Le hoquet et la transpiration peuvent être un handicap
Cette formidable « machine » qu’est le corps humain n’a de cesse de nous émerveiller. Pourtant, c’est à l’émergence de quelques grains de sable dans les rouages que nous prenons conscience de la complexité de ce dernier. Il serait souhaitable de prendre soin de notre carcasse, en restant à son écoute, sans le vexer. Car dans le cas contraire, il nous rappelle à son bon souvenir. Ainsi des petites choses qui paraissent anodines quand tout fonctionne sans anicroche, nous dérange à leurs apparitions.
Qui suis-je ? Je suis désagréable lorsque je m’installe, je suis incontrôlable. Souvent les conseils de vos grand-mères, de vos amis… vous indique de boire un verre d’eau en vous bouchant le nez, ce la tête à l’envers, ou encore que quelqu’un vous effraie, vous avez trouvé ? « Oui, je suis le hoquet, ou myoclonie phrénoglottique ». L’académie de Médecine me définit selon une : « Contraction spasmodique involontaire du diaphragme, déclenchant un mouvement thoracique inspiratoire aussitôt interrompu par la contraction de la glotte avec vibration des cordes vocales, qui détermine un bruit caractéristique. »
Le hoquet est provoqué par l’irritation du nerf phrénique (chargé d’innerver le diaphragme). La contraction, de muscles en plus du diaphragme (muscle intercostal externe, scalènes, parfois les intercostaux parasternaux et les sterno-cléido-mastoïdiens) concomitante d’une inhibition des muscles expiratoires, suivie très peu de temps après (35 ms) d’une constriction (resserrement circulaire) de la glotte, et me voilà. « Vous ressentez une gêne à mon apparition, rassurez-vous, je disparais régulièrement au bout de quelques minutes ». Cela dit, deux catégories sont à surveiller :
- le hoquet isolé (secousse simple)
- le hoquet aigu (secousses répétitives) qui persiste moins de 48 heures
- le hoquet chronique (secousses répétitives ) perdurant au-delà de 48 heures
Le Vidal associe le phénomène à un repas trop copieux, trop épicé ou pris excessivement rapidement, à l’ingestion d’air en mangeant ou en mâchant du chewing-gum, à des boissons gazeuses ou alcoolisées, ou à une irritation de l’œsophage. Chez les nourrissons, il se produit le plus souvent après la tétée ou le biberon, avant que le bébé ne fasse son rot. Le hoquet est fréquent parmi les enfants, en particulier pour ceux qui s’alimentent un peu trop goulûment, mais pas seulement. Le stress, ou la fébrilité pourraient eux aussi le provoquer.
Plus rarement peuvent être mis en cause un ulcère gastroduodénal, des maladies du pharynx ou du larynx, une hernie hiatale, une pleurésie, une compression du nerf phrénique par un ganglion, ou encore une infection, une intoxication ou un médicament. En cas de doute, consultez votre médecin traitant. Le hoquet « chronique » peut ainsi s’étendre pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, voire plusieurs années, comme en témoigne le record de Charles Osborne, qui a hoqueté pendant 68 ans. « Je pendais un porc de 350 livres pour le dépecer. Je l’ai soulevé, puis je suis tombé. Je n’ai rien senti, mais le médecin m’a dit plus tard que j’avais eu un vaisseau sanguin, de la taille d’une épingle, éclaté dans mon cerveau », expliquait-il dans une interview accordée au magazine People en 1982. Charles Osborne aurait eu le hoquet plus de 430 millions de fois au cours de sa vie. Pendant le sommeil, le hoquet s’atténue fort heureusement. Il en avait que 40 par minute, qui se réduisaient généralement à vingt par minute à l’heure du réveil. Cela aussi parce qu’il avait appris l’art de respirer entre les hoquets pour en supprimer le bruit. Cette technique lui avait été enseignée à la Mayo Clinic, dans les années 50.
Charles avait l’habitude de se réveiller aux alentours de 8 heures chaque matin, pour effectuer sa promenade matinale quotidienne. Puis, l’après-midi, il jouait aux cartes avec ses amis. Une fois, son ami a tiré un coup de feu derrière lui. Bien que cela lui ait fait très peur, le hoquet ne s’est pas arrêté. Charles a vécu sa vie normalement. Il s’est marié deux fois et a contracté la maladie alors qu’il était marié à sa première femme. De ses deux mariages, Charles a eu huit enfants. Il mangeait normalement et gardait intacte la normalité de sa vie, jusqu’à sa dernière décennie.
