Il y a cent ans… les obsèques de Paul Deschanel
Le 3 mai 1922, avec une simplicité voulue ont été célébrées les obsèques de l’ancien président, M Paul Deschanel. Il connut la célébrité malgré lui. Au printemps 1920, il chutait accidentellement du train présidentiel en pleine nuit. Il est retrouvé par un garde-barrière, en pyjama. La cause de cette déconvenue, un état dépressif et le syndrome d’Elpénor. Il eut l’un des mandats les plus courts à la tête de la France sous la troisième République.
Si vous parlez de l’homme derrière le président, les anciens vous diront qu’il celui tombant du train présidentiel, en route pour Montbrison pour inaugurer un monument. La cérémonie se tenait en la chapelle paroissiale de Saint-Honoré d’Eylau. L’ancien président, Raymond Poincaré et le gouvernement se rendaient à la maison mortuaire. Alexandre Millerand en déplacement, fut représenté par le général Lasson et le secrétaire général de la présidence, M Petit. Malgré les satyres de la presse, une foule nombreuse était massée aux alentours.
Une délégation de mutilés et d’infirmières de l’institution nationale des invalides assistait aux obsèques après avoir déposé sur le cercueil une palme de bronze. La marche funèbre de Chopin conduisait la dépouille lors de la procession. Les couronnes offertes par le gouvernement, la ville de Paris… le conseil général et le préfet d’Eure-et-Loir, la maison des journalistes et la Belgique reconnaissante fleurissaient le convoi. Une foule silencieuse se trouvait tout le long du parcours, avenues Malakoff, du président-Wilson, boulevards des invalides, Montparnasse et de la rue Huygens. Inhumé au cimetière Montparnasse, dans le caveau familial, seul le discours de la pluie ponctua les derniers instants du président qui était opposé à la peine de mort, favorable au vote des femmes, à la proportionnelle, au développement du mutualisme…