Quand rien ne va, pas la peine d’insister
Des faits-divers pas comme les autres, ce 10 juillet 1922. À Bordeaux, un gendre qui ne s’entendait pas avec son beau-père, voulait résoudre le problème. Selon lui, la meilleure façon était de le brûler, avec sa maison dans son sommeil. Un courtier en bijou à la langue bien pendue, prenait expérience. Voyageant en train de Paris à Londres, il conservait une modeste valise contenant 200 000 francs de joyaux. Charmé par deux inconnues durant son périple, il alla déjeuner avec l’une d’elles aux voitures-restaurants.
Jean Pelletier, 25 ans, mutilé de guerre, décoré de la Médaille militaire et de la croix de guerre, décida par un soir de juin 1922 de se débarrasser de ce qui le gênait. L’homme possédait des immeubles à Petit Palais, tout proche de Coutras, à quelques encablures au nord-est de Libourne, où il séjournait. Le gendre vouait de la haine à son beau-père et à son beau-frère. C’est ainsi qu’il échafauda un plan pour résoudre l’origine de son mal-être. Jean Pelletier qui vivait avec les deux individus pour des raisons d’intérêt décida de mettre le feu à ses biens, et de tout brûler, belle-famille comprise.
L’incendie allumé, il interdisait à son épouse de prévenir les secours, et son clan endormi. Elle ne l’écouta, appela au secours et put sauver ses parents d’une mort certaine. Jean Pelletier fit des aveux complets, il était écroué à la maison d’arrêt de Libourne en ce 10 juillet 1922.
Un courtier en diamants prenait une leçon à 200 000 francs. Tandis qu’il débarquait dans la cité de Big Ben, il s’empressait de déclarer à Scotland Yard la disparition de sa précieuse cargaison. L’homme bien connu du quartier des diamantaires de Haton Street expliquait avoir voyagé à bord du train au départ de Paris. Au sein de son compartiment, deux femmes siégeaient. Il engagea la parole. Sans être au fait, à priori, de la Fable de Jean de la Fontaine, « le corbeau et le renard ».
À l’heure du déjeuner, il se rendit accompagné des deux femmes aux voitures-restaurants, avec sa valise. Puis flatté de cette délicieuse compagnie, il regagna son compartiment avec l’une d’elles, l’autre étant restée assise sur place. Quelques minutes plus tard, le diamantaire se rendit compte de l’oubli de sa valise. Il revint donc au wagon-restaurant, et croisa la deuxième femme déambulant dans un couloir, les mains ballantes. Malheureusement, la valise et ses pierres ne furent pas retrouvées, malgré les fouilles minutieuses du train, et de l’interrogatoire des deux voyageuses.