L’odeur de la transpiration
Une découverte va mettre une petit claque aux mauvaises odeurs. L’équipe de recherche a baptisé cette enzyme BO, pour « body odors » (odeurs corporelles). « La résolution de la structure de cette enzyme BO nous a permis de localiser l’étape moléculaire à l’intérieur de certaines bactéries qui fabriquent les molécules responsable des mauvaises odeurs », détaille dans un communiqué de presse la co-autrice de l’étude Michelle Rudden, biologiste et associée de recherche à l’université de York en Grande-Bretagne. « Il s’agit d’un progrès clé dans la compréhension du fonctionnement des odeurs corporelles. Cela permettra le développement d’inhibiteurs ciblés, capables de stopper la production de ces effluves à la source sans perturber le microbiome des aisselles », explique la scientifique. La transpiration est une évacuation de la sueur par des pores de la peau. Elle se compose de 99 % d’eau, des minéraux, des anticorps, des déchets (urée, acide urique…) et de l’acide lactique. Nous possédons plus de deux millions de glandes sudoripares réparties sur la surface du corps. Elles participent à sa production et s’apprécient en deux types distincts :
- Les apocrines
- Les eccrines
Les glandes sudoripares eccrines sont beaucoup plus nombreuses que les apocrines, entre trois et six millions. Présentes sur l’ensemble du corps, elles prédominent à la paume des mains, à la plante des pieds et au front. Mais elles sont absentes au niveau des petites lèvres et du clitoris chez la femme, et du gland chez l’homme. Elles possèdent un canal excréteur qui débouche à la surface de la peau par une ouverture, le pore. La sueur eccrine, riche en eau et en sel (chlorure de sodium), participe à la régulation de la température du corps. Certaines personnes plus sensibles à la chaleur que leurs semblables vont transpirer bien plus, renforçant le côté incommodant de la sudation surtout en été. Lorsque le mercure augmente, le système nerveux végétatif commande la sécrétion de sueur, dont l’évaporation fait perdre de la chaleur. Les glandes sudoripares apocrines sont présentes dans les régions anale, génitale ainsi qu’aux aisselles.
L’effluve corporel est un trait caractéristique de l’Homo sapiens, elle est produite par la transformation bactérienne de molécules précurseurs inodores exsudées à la surface de la peau, par les glandes apocrines. La population bactérienne avoisine les 2, 4 millions au centimètre carré. Les glandes s’ouvrent dans les follicules pileux et sont généralement présentes en haute densité sur des parties spécifiques du corps (aisselles, mamelons et organes génitaux externes). Pour autant, leur fonction exacte et leur rôle physiologique chez l’être humain restent mal connus. Le microbiote axillaire joue un rôle important dans la génération de l’odeur corporelle humaine. La mauvaise effluence est formée d’un mélange de composés organiques volatils dont les acides gras volatils et les thioalcools sont les principaux constituants. Staphylococcus, Cutibacterium et Corynebacterium sont les genres dominants qui colonisent les aisselles. « Il est fascinant de découvrir qu’une enzyme clé produisant des odeurs existe dans seulement quelques bactéries de l’aisselle », estime le co-auteur de l’étude, Gordon James. La sueur apocrine, visqueuse et de senteur particulière, est désagréable selon les nez. Plus que nécessaire chez les animaux, car elle contient des phéromones, substances odorantes influençant le comportement social et sexuel.
L’excès de sudation
L’anxiété, la colère, l’excitation, ou encore la peur sont des causes émotionnelles récurrentes, de la moiteur des paumes, des plantes de pieds, des aisselles et du front. Ceci pourrait être dû à un débordement sympathique généralisé déclenché par un stress. Si la transpiration est également fréquente pendant l’effort et dans les environnements chauds, elle l’est moins chez la femme pour des raisons physiologiques. Bien que de tels faits soient normaux chez la plupart des personnes, l’être qui présente une réelle hyperhidrose sue excessivement. Cela touche approximativement 3 % de la population mondiale. Elle affecte habituellement les mains, les pieds, les aisselles et le visage.
Ce trouble débute le plus souvent à la puberté et constitue une gêne parfois proche du handicap. Les individus concernés éprouvent un sentiment de honte, l’hyperhidrose palmaire est fréquente et peut-être professionnellement et socialement invalidante. L’Hydrosadénite est une des conséquences de l’hypersudation. En France, elle atteint 1 % de la population adulte. Le surpoids, le tabagisme, l’hypertension artérielle, le diabète, l’alcoolisme sont des facteurs associés. Elle est également retrouvée plus fréquemment lors de certaines maladies inflammatoires comme une maladie de Crohn ou une spondylarthrite ankylosante.
Les causes de ce dérèglement peuvent être relativement bénignes (anxiété, sevrage, intoxication, surcharge pondérale, fièvre) ou résulter de pathologies plus graves comme un cancer (leucémie, lymphomes) ou une affection endocrinienne (diabète, hyperthyroïdie). Diverses mesures concernant la toilette et l’habillage sont parfois suffisantes pour limiter les conséquences d’une sudation excessive. Ainsi se laver régulièrement et bien se sécher, porter des vêtements perméables à l’air, nettoyer fréquemment les vêtements et les chaussures… Si la chirurgie est envisageable, elle est réservée aux formes extrêmes d’hyperhidrose des mains et des aisselles. Outre l’excision des glandes sudorales situées dans les aisselles, la sympathectomie thoracique est pour contrer l’hypersudation des mains. Si elle est efficace, une complication relativement fréquente appelée sudation compensatrice apparaît. La transpiration peut alors se déplacer sur le corps comme le torse, le dos ou les fesses…