où des drames identiques eurent lieu. La dernière en date est celle arrivée au Pérou, avec plus de 6 000 barils de brut qui se sont déversés dans la mer et contaminent désormais au moins 18 km2.
Dans l’hémisphère nord règne l’hiver, au sud l’été austral, mais plus personne ne se baigne plus sur la plage d’Ancon, toute proche de Lima. Les vacanciers sont remplacés, depuis la marée noire qui a souillé les côtes centrales du Pérou, par des brigades de nettoyage. En cause, une nouvelle fuite au large des littoraux péruviens s’est produite mardi 25 janvier 2022. Elle serait la conséquence de travaux effectués sur un oléoduc sous-marin de la raffinerie de la compagnie pétrolière espagnole Repsol (survenu le 15 janvier), annonçaient les autorités.
Les pluies enregistrées ce lundi 31 ont provoqué une forte alluvion qui est descendue du secteur de La Comuna, au nord de Quito, par la pente de l’avenue La Gasca. Le Secrétariat national de gestion des risques porte le nombre de décès à onze et quinze blessés, à 21 h 41 hier, selon les rapports préliminaires.
Ces mêmes fortes pluies provoquaient glissements de terrain et chutes de pierres, entraînant la rupture d’un oléoduc de transport de pétrole brut dans la zone de Piedra Fina. L’épicentre de l’incident se situe à la frontière des provinces de Napo et Sucumbios. Le pipeline long de 485 kilomètres traverse quatre provinces. Selon l’État, le glissement de terrain a touché « quatre tuyaux de l’infrastructure ». Elle charrie 160 000 barils de brut par jour depuis des puits pétroliers en pleine jungle. Cependant, ni le gouvernement ni l’OCP (Oleoducto de Crudos Pesados) gérant ledit oléoduc n’ont indiqué la quantité de pétrole déversée dans la nature. L’unité Baril de pétrole équivaut à 42 gallons américains, soit 159 litres ou 0.159 m3. Le nombre de litres de brut qui transite par jour équivaut à 25 440 m3, soit plus de dix piscines olympiques en volume…
El Universo, journal équatorien relate l’ampleur des ravages : « Une zone de 21 007 mètres carrés dans la zone tampon et la zone de protection du parc national Cayambe Coca contaminée par une couche sombre et huileuse […] 110 communautés indigènes, en particulier les Kichwas le long des rivières Coca et Napo qui signalent des traces de pétrole brut, sont les principaux problèmes que la dernière marée noire dans la région de Piedra Fina, en Amazonie équatorienne, a générés. » Sur ces lieux vivent des espèces telles que le cusumbo des Andes, le cerf chonta, le gallito de la peña et plusieurs familles d’amphibiens.
La goutte de trop
Ce n’est, malheureusement, pas la seule. La veille de Noël, un déversement était signalé sur le territoire de Kofán Dureno, dans le canton de Lago Agrio. L’incident provoquait l’altération d’un ravin et d’un marécage. Le 2 janvier 2022, cette fois-ci dans le canton de Shushufindi, en raison de la rupture d’une petite conduite. Une zone de la réserve biologique de Limoncocha contaminée. Un troisième écoulement se produisait dans la pré-coopération 11 de Julio. À cette occasion, un ruisseau et un estuaire souillés.
Le 8 janvier 2022, la pollution d’un marécage situé dans le champ Cobra Shushufindi (communauté Rio Doch). La cause serait l’explosion du bouchon du manomètre. En moins d’un mois, un second incident se produit à Limoncocha. La rupture de canalisation a empoisonné une source, un estuaire sans nom et la rivière Jivino, le 26 janvier 2022, il y a tout juste une semaine.