Il y a cent ans… la France élevait le monument de l’armistice à Compiègne
Ici, le 11 novembre 1918, succomba le criminel orgueil de l’empire allemand, indiquaient les vainqueurs. C’est à l’initiative de M. Fournier-Sarlovèez, maire de Compiègne à l’Est du département de l’Oise et de Beauvais, se dressera bientôt un monument en forêt compiégnoise. Le wagon servant à la signature de l’armistice y sera déposé au centre même de l’esplanade. L’histoire fera que la rancœur d’un certain caporal de la Première Guerre mondiale détruira la relique, après y avoir fait signer la reddition sans condition de la France du Maréchal Pétain.

Comme l’indiquait la presse du 28 juin 1922, « on ne voit à l’emplacement où le train des plénipotentiaires humiliés s’arrêta respectueusement à quelques mètres de notre général vainqueur, on ne voit, sous les grands arbres de la forêt, que des plaques de bois à demi fendues. L’une porte cette inscription ; Train du Maréchal Foch ; l’autre : Train des délégués allemand. » Voici ce qu’était le monument dressé en forêt de Compiègne. Or, la Ligue des chefs de section prenait l’engagement d’y mettre un autre. Ils souhaitaient que des plaques indiquent que Foch était là, et que le général Winterfeld également. La volonté de marquer les esprits était grande, tandis que des négociations concernant le règlement des dettes dites de guerre s’engageaient.

Le 11 novembre 1918, Foch recevait le visage impassible, « l’aveu de leur impuissance ». La volonté de la Ligue était d’avoir un monument pour le 11 novembre 1922. « Nous scellerons sous une dalle lourde et indestructible, le cadavre du criminel orgueil. Nous nous y engageons ». La veille de l’armistice, le 21 juin 1940, les soldats allemands extrayaient la voiture, après avoir abattu un mur du musée abritant le wagon de l’Armistice depuis 1927, pour l’amener à son emplacement du 11 novembre 1918, en prévision du passage de Hitler. La dalle fut détruite par les nazis dès la capitulation de la France, le 22 juin 1940, pour être reconstruite quelques années plus tard.