Il y a cent ans… une ristourne d’impôt de deux centimes
La somme de deux centimes fait sourire, d’autant qu’elle est en francs datant du 13 avril 1922. À l’époque où les personnes imposables reçoivent pour certains par courrier, quand d’autre affiche un courriel de notre cher Trésor public, avec leur déclaration. Qui plus est lorsqu’un ancien trader condamné à une dette de 5 milliards moque une candidate non présente au second tour de la présidentielle, faisant étalage d’un désarroi pour le montant de 5 millions d’euros.
Déjà il y a cent ans, l’intégrité, honnêteté, droiture de l’administration fiscale n’était plus à démontrer. On peut dire tout le mal que l’on veut cela ne ne saurait attaquer sa scrupuleuse probité. « À preuve, les multiples paiements qu’elle fait, un peu partout, de sommes variant de 1 à 4 centimes », soulignait L’Ouest-Éclair. Alors que les parapluies de Cherbourg sonnaient le glas de la pluie, M. Lebureau, trésorier d’une Société de secours mutuels (ancêtre de nos mutuelles) reçut avis de la mairie qu’un mandat de de la Préfecture était à sa disposition. Une subvention départementale c’est ordinairement quelque chose relatait le journaliste. Ainsi, chemin faisant, il rêvait aux mille emplois divers que pareille aubaine allait procurer à ses sociétaires.
Après les quelques formalités habituelles, quel désenchantement prit le trésorier ! Le montant dudit mandat s’élevait exactement à la somme de deux centimes. Évidemment ce montant lui eût paru infiniment plus important si elle eût été payée en monnaie soviétique, du fait des emprunts russes, ou en billon français. Si bien qu’il se demanda si vraiment il n’eût pas été plus utile au bien général de ne pas obliger tant de fonctionnaires à effectuer ses recherches pour de si petites sommes, à de si minimes opérations, ni de ne le déranger lui-même de ses occupations.