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L’Amérique latine en proie à des violences sur fond de trafics de drogue, de cartels et de gangs

Le candidat à l’élection présidentielle équatorienne Fernando Villavicencio a été tué jeudi 10 août 2023, à la sortie d’un meeting lors de la campagne électorale organisée à Quito. L’assassinat du candidat à la présidence a choqué l’Équateur. Mais il a également ébranlé de nombreuses personnes en Amérique latine. Depuis six suspects d’origine colombienne sont arrêtés, un septième est décédé pendant son transfert à l’hôpital. Les autorités présument leurs implications dans l’assassinat de l’ancien journaliste.

Suite à l’assassinat du candidat, le président équatorien a déclaré l’état d’urgence dans tout le pays pour 60 jours. Il a confirmé que les élections auront lieu le 20 août comme prévu. L’état d’urgence était déjà en place dans trois régions, suite à des problèmes de violence. Fernando Villavivencio s’était fait une réputation de journaliste d’investigation en révélant des soupçons de corruption parmi les membres du gouvernement de l’ancien président Rafael Correa. « L’Équateur est devenu un État en faillite », a d’ailleurs déclaré Rafael Correa depuis son exil en Belgique, relate El Periódico.

Un cycliste passe devant le centre sportif où le candidat à la présidence équatorienne Fernando Villavicencio a tenu son dernier meeting avant d’être assassiné, jeudi 10 août 2023 à Quito. Il est le troisième assassinat politique depuis celui de Rider Sánchez Valencia le 17 juillet 2023. (Crédits : El Periódico/Rodrigo Buendia/AFP)

Le même président Rafel Correa est condamné par contumace à huit ans de prison et 25 ans d’inéligibilité, le 7 avril 2020. Ce jugement est confirmé en appel le 20 juillet 2020, et le 8 septembre en cassation. Il est également ciblé par 25 autres chefs d’inculpation. D’ailleurs en 2011, l’ancien président poursuivait Fernando Villavicencio et son collègue Juan Carlos Calderón, pour préjudice moral après la publication d’un livre révélant des contrats irréguliers de son frère.

Meurtres, drogues, corruption…

La police a déclaré dimanche que le tireur qui a tué le candidat est mort. Six autres suspects d’origine colombienne ont été capturés. Défavorablement connus des forces de l’ordre, ils ont une « myriade de crimes » dans leur pays et en Équateur. Le lundi 17 juillet, c’est le candidat au poste de député de la région d’Esmeraldas, Rider Sánchez Valencia qui était victime d’un assassinat. Le 23 juillet 2023 Agustín Intriago, maire de Manta, également abattu. La classe politique prend désormais chaque menace très au sérieux.

Le taux d’homicide est le plus élevé au Venezuela d’après le graphique. Concernant l’Équateur, il est compris entre 20 et 30 par cohorte de 100 000 habitants. La moyenne française est de 0.015 pour 1000 habitants, ce qui représente une moyenne de 1,5 pour 100 000, selon les données du ministère de l’Intérieur. (Crédits : La Razon)

Fernando Villavicencio, quelques jours avant l’attentat, il avait rendu publiques les menaces reçues. Il déclarait qu’elles provenaient de Los Choneros. Ce gang de la drogue qui a commencé ses activités dans la ville portuaire de Manta. Son chef Adolfo Macias, dit « Fito », a été transféré manu militari. El Periódico indique que Los Choneros serait une succursale « du cartel de Sinaloa en Équateur, lequel, dans le sang et le feu, dispute le contrôle des territoires et des prisons à d’autres gangs tels que Los Lobos, Tiguerones et Chone Killers, eux-mêmes liés à un autre cartel mexicain, la Jalisco Nueva Generación », selon des personnes bien informées martèle le quotidien espagnol.


Villavicencio avait affirmé que Fito, chef du gang « Los Choneros », l’avait menacé. Samedi, Fito a été transféré vers une prison de haute sécurité à Guayaquil. Les médias locaux affirment que le gang compte plus de 8 000 membres répartis dans les prisons du pays. Le groupe a été impliqué dans plusieurs massacres qui ont fait plus de 459 morts en deux ans.

De son côté, et suite aux trois assassinats perpétrés sur des personnes politiques, le Venezuela ouvre une enquête sur les menaces de mort proférées à l’encontre d’une candidate de l’opposition, Delsa Solórzano. Elle a publié une capture d’écran qui semblait montrer un message attribué au groupe rebel colombien de l’Armée de libération nationale (ELN), menaçant de la tuer.

Le narcotrafic pourrit l’Amérique latine

Les yeux sont rivés sur l’Équateur suite à cet assassinat, mais ce pays n’est pas le seul à être touché par le fléau des gangs et du trafic de drogue. L’Amérique latine est la région la plus violente en termes de taux d’homicides. Le Salvador (62,1 pour 100 000 Habitants), le Venezuela (56,8) et le Honduras (41,7) affichent les taux d’homicide les plus élevés selon l’UNODC. L’Amérique latine est devenue l’épicentre de la violence et de la criminalité mondiale. La raison est que trois des plus grands pays producteurs de cocaïne au monde sont la Colombie, le Pérou et la Bolivie. Après la production vient l’acheminement, c’est ainsi que la région joue un rôle clé dans les marchés de la drogue depuis plus de 40 ans. L’Amérique centrale, la Colombie et le Mexique sont depuis longtemps en proie à la violence, mais la violence nuit au commerce.

L’ombre de la criminalité mexicaine est avancée avec le cartel de Sinaloa. Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a appelé à la prudence « parce qu’il n’y a pas d’éléments » pour parler du cartel de Sinaloa. (Crédits : Google Maps)

C’est pourquoi il y a évolution des itinéraires et des réseaux de trafic de drogue, entraînant des flambées de violence dans des pays tels que l’Équateur et le Costa Rica. Les multiples crimes rapportés quotidiennement par les médias ont semé la terreur au sein de la population équatorienne. Dans le même temps, l’Équateur est devenu l’un des principaux points géographiques à partir desquels la cocaïne atteint l’Europe et l’Amérique du Nord. La lutte contre la criminalité a été l’une des principales promesses des différents candidats qui aspirent à succéder à Guillermo Lasso à la présidence lors des élections générales extraordinaires.

Elise Dardut

Épicurienne, je reste une jeune femme à l’aise dans son corps et dans sa tête. Je pense par moi-même, j’agis par moi-même, j’entends les conseils et n’écoute que mon intuition. « Le jour où l’homme aura la malice, la finesse et la subtilité de la femme, il sera le roi du monde… mais ce n’est pas pour demain », me chantait mon grand-père. Il m’a appris que « les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse. » (Coco Chanel) Depuis, je m’évertue, pour qui veut bien entendre et écouter, à distiller des graines ici et là, au gré du vent. Un proverbe indien explique que « si vous enseignez à un homme, vous enseignez à une personne. Si vous enseignez à une femme, vous enseignez à toute la famille » Il est temps d’inverser les rôles et admettre l’équité, non ?

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