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Le professeur Luc Montagnier additionne (1re partie)

Le prix Nobel de médecine 2008 est décédé, mardi 8 février 2022, à l’hôpital américain de Neuilly. Le fait d’armes que chaque personne retient de lui est la codécouverte du VIH. De 1972 à l’an 2000, il est une figure incontournable de l’institut Pasteur, fleuron de la recherche en France. Depuis l’arrivée du SARS-CoV-2, des scientifiques décriaient les théories du professeur, pour terminer discrédité, par ceux qui le portaient au panthéon de ses pairs. Qui était-il ? Quelles furent ses publications ? Avait-il tort ou raison ?

Luc Montagnier né le 18 août 1932 à Chabris, dans le Berry, d’où était originaire sa mère. Son nom, l’homme qui vit dans les montagnes, fait référence à la région paternelle, l’Auvergne, qui est faite de riches plaines et de vieux volcans. Son père attrape, dans sa jeunesse, une arthrite streptococcique, qui procure des lésions irréversibles des valves aortiques. Ce qui l’exempte de service militaire et l’oblige à un travail sédentaire. Ainsi, il exerça et excella dans la profession de comptable. Il a commencé à travailler dans la région de Poitiers, puis s’est installé à Châtellerault. Âgé de cinq ans, il est victime d’un accident renversé par une voiture, après avoir traversé une nationale. Le résultat donne deux jours de coma, avec de multiples blessures dont quelques cicatrices restent visible.

La seconde Guerre mondiale

Deux années passent lorsque survient l’invasion nazi en 1940. « Mes parents et moi quittant leur maison (proche d’une gare risquée), fuyant sur les routes dans une petite voiture, et finalement plus exposés aux bombardements allemands pendant cet “exode” que si nous étions restés à la maison. » La première année d’occupation allemande a été terrible, raconte-t-il, les « ersatz » ne stimulaient pas mon appétit, alors que je rêvais de chocolat et d’oranges. Son père souffrait d’entérocolite chronique, tandis que son grand-père atteint d’un cancer du rectum, est mort en 1947 après de terribles souffrances.

Luc Montagnier, avant d’être le professeur et prix Nobel de médecine en 2008 pour la codécouverte du virus VIH, fut un enfant, un adolescent puis un adulte additionnant de multiples et terribles expériences de vie. Toutes celles-ci ont orienter puis déterminer son avenir que nous connaissons. (Crédits : DR)

« Cela m’a tellement affecté que c’est probablement l’une des raisons pour lesquelles j’ai décidé plus tard d’étudier la médecine et d’entreprendre des recherches sur le cancer. » Soulagé comme la plupart des personnes sur Terre de la fin de la seconde Guerre mondiale, il restera cependant marqué à vie. « Je ne pouvais pas oublier non plus la vision de tant de morts, civils et soldats, et les images de déportés maigres libérés des camps de concentration. Je détesterai les guerres et leurs atrocités pour le reste de ma vie. »

Faculté de Poitiers

Bon en physique, en chimie, et moindre en mathématiques, le jeune Luc s’inscrit à la fois à l’école de médecine et à la faculté des sciences de Poitiers. Le but révélé, commencer une carrière de chercheur en biologie humaine, la spécialité n’existait pas, que ce soit en médecine ou en sciences à Poitiers. Au commencement, les écoles et facultés étaient situés dans le centre ville, comme souligne la « Rue des grandes écoles ». Cette dernière relie la place du Maréchal Leclerc (place d’armes pour les poitevins), à la rue Gambetta, non loin du palais des Ducs d’Aquitaine. Accessibles à pied, il passait la matinée à l’hôpital et l’après-midi à suivre des cours de botanique, de zoologie et de géologie.

Son mentor et professeur de botanique, Pierre Gavaudan en Janvier 1931 au sein du laboratoire de Botanique de la Sorbonne. (Crédits : DR)

Son professeur de botanique, Pierre Gavaudan, était atypique, il lui doit, explique-t-il d’avoir ouvert son œil à ce qui était le début d’une nouvelle Biologie, la double hélice de l’ADN, la synthèse in vitro des protéines par les ribosomes et la structure des virus. Un présent de la part de son père déclenche ses premières recherches. Il positionnait chez lui, un appareil combinant une caméra de cinéma en accéléré et un microscope. Le futur prix Nobel de médecine étudiais un phénomène connu depuis 1908 sous le nom de phototaxie des chloroplastes. Elle est la propriété de certaines algues vivant à la surface des étangs d’orienter leur grand chloroplaste unique en fonction de l’intensité de la lumière.

Poitiers pour Paris

Soutenant ses travaux en petite thèse, au sein de la faculté de Poitiers, à tout juste 21 ans, Pierre Gavaudan, lui demandait d”effectuer des recherches sur les formes L des bactéries. Ce fut la première incursion dans le monde des bactéries filtrantes, soulignait-il. Dans ces années, les références sur ce sujet controversé n’existaient qu’à la bibliothèque de l’Institut Pasteur à Paris. Il quitte sa province et complète ses études de médecine en se rapprochant inexorablement de la neurophysiologie, la virologie et l’oncologie. Engagé à 23 ans comme assistant à la Sorbonne, il se passe deux années avant la première description de l’ARN viral infectieux du virus de la mosaïque du tabac par Fraenkel-Conrat et Gierer, et Schramm détermine sa vocation : devenir virologue en utilisant l’approche moderne de la biologie moléculaire… (suite)

Fidel Plume

Équilibriste des mots, j'aime à penser qu'il existe un trésor au pied de chaque arc-en-ciel. Un sourire éclaire la journée de la personne qui le reçoit. Elizabeth Goudge disait : « La gratitude va de pair avec l'humilité comme la santé avec l'équilibre. »

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